12 octobre 2022, 18:56

BLIND GUARDIAN

"The God Machine"

Album : The God Machine

Ach ! Afek le Gardien Aveugle, on est touchours azuré d’atteindre la perfektion allemandeu ! Bon, j’arrête là les clichés sur nos cousins germains car j’ai déjà atteint mon quota avec la chronique du dernier RAMMSTEIN. Il n’empêche. Il y a chez BLIND GUARDIAN quelque chose de foncièrement teuton. Cette minutie avec laquelle le groupe amène ses mélodies, cette complexité dans les compostions. Du travail d’horloger... de la Forêt Noire, bien sûr ! Trêve de plaisanterie, avec ce douzième album studio, les musiciens de Krefeld avaient pas mal de choses à prouver, à commencer par leur capacité à redonner confiance à leur fan-base, un brin déroutée par la grandiloquence du projet Twilight Orchestra, « Legacy Of The Dark Lands », sorti en 2019. Avec ce disque, Hansi Kürsch et son acolyte André Olbrich avaient concrétisé le rêve, un peu fou, de réaliser un album entièrement orchestral, un projet sur lequel ils avaient commencé à bûcher en... 1996 ! C’est ce qu’on appelle avoir de la suite dans les idées ! Arrivés au bout du bout de leurs prétentions symphoniques, les Allemands ne pouvaient décemment pas persévérer dans la veine pompeuse de leurs dernières productions, surarrangées et un poil indigestes, même si votre serviteur continue d’avoir un faible pour « Beyond The Red Mirror » (2015).

Récemment rassérénés par une tournée qui les a vus interpréter l’intégralité de « Somewhere Far Beyond » pour le trentième anniversaire de la sortie du disque, les musiciens de BLIND GUARDIAN ont profité de cette cure de jouvence pour puiser dans leur glorieux passé les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un futur classique du power metal. Car c’est bien de cela qu’il s’agit avec « The God Machine », un album passionnant de bout en bout qui s’inscrira sans nul doute comme un indispensable du Gardien Aveugle. C’est notable dès le premier titre, "Deliver Us From Evil", qui rappelle le meilleur d'albums comme « Nightfall In Middle Earth » ou même... « Somewhere Far Beyond ». Nous en parlions plus haut. Le chant crié si caractéristique du sieur Kürsch est au top, à l’image de la prestation de ses collègues et plus particulièrement celle de Frederik Ehmke, dont la frappe puissante a réellement apporté une autre dimension à la musique de BLIND GUARDIAN depuis son arrivée dans le groupe en 2005. Moins d’arrangements, des chœurs un peu moins présents, une attention particulière portée aux refrains et une production moderne (bien qu’analogique), voici la recette du succès pour un « The God Machine » décidément séduisant. Mais n’allez pas croire que nos Allemands ont forcé leur nature en se débarrassant ainsi de leurs oripeaux symphoniques. Non. Ce nouvel album porte bien l’ADN du groupe, et BLIND GUARDIAN, maître de son art, a su faire en sorte que ce dénuement de moyens (tout relatif, bien sûr) ne s’apparente pas à un camouflet envers ses fans les plus récents.

Ainsi, là où "Damnation" enfonce le clou planté par "Deliver Us From Evil" (tiens tiens, le riff sur le couplet ne vous rappelle-t-il pas celui de "The Script For My Requiem" ?), "Secrets Of The American Gods", morceau épique de 7:28 inspiré par la série « American Gods », elle-même basée sur le roman graphique éponyme de l’auteur à succès Neil Gaiman (« Sandman »), renoue avec les arrangements symphoniques des trois derniers albums du quartet (j’omets volontairement l’intermède Twilight Orchestra). Seulement, là où l’emphase l’emportait sur les disques susmentionnés, c’est désormais la recherche de l’efficacité qui prévaut. On sent que l’expérience DEMONS & WIZARDS a profondément marqué Hansi Kürsch, qui aurait pu sans problème proposer ce titre pour « III », la dernière réalisation en date du projet monté avec Jon Schaffer. Une vraie réussite ! BLIND GUARDIAN n’oublie pas non plus de rappeler à ses fans quel terrible artilleur il est dès lors qu’il s’agit de dégoupiller des grenades heavy à l’efficacité presque thrash ("Violent Shadows", "Architects Of Doom"). N’oublions pas que les bardes de Krefeld ont démarré leur carrière sur des rivages pas si éloignés des courants agités de ce style de metal. Du symphonique, du speed, de l’épique, qu’est-ce-que je vous rajoute, ma p’tite dame ? De la ballade ? On a aussi ! "Let It Be No More", semi-ballade à la "Nightfall" contentera les headbangers les plus sensibles et équilibrera une œuvre puissante, variée et inspirée que d’aucuns verront comme le meilleur album de BLIND GUARDIAN depuis « Imaginations From The Other Side » (1995). Je ne les contredirai pas sur ce point.

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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