31 janvier 2023, 20:16

...AND OCEANS

Interview Mathias "Vreth" Lillmåns, Timo Kontio & Pyry Hanski


Après un retour remarqué en 2020 avec « Cosmic World Mother », les Finlandais …AND OCEANS reviennent cette année avec un fabuleux album de black metal symphonique intitulé « As In Gardens, So In Tombs ». Grâce à des mélodies accrocheuses et des riffs bourrins, des rythmes dévastateurs et des passages atmosphériques, les nouveaux titres à disposition nous embarquent dans un monde totalement captivant. Mathias "Vreth" Lillmåns, le chanteur du groupe, Pyry Hanski, le bassiste et le guitqriste Timo Kontio, l’homme des débuts, se sont prêtés au jeu de l’interview pour nous parler de ce petit joyau de black metal.
 

Merci de répondre à nos quelques questions à propos de ce fabuleux album « As In Gardens, So In Tombs ». Etes-vous fiers de ces nouveaux morceaux ?
Timo Kontio : Oui, on est très satisfaits du résultat final. Le précédent album était bien sûr génial mais je pense que nous avons franchi une étape supplémentaire sur celui-ci et qu'il est encore meilleur.

A-t-il été plus facile à écrire, plus facile à composer de manière globale que « Cosmic World Mother » paru il y a plus de deux ans maintenant ? Y a-t-il eu moins de pression pour cette sortie puisque vous saviez que le public ne manquerait pas à l'appel ?
Oui, peut-être. C'est vrai qu'à l'époque de « Cosmic World Mother », on était un peu sceptiques à l'idée de recommencer ...AND OCEANS et on a dû vraiment attendre de voir comment les gens l'accueilleraient pour être sûrs de nos choix. Heureusement, nous avons reçu un accueil très chaleureux. Du coup, nous avons eu un peu plus de deux ans pour écrire cet album.
Mathias Lillmåns : Oui, et il n'y a pas eu autant de stress que pour le précédent car à la sortie de « Cosmic World Mother », le monde a connu la pandémie et on ne savait vraiment pas ce que ça allait donner. Donc, on a décidé de faire en sorte de tirer le meilleur profit de la situation. On a eu vraiment du temps pour écrire les nouvelles chansons, ce n'est pas comme si on était dans la précipitation pour sortir un nouvel album. On a pu s'asseoir tranquillement et réfléchir à tous les paramètres, à ce que l'on voulait en faire.

Le processus d'écriture a été plus naturel ?
Oui, en fait, on savait aussi bien ce que l'on ne voulait pas pour l'album que ce que l'on voulait. On avait une vision claire cette fois de ce qui fonctionne pour nous, ce qui rend l'album plus diversifié en un sens ?

Et comment l'avez-vous écrit ? Tous ensemble ?
Timo : En ce qui concerne les arrangements, oui, on a essayé d'apporter chacun nos points de vue sur les chansons. Mais pour ce qui est de l'écriture des morceaux, on a fonctionné comme sur « Cosmic World Mother », c'est-à-dire que c'est Antti (Simonen, aux claviers) et moi qui avons composé une bonne partie de l'album, avec Teemu (Saari, le guitariste), donc on est vraiment trois compositeurs différents dans ...AND OCEANS.
Pyry Hanski : Mais bien sûr, chacun d'entre nous a arrangé ses propres parties sur les différents instruments. J'ai fait par exemple les lignes de basse et puis nous sommes allés en enregistrement et j'ai réarrangé mes parties. Le résultat est finalement assez collectif.
Mathias : Et puis, il y a eu un réel dialogue entre nous tout au long du processus d'écriture, ce qui fait qu'en fin de compte, tout le monde a contribué de près ou de loin à l'écriture de l'album. Mais les principaux compositeurs sont Timo, Teemu et Antti.

Est-ce que vous pouvez nous éclairer sur le titre de l'album : « As In Gardens, So In Tombs » ? Est-ce un moyen de considérer la vie de manière aussi paisible que la mort ?
Eh bien, cela peut-être une bonne interprétation en effet ! C'est intéressant car les gens semblent vraiment s'intéresser aux paroles de cet album, plus qu'avant. En fait, le concept est basé sur le fait qu'il n'y a aucune différence entre le paradis et la vie terrestre. C'est juste une version différente de la même vie que nous menons, de la même fin que nous aurons. Mais j'aime bien aussi laisser libre cours à l'imagination quand il s'agit des paroles des chansons. Chacun peut voir les choses comme il l'entend. La discussion est ouverte, c'est très bien ainsi.

Quel est l'accueil des médias jusqu'à présent pour ce nouvel album ? Avez-vous un bon feeling ?
Pyry : On n'a lu que deux critiques pour le moment et elles étaient très bonnes, mais c'est surtout l'engouement des fans sur les réseaux sociaux qui est intéressant. Les auditeurs nous réservent un accueil plus que chaleureux. On dirait que les gens ont hâte que l'album sorte alors on est très contents !

En même temps, « As In Gardens, So In Tombs » a tous les éléments pour plaire : des mélodies hypnotiques, des grosses symphonies, des atmosphères éthérées, des passages hyper lourds, des guitares ultra rapides, des rythmes blastés...Vous avez trouvé la recette du black metal !
Timo : Je ne sais pas mais en tous cas, j'espère qu'il nous ouvrira des portes et que nous pourrons jouer beaucoup plus en live qu'auparavant. On a vraiment hâte de le sortir, cet album !

