
Il y avait la pandémie, les restrictions sanitaires et les musiciens en quarantaine... Le public, résigné mais compréhensif, s'était fait à cette routine et personne n'a jamais mis en doute la parole des musiciens et des tourneurs lors des reports et des annulations.
Au moment où une reprise du live semble évidente, si ce n'est vitale pour le secteur, une nouvelle forme d'aléas s'installe dans le quotidien et, en tant que média, à nous d'endosser à nouveau le rôle d'annonciateurs de mauvaises nouvelles.
Le groupe américain SHINEDOWN a publié hier un communiqué informant que, la mort dans l'âme, il ne pourrait honorer ses engagements en Europe.
Scénario largement vécu qui n'aurait rien d'étonnant si, à l'instar d'ANTHRAX, prévu initialement ce mois-ci dans les salles du continent, une nuance ne se glissait dans l'histoire.
Les deux groupes, à un mois et demi d'intervalle, pointent du doigt les coûts excessifs inhérents à la crise économique, conséquence de la guerre en Ukraine et de ses répercussions (inflation, hausse des carburants...).
Néanmoins, SHINEDOWN (comme ANTHRAX) a décidé de maintenir les dates au Royaume-Uni et c'est ça qui, depuis hier et le communiqué, ne passe pas du tout chez les fans du groupe.
Alors qu'un des internautes s'interroge : "Ce ne serait pas une excuse pour masquer de mauvaises ventes de billets ?" ou une autre "ils peuvent dire ce qu'ils veulent, personne peut vérifier" et "ce n'est pas rentable pour eux, mais nous, on fait comment maintenant avec nos billets d'avion et notre hôtel ?"... l'incompréhension qui prédomine, c'est le maintien des dates outre-Manche, un commentaire faisant remarquer que "le gros du trajet, c'est pas de venir des Etats-Unis ?"
En attendant, il va falloir s'y faire.
C'est une reprise au goût de risque, entre les annonces de toute dernière minute pour raison de santé (GODSMACK au Casino de Paris, mais on peut aussi évoquer la convalescence forcée de Zack de la Rocha avec RAGE AGAINST THE MACHINE en août qui avait entraîné la suppression pure et simple d'une journée de Rock en Seine) et ces annulations des deux dates au Bataclan d'ANTHRAX et SHINEDOWN à quelques semaines d'intervalle, parmi de nombreuses autres qui ne touchent pas que le metal. Heureusement, la majorité des dates ont lieu et il y a aussi de beaux contre-exemples, preuve que quand on veut, on peut : SAXON l'a démontré en reprogrammant quasi immédiatement en décembre son show du Trianon après que la salle ait été endommagée début octobre.