11 novembre 2022, 16:30

The Black Lab

Interview Mic Vanzele


Si The Black Lab était une carte Pokémon, il serait l’évolution du LB Lab. Après un peu plus d’une année d’exploitation, HARD FORCE a rencontré Mic Vanzele, responsable du projet artistique et porte-parole des modestement autoproclamés The Mofos, composés de Gus Rostoll qui est le porteur du projet global, le meneur et le lanceur d'idées aux côtés de Andrew Becker et des autres personnes impliquées dans la création de The Black Lab : Alex Poulain, Loïc Bauduin, Laurent Prévost, Raphaël Lenoir, Pierre Jacou et Marco Redien.
 

Comment se porte The Black Lab en ce début de seconde année d’exploitation ?
Nous allons bien malgré la difficulté de porter à bout de bras un projet ambitieux dans un contexte général compliqué et un secteur culturel en berne. Un démarrage avorté par de nouvelles restrictions mais l'envie d'en découdre et de continuer nous donne l'élan nécessaire pour avancer. Le beau fixe n'est pas toujours au rendez-vous, mais nous envisageons l'avenir avec la même énergie, bien que je doive avouer que parfois nous grattons un peu pour la retrouver, nous y arrivons toujours et c'est parti pour durer.

The Black Lab a ouvert ses portes il y a environ un an. Quel bilan tirez-vous de cette première année d'existence ?
Un bilan moral très positif puisque nous sommes toujours là. Nous sommes suivis par les artistes, les mélomanes et toutes les personnes qui apprécient le lieu au travers de son ambiance, sa programmation, la qualité de son restaurant, de ses studios et, surtout, de son accueil, ce qui à nos yeux est primordial. Le bilan économique reste toutefois fragile, mais nous tenons le cap et nous comptons bien ancrer le lieu sur son territoire pour devenir incontournables dans le paysage des musiques actuelles.
 

"Le soir, The Black Lab se transforme en une salle de concerts disposant d’une excellente acoustique et d'une belle capacité de 666 places debout, ce qui n'est pas un fake !"

 

Pour nos lecteurs qui ne sont pas de la région, peux-tu nous rappeler ce qu’est The Black Lab ? Quel en est le concept ?
Il n’est déjà pas sûr que nous soyons connus de tous les habitants de la région ! Pour répondre par une brève présentation, notre volonté a été de créer un lieu de vie. Un lieu de "vies musicales" au pluriel pour afficher la diversité des personnes qui le fréquentent, de leur parcours et des esthétiques musicales qu'on y écoute ou y joue. Alors, forcément bien boire et manger est ce qui nous réunit toutes et tous : le bar est au centre et il est la pierre angulaire de tout ce beau bazar. Le point de départ du projet, ce sont les studios de répétition, équipés et au nombre de 10. Pour parfaire le service aux musiciennes et musiciens, il y a un magasin, un luthier sur place et le studio d'enregistrement en cours de préparation. Le restaurant sert le midi une carte qui change chaque jour selon les produits du coin disponibles. Le soir, il se transforme en une salle de concerts disposant d’une excellente acoustique et d'une belle capacité de 666 places debout, ce qui n'est pas un fake.

Quels ont été les événements marquants de cette première année ?
Difficile de répondre, tout est vécu avec une telle émotion, avec la fragilité de la première fois même si nous avons tous de la bouteille dans nos domaines respectifs. Le restaurant a très bien démarré, avec des plats succulents. Les studios ont dû se mettre en place sur un peu plus de temps, les habitudes des groupes avaient été modifiées à cause des restrictions. Les concerts ont démarré timidement et nous commençons seulement maintenant à sentir un retour, encore fragile, de l'achat de places en prévente. Le lancement de The Good, The Bad and The Local est une belle signature de notre programmation et notre intérêt de valoriser la pratique musicale amateur. C'est un dispositif quasi unique d'autoprogrammation sur notre scène des groupes amateurs qui répètent dans les studios. Côté groupes accueillis, amateurs ou professionnels, il faudrait tous les citer, chaque concert ici est important. J'aime bien dire que nous construisons la légende et cela prend du temps.

Parle-nous un peu des événements importants à venir...
Alors comme je te disais, tout est important, voire primordial et essentiel pour maintenir une diversité de l'offre culturelle sur le territoire. Pour citer tout de même quelques événements dans la ligne éditoriale de HARD FORCE, nous pouvons citer MGŁA, PSYKUP avec POGO CAR CRASH CONTROL ou encore KLONE et LIZZARD, et bien d’autres. L'année qui s’annonce va faire mal, des dates sont en cours de préparation, mais il est encore trop tôt pour pouvoir les annoncer.


