3 février 2023, 19:57

MISANTHROPE

"Les Déclinistes"

Album : Les Déclinistes

MISANTHROPE a été, est et sera toujours le fer de lance exquis d'un metal extrême français d'une beauté artistique jamais inégalée en trois décennies et demie (1989-2023) d'une carrière veloutée, pansée et ornementée au paroxysme de son art nacré d'espoir, de noir dégradé et de rencontres finement entrelacées de lys et parcheminées de vice. Viscéralement avant-gardistes dans l'âme constructrice d'un doom/death-metal progressif et mélodique, il n'en demeure point occis que cet album en demeure précis tant en qualité qu'en quantité de plages musicales annoncées. En presque une heure et vingt minutes, le voyage initiatique vous sera conté tel un ouvrage quantique sans mirages lubriques. 

En cet indémodable anniversaire de votre serviteur à l'esprit atypique et ironique ainsi que du quatre cent unième d'un certain Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, ce chatoyant album nocturne vient vociférement à point nommé tel un impie présent envers ses disciples les plus précieux et curieux à la fois. L'éloquence exacerbée du groupe est toujours aussi grandiloquente avec cette assoiffée extravagance de chaque instant, restée en absence constatée chez ses confrères et amis de LOUDBLAST, AGRESSOR, MERCYLESS et MASSACRA réunis. MISANTHROPE reste bel et bien unique en son épaisseur orchestrale unifiée à jamais...

Magistralement brodée d'une somptueuse œuvre graphique de David Thiérrée, responsable entre autres des énigmatiques pochettes de BEHEMOTH « Sventevith Storming Near The Baltic » (1995), de STILLE VOLK « Milharis » (2019), d'Ihsahn « Telemark » (2020), de MORK « Dypet » (2023) mais surtout du mirifique « Bâtisseur de Cathédrales - Les Fissures de L'Édifice » (2020), cette douzième offrande contemporaine est d'une grâce sonore absolue. Loin d'un puritanisme moribond et d'un esthétisme abscons, le châtié visionnaire et auditeur confirmé de surcroît en sera vraisemblablement le témoin oculaire d'une purification instrumentale des plus spectaculaires. 

En ce début d'année 2023, la flamboyance misanthro-mystique préfigure littéralement atteindre son apogée la plus ésotérique avec de déroutantes synchronicités spatio-temporelles tentaculaires. Prenez indéfiniment note du salutaire trentième anniversaire du premier album « Variations On Inductive Theories (Architecture Screenplans) » (1993), du libertaire vingt-cinquième « Libertines Humiliations » (1998), de l'autoritaire vingtième de « Sadistic Sex Daemon » (2003), du réfractaire dixième de « Aenigma Mystica » (2013) et sans oublier du séculaire quinzième du doublet « IrréméDIABLE »/« Misanthrope Immortel » (2015). Sept albums à consommer sans modération aucune, employez-vous outrageusement à le psalmodier en une infinité d'écoutes cérémoniaires... 

De caresses étreignantes en sagesses étouffantes, cet hymne fractal et idéal d'un Alceste fustigé à l'orgueil décomplexé, se déclame érotiquement dans le caveau humide de vos êtres translucides au gré d'une orchestrée cohorte de titres recomposés, magnifiés et décomposés suintement. Remarquez subtilement le soin apporté à la belliqueuse réinterprétation de délicieux titres tels "1666... Théâtre Bizarre 2022", "Le Roman Noir 2022", "La Démiurge 2022" et "Maudit Sois-Tu Soleil 2022" tout en se remémorant puissamment que le mixage ainsi que le mastering ont été à nouveau fièrement confiés à l'infatigable maestro français Frédéric Gervais (IN THE WOODS, ORAKLE, HEART ATTACK, INHERITS THE VOID...). 

« Les Déclinistes » dépeint un vibrant hommage extatique et étatique de musiciens puristes envers des fans anticonformistes assurément. De part une irréversible et perceptible constance littéraire à long terme, S.A.S. de l'Argilière poursuit son œuvre existentielle et cathartique en fossoyant profondément son inspiré recueil personnel d'écueils contractuels des plus intimistes et perfectionnistes qui soient. En une noblesse de cœur à hauteur d'âme, de l'intention par l'attention, avec force et honneur, MISANTHROPE est au raffinement intronisé ce que la quintessence lyrique est à la spiritualité empirique...

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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