Quand vous écrivez un album, savez-vous à l'avance ce qui va fonctionner avec les fans et ce qui sera moins fédérateur ? Ou est-ce que ça ne fait pas partie de vos considérations car vous écrivez la musique que vous aimez finalement ?
Je ne crois pas qu'on y réfléchisse vraiment en fait. Pour « Cosmic World Mother » par exemple, on changeait chaque soir les morceaux que l'on jouait en live pour voir lesquels fonctionnaient avec le public et lesquels un peu moins. Donc, je pense que c'est plus quelque chose que l'on découvre après coup que quelque chose qu'on prévoit lors de l'écriture de l'album. On écrit ce que l'on veut et ensuite on constate si cela fonctionne ou pas.

La production de ce nouvel album semble plus chaude aussi, ce qui le rend encore plus intense. Comment a-t-il été enregistré ? Les conditions étaient-elles les mêmes que pour « Cosmic World Mother » ?
Mathias : Oui, on est vraiment montés d'un cran cette fois. Par exemple, la basse et la batterie de « Cosmic World Mother » ont été enregistrées sur notre lieu de répétition, par nous-mêmes, alors que ma voix et les guitares ont été enregistrées en studio. Cette fois, la production s'est faite à Uppsala en Suède et on a vu les choses en grand.

 Il y a un titre qui est très épique, très atmosphérique, très lourd aussi, très addictif en somme. C'est "Ambivalent God". Pouvez-vous nous en dire plus sur ce titre assez énigmatique ?
C'est le dernier morceau de l'album alors il est un peu comme une somme de tout ce qu'est ...AND OCEANS. Sur l'édition spéciale du CD et sur le vinyle, il y aura aussi deux titres bonus mais c'est le dernier morceaux de l'album officiel disons. Même du côté des paroles, c'est une sorte de résumé, de fil conducteur à tout ce que nous avons produit avant. J'aime ce genre de morceau qui te prend et qui ne te lâche pas pendant de longues minutes.
Timo : Une anecdote à propos de ce morceau est que l'un des gars du groupe, je ne me souviens plus qui, a posé la question de la pertinence de la chanson, savoir si nous devions ou non la mettre sur l'album. Et je me souviens que je n'en ai pas démordu : pour moi, il fallait qu'elle figure sur l'album. J'avais le sentiment que ce serait un super bon titre.
Pyry : Oui, c'était moi, j'avais un doute sur les parties de guitares, mais je me rends compte qu'elle est monstrueuse cette chanson et qu'elle a vraiment du sens et sa place sur l'album. Elle n'est pas commune pour ...AND OCEANS, elle est différente de ce que nous avons l'habitude de proposer. Et c'est aussi pour ça qu'elle est si importante. C'est une belle fin pour l'album.

Tu parlais des deux bonus. Sur quels formats se retrouvent-ils alors ?
Mathias : Ils sont sur la version limitée de l’album, avec aussi un patch et un badge et on les retrouve sur la version vinyle. Sur la face D, car en fait, c'est un double vinyle.

Vous sortez des versions physiques des albums mais aussi, bien sûr, des versions numériques en streaming, vous êtes très présents sur les réseaux… Est-ce important pour …AND OCEANS de garder l’âme du black metal, d’être les garants de la tradition, tout en satisfaisant les plus modernes d’entre nous ?
Timo : Oui, les réseaux sociaux sont un mal nécessaire ! Comme on n’a pas encore trop l’occasion de faire des tournées et des concerts, c’est une façon de garder le lien avec notre public, de nous garder en vie auprès des auditeurs.

Une question pour Timo peut-être : est-ce différent d’être dans …AND OCEANS maintenant que cela l’était au début des années 2000 ?
Bien sûr, pour une raison, c’est que nous sommes bien plus vieux ! En tous cas, on connait un peu plus comment le monde de la musique fonctionne. On reste plus pragmatiques, plus méfiants. Mais par contre, nous avons toujours la même passion pour ce que nous faisons. La flamme est toujours bien là.

Et faire partie de groupes différents aide à comprendre l’industrie musicale aussi j’imagine…
Oui, sûrement.
Mathias : Oui, bien sûr. Maintenant on peut choisir les gens avec qui on veut tourner ou non. On arrive aussi à éviter les pièges de l’industrie musicale.

Y a-t-il des chances pour que l’on vous voie jouer en live, en festivals ou dans les clubs en France ?
Je l’espère vraiment ! Car deux de nos dates prévues chez vous ont été annulées lors de la dernière tournée, donc on a vraiment envie de les honorer. Je pense cette année. Ce qui est drôle c’est quand je suis venu récemment chez vous avec FINNTROLL, plein de fans venaient me voir à la fin des shows pour me demander quand ils auraient droit à un concert de …AND OCEANS ! C’est donc qu’on est attendu dans votre pays ! Et puis le fait d’avoir un label français aide à notre reconnaissance aussi et devrait aider à ce qu’il y ait des concerts.

Que pensez-vous de la scène black metal finlandaise, en pleine expansion ?
Pyry : Eh bien je pense que les meilleurs groupes de black metal récents viennent de Finlande. La scène devient très grande et tend à se renforcer, c’est bon signe .

Qu'avez-vous à ajouter pour nos lecteurs ?
Mathias : Allez écouter l’album et suivez-nous sur nos réseaux car il devrait y avoir de bonnes nouvelles concernant les shows à venir. On croise les doigts pour que tout fonctionne comme on en a envie.
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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