28 octobre 2022, 18:58

NOSTROMO

"Bucephale"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Bucephale

Nous y sommes. Quelques 1330 jours se sont écoulés depuis la parution du EP « Narrenschiff » et le clan helvète NOSTROMO est (enfin) de retour sur nos platines avec ce qu’il convient d’appeler un monstre. Oui, un véritable monstre. Il faut dire que ce même EP avait déjà lâché quelques indices sur l’orientation future du groupe : sans compromis. Et ce n’est pas le bassiste Ladislav Agabekov alias "Lad" qui dira le contraire puisque ce dernier, en guise de conclusion de l’interview que j’avais mené avec le groupe en 2019, déclarait sans forfanterie aucune : « On va vous péter les esgourdes ! ». Dont acte.

Car cette cuvée 2022 n’est pas si éloignée de la fessée administrée par ce même NOSTROMO en 1998 avec « Argue ». Cela peut paraître étrange mais jamais le groupe n’a été si proche de ses racines avec ce nouvel album. Bien loin de s’apparenter à un rétropédalage par dépit histoire de satisfaire les fans historiques, cette dérouillée est tout ce qu’il y a de plus "actuelle". J’en veux pour preuve une production féline, sournoise signée Raphaël Bovey qui annihile avec perfidie à l’instar de la fameuse prise du sommeil si répandue parmi les catcheurs de la Word Wrestling Entertainment. Parfaitement calée sur les dix titres de « Bucephale », celle-ci confère une force de frappe unique qui magnifie ce metal épileptique conviant à la noce les froides dissonances de l’indus, les visions maléfiques du sludge ou la force brute du power-thrash.Les riffs sont ici saccadés, la section rythmique guerrière et les mélodies frissonnantes (la seconde partie de "In Praise of Betrayal" est juste magnifique). La frappe du batteur est méthodique, chirurgicale et les atmosphères obscures emplies d’une tension palpable ("κατάϐασις" et "Asato Ma" en laisseront plus d’un avec la gorge serrée). Implacable, le groupe aligne uppercut sur uppercut avant de laisser l’auditeur sonné. Quelle puissance de feu mes aïeux !

NOSTROMO se fait chantre d’un metal hypnotique, dévastateur, qui prend tout son temps pour développer des ambiances obscures, se plaisant à casser le rythme avant d'en décupler sa force. Oui, « Bucephale » bute sans jamais faillir, gardant toujours en ligne de mire le crochet qui mettra KO n'importe quelle tête brulée. Quant à l’artwork signé Dehn Sora, une nouvelle fois somptueux, celui-ci achève de rendre ses lettres de noblesse à ce qu’il convient d’appeler entre nous l’album de l’année. Ni plus, ni moins.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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