16 novembre 2022, 19:28

DISTURBED

"Divisive"

Album : Divisive

Il y a quelques semaines nous avons vu un David Draiman très en joie lâcher l’information que le nouvel album de DISTURBED était enregistré. En parallèle découlait le titre "Unstoppable" avec des riffs très agressifs qui faisait plus qu’éveiller ma curiosité. Messieurs les haters restez un peu, car « Divisive » est bien plus surprenant que « Evolution » il y a 4 ans.

Quand j’ai appuyé sur "play" j’ai réellement cru m’être trompé. Sérieux, "Hey You" balance cash du riff bien gras, la batterie claque comme aux premiers temps du nu-metal, la basse te chatouille les tripes, quant à David il a retrouvé sa voix animalistique, comme Dan Donegan le guitariste la surnomme. Bref ça secoue et on adhère immédiatement. "Bad Man" confirme les sources, on retourne frayer dans les bas-fonds avec les timbrés sur des soli huileux à souhait. Tu m’étonnes qu’il soit super happy le David quand tu entends comme il se lâche dans ses onomatopées. « C’est quand que ça devient mauvais ? » demande le grincheux, sûrement pas avec l’ultra catchy "Divisive". C’est le retour à la rage primale qui cogne et arrache des sons viscéraux, avec le DISTURBED qui fait se lever des dizaines de milliers de poings enflammés vers les cieux !

Le titre "Unstoppable" on le connait. Un des premiers extraits lancés sur la toile. Méga pêchu avec une rythmique qui tonne et une voix à vous fédérer les foules, c’est presque indécent, non ? Tellement jouissif, à se le passer en boucle. Et que dire de ce "Love To Hate" avec sa basse qui rebondit contre nos tripes ? A coups de riffs agressifs et de mélodies haut perchées DISTURBED se dresse face aux catastrophes, aux douleurs morales de ces temps obscurs, et la musique devient une thérapie bénie. "Feeding The Fire" nourrit notre feu intérieur, notre rage de vivre sans contraintes, de nous épanouir dans la musique. Un metal énergétique, comme un étendard pour tous les blessés émotionnels de cette terre. DISTURBED est de retour aux affaires, au moment opportun.

"Don’t Tell Me" nous offre l’opportunité d’un somptueux duo de voix entre David et Ann Wilson, la mythique chanteuse du groupe HEART. Le titre est un pur slow façon années 80 avec des soli fluides qui s’enroulent autour de nos âmes. Dan Donegan disait dans l’interview qu’il nous a accordée qu’il était énormément fier de cette composition, je le rejoins pleinement. Un hommage à une artiste qui change des usuelles reprises du groupe.

Bon c’est quand que ça devient mauvais ? Le nain prend ses rêves pour la réalité. Nous sommes sur le dernier tiers du disque, "Take Black Your Life" fait résonner une rythmique du tonnerre, David est sur la bonne voix... "Part Of Me" c’est une batterie qui claque sauvagement et une guitare lourde en mode offensif, les cordes de la basse qui dansent un groove metal idéal pour enflammer les scènes, et David qui y va de ses sublimes onomatopées qui le caractérisent. Sur le ring "Won’t Back Down" livre l’ultime uppercut qui met toutes nos craintes K.O.. Les riffs fusent une dernière fois pour vider le trop plein d’énergie. Pour notre plus grand plaisir.

DISTURBED m’a bluffé avec ce « Divisive ». Ce n’est pas seulement par le retour en force du nu-metal, mais plus par la grâce de l’agencement de son style dans chaque chanson. Les énervés de Chicago ont su mettre en musique des peintures de guerre à la brillance hallucinante. Un de mes albums coup de cœur de l’année.

« Divisive » un album pour nous unir tous ? Absolument.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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