19 octobre 2022, 18:05

GEVURAH

"Gehinnom"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Gehinnom

Mystérieux duo originaire de Montréal, GEVURAH se fend, avec « Gehinnom », d’un second album qui sonne le grand retour du groupe après le superbe « Hallelujah ! » sorti il y a déjà six ans. Gage de qualité, le sceau de l’insaisissable label Profound Lore Records, qui héberge en son sein la fine fleur du metal extrême, est apposé sur la vile missive. Pas de doute donc sur le contenu : noir, destructeur, insondable, qui, tout du long de 46 minutes aliénantes, se nourrit de ce qui se fait de plus extrême en la matière. Riffs dissonants, breaks hallucinés, climats hostiles : bienvenue en Enfer.

Et c’est au son d’une introduction acoustique du meilleur effet que les hostilités démarrent ici. Avant de laisser place à un maelström de sinistres trémolos sur un doublé "At the Orient of Eden" / "Blood-Soaked Katabasis" qui en laissera plus d’un sur les genoux. Une générosité rythmique qui s'accompagne de nombreux breaks ne relâchant jamais vraiment la pression sur l’auditeur ("Memento, Homo..." est à ce titre le point culminant de l’album). Intenses et sauvages, les guitares tournoient, la batterie, elle, est littéralement débridée, accompagnant sans jamais baisser la garde ce magma compact qui annihile toute forme de résistance. GEVURAH écrase par ses changements de rythmes se mêlant aux embardées fulgurantes qui déchirent et lacèrent sans répit. Il ne reste alors qu'à tendre l'oreille au loin pour deviner cette funeste conclusion qu'est "Gloria in Excelsis Deo, Et Ira ad Homines in Terra", véritable clou du spectacle et, à n'en point douter, morceau le plus singulier de l’album. Moins dans l'excès que ses prédécesseurs en apparence, il se complaît cependant dans de nombreux changements de rythmes en ajoutant à sa recette des tempos ici plus massifs.

Dotée, pour ne rien gâcher, d'une production implacable ainsi que d'un artwork énigmatique signé Denis Forkas Kostromitin (à la manœuvre sur « The Satanist » de BEHEMOTH et « Thrice Woven » de WOLVES IN THE THRONE ROOM, parmi tant d'autres), « Gehinnom » est une expérience troublante, addictive. Qui, aux côtés du récent « The Long Defeat » du vétéran DEATHSPELL OMEGA, est certainement ce qui s'est fait de mieux en la matière en 2022.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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