24 février 2023, 18:43

HIGHWAY

Interview Romain & Ben

Sunset Strip n’est pas si loin, Broadway non plus. Avec « The Journey »​ placé sous le signe du cinéma, les Français HIGHWAY font un petit pas de côté dans leur discographie en vous proposant un 5e album 100% acoustique. C’est également avec le même pourcentage de bonne humeur que nous avons échangé avec Romain, batteur et désormais percussionniste de la formation originaire de Sète, avec, lors de notre discussion, une petite surprise...
 

Vous avez récemment effectué une tournée en première partie de ENUFF Z'NUFF à travers l’Espagne, comment cela s’est-il passé ?
Romain : Déjà cela nous a permis de repartir à l’étranger. L’Espagne un pays que j’adore ! Par l’ouverture de sa population, son rythme, et parce que c’est un super public. Aussi, tourner avec ce groupe qui est mythique est une chance. J’aime beaucoup ENUFF Z'NUFF car c’est mon style ; un rock très soigné avec des chœurs magnifiques comme peuvent le faire les américains. Bref, nous avons pris beaucoup de plaisir à ouvrir pour eux et de les regarder jouer, c’était top !

Vous avez récemment signé avec Rock City Music Label, qu’est ce qui a orienté votre choix ?
Romain : C’est un label qui nous a l’air beaucoup plus impliqué dans la démarche. Ce sont des gens qui connaissent la musique, et qui sont motivés par le projet. Il y a un suivi et c’est important, les autres labels c’est comme s’il n’y avait personne, et c’est pour cela que nous avons vécu une longue période où nous étions seuls.

Votre nouvel album « The Journey »​ est entièrement acoustique, comment vous est venue cette idée ?
Elle est vieille ! C’est un vieux rêve, car nous adorons l’unplugged et nous avons profité de la période difficile de la pandémie pour ressusciter ce projet et le réaliser. Nous avions déjà éprouvé certains de nos grands classiques en acoustique lors de certains concerts, ce qui fait que ce n’est pas parti de nulle part. Nous les avons ensuite peaufinés lors de l’enregistrement en y ajoutant une touche nouvelle. Nous avons donc fait un projet hybride avec de l’ancien complément revisité, ce qui donne aux chansons un caractère un peu nouveau, cela concerne trois morceaux : "Like a Rockstar", "One" et "The Journey".

Pour cet album "spécial" vous avez également fait appel au compositeur français Damien Maurel, sur quelle base s’est construite votre collaboration ?
Cela s’est construit grâce à notre producteur Brett Caldas-Lima, que l’on connait depuis notre quatrième album « IV », qui est d’ailleurs à mon sens le mieux produit. Il a fait appel à son réseau, donc à Damien pour la partie orchestration, mais aussi à Laurent Pouget pour le piano sur "Have a Beer !", et une section de cuivre d’un groupe de jazz-metal californien.

Toutes ces nombreuses collaborations se sont faites à l’occasion d’opportunités, ou c’était votre objectif dès le départ ?
Quand on est entré en studio on voulait faire un album acoustique plutôt traditionnel, et c’est pendant l’enregistrement qu’a germé plein d’idées dans notre tête. On s’est demandé si on le faisait ou pas ? Puis on s’est dit que c’était plutôt chouette, alors au début on a ajouté des samples, mais après on a voulu de l’authenticité en faisant appel à des humains, de vrais artistes.

Damien Maurel est un compositeur spécialisé dans les musiques de film, le fait que « The Journey » soit un album hommage au cinéma est-il lié ?
Cet album est effectivement dédié au cinéma, mais c’est un peu naturel. Parce qu’on a cette façon de composer où l’on va se plonger dans un univers avec une atmosphère particulière. Nos morceaux sont conçus comme des petits films, après je suis un cinéphile, alors forcément ce projet m’a vraiment botté ! Mais ce n’est pas uniquement moi qui ai décidé de cette direction, cela s’est fait collectivement. Pour te répondre, avec Damien c’est un peu un hasard, nous ne sommes pas aller le chercher pour cette raison, car au départ c’est une connaissance de Brett.

Est-ce que cela a rebattu les cartes au niveau du processus de création habituel du groupe ?
Non pas trop. Sauf pour la richesse des cordes à la guitare qui a demandé beaucoup de travail, et pour lequel il a fallu s’adapter. Aussi il a fallu que je me mette au cajón, car je n’utilise pas de batterie dans « The Journey ». J’ai beaucoup aimé le contact direct avec cet instrument, sans médiation avec la baguette, c’est très intuitif et cela m’a parlé tout de suite. Le cajón simule bien la batterie avec la caisse claire, et le fait d’être passé à la percussion à même changer ma vision sur la batterie, j’ai donc envie de développer cela.

Et au niveau scène cela va se passer comment ? Moitié acoustique, moitié électrique ?
Cela dépendra des configurations ; sur des sets d’une heure on va électrifier les morceaux, comme on le fait aujourd’hui, et quand on aura le temps j’aimerais qu’on fasse un mini-set dédié à « The Journey ». Cela pourrait être une belle communion avec le public, et donner toute la place à cet album, qui est à part entière dans l’histoire de HIGHWAY. Après le "big projet" serait de jouer dans un théâtre avec toute l’orchestration qui va bien, ça serait magnifique !

