KATATONIA, cette incroyable formation née dans les années 90, a fendu les âges et les genres en ne cessant d'apporter à son metal une évolution des plus précises et techniques. Après 30 ans d'une carrière sans faille, le groupe revient avec un treizième album studio répondant à l'énigmatique nom de « Sky Void Of Stars ». Si le champ des possibles est immense quant à son interprétation, l'univers exploré par le quintet suédois est infini. En effet, les onze titres qui y figurent s'enrobent d'influences variées, même si le noyau reste intact. En fait, le monde de KATATONIA est un peu comme notre cosmos, en perpétuelle expansion, avec une énergie phénoménale mais dont l'essence est la même depuis toujours.
Dès les premières notes de "Austerity", on se retrouve plongé au cœur d'un univers sombre et mélancolique, austère oui, mais empreint d'une grande richesse sonore avec des soli de guitares techniques et une mélodie implacable. Un morceau très rock progressif, dark aussi. "Colossal Shade" est quant à lui plus imposant, plus brut avec des riffs plaqués mais toujours cette même poésie éthérée emmenée grâce à la voix de Jonas Renkse et des claviers élevant la musique vers une sorte d'éternité impalpable.
Le plus lent et jazzy "Opaline" fait la part belle à la mélodie, au voyage léger et au rêve, une véritable trêve inspirée et hypnotisante. "Birds" est bien plus punchy, plus rythmée, une vraie chanson rock énergique là où "Drab Moon" nous fait vivre des émotions profondes grâce à de belles mélodies et une réelle ambiance nostalgique. La plus mystérieuse "Author" donne une dimension encore supérieure à la voix et à l'atmosphère sans frontières. Les horizons de KATATONIA ne sont pas simplement variés, ils sont aussi intemporels. "Impermanence" marque un retour à des racines plus doom avec une force essentielle et toujours cette poésie inhérente, cette beauté mystique et universelle, fédératrice mais aussi énigmatique, comme une question existentielle en suspend. Une véritable perle. "Sclera", plus rythmée mais groovy fait le lien avec "Atrium", dynamique au cœur sombre, moderne et mémorable.
"No Beacon To Illuminate Our Fall" est quant à elle comme un voyage, entre passages d'une grande sensibilité, lents et atmosphériques, et riffs musclés aux rythmes posés, oscillant entre post-rock et death, tout en variété. Pour terminer, le titre-bonus "Absconder" fait s'illuminer les mélodies avec des guitares envoûtantes, une basse en soutien inconditionnel, une voix addictive et unes structure fouillée sur fond lourd et conséquent. Une belle fin pour un album peut-être vidé de ses étoiles, mais en tous cas pas de ses lumières.
« Sky Void Of Stars » est un album d'une qualité, d'une précision, d'une technicité sans faille, mais il est aussi le véhicule d'émotions universelles et la bande-son pour tous les moments de la vie. KATATONIA nous montre à nouveau que la musique n'a pas de limite, que l'inspiration se trouve en tout ce qui nous entoure. Si la mélancolie est le point de départ, l'infini est le point final.