Initialement formé en 2015 du côté de Birmingham par une poignée de vétérans de la scène metal anglaise, MEMORIAM est du genre persévérant. Il faut dire que Karl Willetts (BOLT THROWER) ainsi que Scott Fairfax (ex-CEREBRAL FIX) et Frank Healy (ex-SACRILEGE, ex-BENEDICTION) sortent avec la rigueur d’un métronome genevois un album grosso modo tous les ans et demi. Ce qui a pour avantage que l’on sait à peu près quand s’attendre à une nouvelle rasade death metal à l’ancienne en forme d’hommage à l’époque révolue du grand BOLT THROWER. Le groupe a d’ailleurs intialement été conçu pour perpétuer la mémoire de Martin "Kiddie" Kearns (son batteur pendant presque deux décennies).
Cinquième album de MEMORIAM donc, « Rise To Power » est une nouvelle fois illustré de main de maître par le légendaire Dan Seagrave et produit par Russ Russell avec qui le groupe semble avoir trouvé la bonne formule puisque celui-ci travaille à leur côté depuis 2019. De bons points qui garantissent d’entrée de jeu le plaisir des yeux et des oreilles. Et ces dernières seront en tout point ravies de constater que le quatuor maîtrise son propos toujours sur le bout des doigts puisqu’ici chaque riff suinte l’amour du metal à l’ancienne par tous les pores. Chaque coup de manche, de cymbale ou de baguette n'est ici que prétexte pour rendre un vibrant hommage au death metal dans sa forme originelle, avec ce qu’il faut de doom pour lui conférer ce côté rouleau-compresseur des familles.
Prenez par exemple "I Am The Enemy" qui plombe sans ménagement les esgourdes à grand renfort de doom monolithique avec une pointe de mélodie qui enrobe le tout. Comme une descente dans les entrailles de la bête ponctuée de lourdes embardées épiques et ténébreuses à souhait. Pendant que, de l'autre côté de l'échiquier, la course à la bastos perdue a déjà commencé avec un "Annihilation’s Dawn" où les compteurs repartent dans le rouge. L’un comme l’autre, de vrais brûlots, à l'instar du reste de l’album, inspiré, qui démontrent que MEMORIAM est un véritable 4x4 à l’aise sur tous terrains de jeu. Riche et percutant, ce cinquième album met sous les feux de la rampe un groupe qui affirme désormais sa propre identité. Yeah !