Quels sont les partenaires avec qui The Black Lab organise ou loue son espace concert ?
Nous sommes ouverts à toutes les initiatives, quel que soit le niveau de structuration. Nous nous appuyons d'ailleurs sur les réseaux et l'expertise des organisations locales sur certaines esthétiques musicales. Après un an, la liste des partenaires commence à être longue, je ne vais donc pas tous les citer ici au risque d'en oublier ou même de faire penser qu'il y a une classification. De l’association amateur au producteur de spectacles professionnels, nous travaillons avec tout le monde. C'est le cœur même du projet artistique, pas de jugement de valeur, toutes les initiatives sont louables.

De ce fait, la programmation de The Black Lab est ouverte à tout genre musical...
Tout à fait ! Comme le credo du lieu est « La diversité comme rempart à la connerie » : tous les styles musicaux doivent pouvoir coexister chez nous. Quand nous ne maîtrisons pas ou moins bien telle ou telle scène musicale, nous travaillons alors avec des partenaires qui la connaissent. Ainsi, si nous regardons en arrière, malgré l'image très rock qui nous colle à la peau, nous avons déjà fait du reggae, de la techno, du rap, de la chanson, du jazz, du blues et bien sûr toutes les branches et sous-branches du rock, du metal et du punk. A l’avenir, nous allons accueillir des drag-shows, de l'humour, de l'effeuillage, le tout en mode cabaret. Ça dépasse évidemment le seul cadre musical, mais ce n'est que le début !

A la base de tout, il y avait les LB Lab qui ont été créés, il y a environ une vingtaine d’années. Quelle est l’offre qui est proposée aujourd’hui par The Black Lab ? Cette évolution n’était-elle pas obligée afin de continuer à exister ?
S’il est vrai qu’avec ses 5 studios, le LB Lab fonctionnait bien avec ses 900 passages mensuels de musiciennes et musiciens, cela restait toutefois insuffisant. Il nous fallait donc grandir et la situation à Roncq, en périphérie de la métropole lilloise, n'était pas idéale. L'idée de se rapprocher de Lille nous est rapidement venue. Ajoutée au fait du manque de locaux de répétition en région, il était évident d’en proposer plus. Nous avons donc doublé notre capacité en proposant 10 studios allant de 17 à 42 m², très bien équipés. Nous proposons des réductions pour les étudiants et les musiciens solos qui ne paient la location que 50% du prix réél, en fonction des modalités. Le tout avec une bien meilleure accessibilité puisque le métro est à 600m et que la gare Lille-Flandres est à 10 minutes en voiture. Sans oublier la qualité du service puisque nous avons aussi un magasin qui propose aux musiciens qui viennent répéter tous les articles de première nécessité et nous avons aussi, comme dit précédemment, un luthier sur place. Le tout sur une large plage horaire allant de 10h à 1h du matin. 

Cette offre en studio se limite-t-elle à la répétition ou les groupes peuvent-ils aussi venir enregistrer et maquetter pour faire une démo, voire un album ?
Côté enregistrement, nous sommes encore en train de régler et peaufiner des choses. L'offre finale proposera des enregistrements de répétition avec mixage et pré-mastering de bonne facture. Toutefois, l'envie de faire de l'album est bien là et évidemment, nous proposerons aussi des sessions de reamping (mode d'enregistrement du signal brut de l'instrument sur ordinateur - ndlr).

Ouvrir en août 2021 n’était-il pas un risque de saborder le projet à cause de la pandémie ? Quel impact a-t-elle eu sur le démarrage et quelles en ont été les conséquences ?
L'idée remonte au moins à 2014, le façonnement du projet a débuté en 2016 et notre arrivée dans le lieu en août 2018. Les travaux ont ensuite démarré et ça a mis 3 ans, avec des problèmes techniques et aussi la pandémie pour nous ralentir. Assez étrangement, l'ouverture après tout ce temps s'est faite dans la précipitation, quand nous avons eu le feu vert de la commission de sécurité, nous étions tellement excités qu'on a ouvert tout de suite dans la foulée et le soir même, on a fêté ça ! Dix jours plus tard, le restaurant accueillait ses premiers gourmands et le mois suivant, les studios de répétition accueillaient leurs premiers musiciens. Nous n'avions donc plus le choix et nous voulions en découdre aussi vite que possible. Donc, pandémie ou pas, il fallait y aller et vite !

Y-a-t-il un sujet non abordé que tu souhaites exprimer ?
A quand un plateau HARD FORCE au Black Lab ?
 

Les prochaines dates à ne pas manquer au Black Lab :

24/11 : Tyrant Reloading [nouvelle date] - MGŁA + MORD'A'STIGMATA + MARTWA AURA
25/11 PSYKUP + POGO CAR CRASH CONTROL + AS A NEW REVOLT + ZOMBIE CHANG [after-party]
26/11 Ayron Jones
01/12 THE THIRD SOUND + MISERE
02/12 KLONE + LIZZARD + JUNON
09/12 ENTER SHIKARI
Theblacklab.fr

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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