C’était justement la question que j’allais te poser, est-ce que vous avez des dates dans les prochains mois ?
Oui, dès la semaine prochaine à Montpellier dans un pub dans lequel on joue assez souvent. On est booké cet été, nous avons des projets en Italie et de nouveau en Espagne.

Et au final si tu devais choisir entre l’acoustique et l’électrique ?
Bonne question. J’avoue que l’acoustique c’est beaucoup plus commode, plus pratique (rires). J’aime les deux, et j’aimerais que nos concerts soient électriques avec une partie acoustique, ça serait super.

HIGHWAY est un groupe qui a aujourd’hui un peu de bouteille, vous existez depuis 1999, quel est ton souvenir le plus marquant ?
Ça serait la tournée en compagnie de Michael Schenker et son TEMPLE OF ROCK, avec la rythmique de SCORPIONS. Nous avons fait l’Espagne et l’Allemagne avec lui et c’était vraiment génial. Salles combles, un public à la fois bon et différent ; car en Allemagne c’est assez calme mais l'écoute est très religieuse, et en Espagne ils sont fous (rires). Nous avions eu des retours positifs, les gens ont aimé notre musique et nous avons fait des sessions d'autographes. Nous avons passé de très bons moments.

Le fait d’avoir son frère dans son groupe, à savoir Ben, est-ce que c'est un avantage ?
C’est un atout évident. Il n’y a pas besoin de se parler, on se comprend. Nous avons commencé la musique ensemble, j’ai pris des cours de batterie et lui a suivi avec la guitare, nous étions fans d’AC/DC à l’époque et nous avons décidé de créer un groupe.
Ben : salut, je m’incruste. (rires)

Salut Ben, justement on parlait de toi ! Je vais donc te poser la même question, selon toi, avoir un groupe avec son frère est un avantage ?
Ben : C’est un vrai atout, parce que tout est plus facile. Il y a le côté transmission de pensée, la culture musicale on se l’ait faite ensemble, on a appris à jouer et on a progressé ensemble. Il m’a appris à jouer de la batterie donc je sais très bien comment il joue. Si j’ai une idée en tête, je sais qui va pouvoir la réaliser, et il n’y a aucunement besoin de parler pour sentir les "pêches" et les contre-temps, tout est hyper naturel. Aussi, nous n’avons pas peur de se dire les choses, on peut tout se dire. Il y a beaucoup de groupes de frangins qui fonctionent et surtout qui durent, parce qu’il y a justement cette connexion. Les frères Young par exemple c’est de la magie ! Il y avait aussi PANTERA ou VAN HALEN... mis à part les Gallagher (rires) mais même eux ont proposé de la magie à une époque avec OASIS.

Et quels sont les groupes qui vous ont donné envie de devenir musicien ?
Romain : Personnellement les BEATLES au départ, après AC/DC et les GUNS N’ ROSES, ce sont vraiment les deux grosses influences du groupe. Il y a aussi WHITESNAKE, DEEP PURPLE et RAINBOW, de cette triplette nous en sommes gagas. Je pourrais aussi citer AEROSMISTH, MÖTLEY CRÜE, et aussi le blues. Pour notre chanteur Benjamin Folch il y a une partie un peu plus metal.

Quels sont les prochaines étapes pour HIGHWAY dans un avenir proche ?
Ben : Notre album « The Journey » vient de sortir donc promotion et quelques vidéos à sortir. Il y en a déjà une qui sort bientôt, le live de "Chemical Trip", puis la lyric-video de "In the Circus of Madness" qui est le morceau au parfum flamenco, c’est pour nous un de nos chouchous, il fait vraiment partie du "voyage".

Romain s’est visiblement bien plongé dans l’acoustique à travers le cajón, et toi comment cela s’est passé à la guitare acoustique ?
Ben : Pour moi cela a été naturel car je compose à la base avec ce type de guitare. Mais en revanche cela a été très dur d’enregistrer en acoustique, car je n’avais jamais fait cela auparavant. Faire passer des émotions dans les solos et structurer les arrangements, c’était hyper compliqué. Sans oublier le bruit, car tu as aussi le bois qui craque, cela donne de la chaleur à l’album mais il faut être irréprochable. Il a fallu que je travaille la douze cordes en studio avec un producteur comme Brett du Tower Studio qui est un peu "autiste" (rires). Mais cela a été au final très enrichissant, quand j’écoute le résultat, je me dis qu’il a eu raison, car il m’a fait faire des trucs de fous...
 


Qu’est ce qui tourne en ce moment dans votre autoradio ?
Romain : DANCE WITH THE DEAD, c’est du metal electro. En général j’écoute beaucoup de musique instru ou de film, et justement avec ce groupe il y a beaucoup de synthés et de rappels volontaires à John Carpenter, dont je suis ultra fan.
Ben : Pour moi le dernier groupe qui j’ai écouté c’est EAGLES. Sinon de récent j’ai écouté un peu de tout, dont pas mal de thrash comme CRISIX. A ce sujet je fais une émission radio métal à Montpellier qui s’appelle Route 666 avec Sam mon bassiste. Donc on écoute beaucoup de nouveautés, et à côté j’écoute pas mal EAGLES (rires). C’est tellement beau quand tu écoutes cela en voiture, tu voyages vraiment comme on a voulu faire voyager avec "The Journey", c’est ça le pouvoir de la musique, le pouvoir transporter. Tu en penses quoi ?

Nous sommes totalement d’accord avec toi. En tout cas merci, ce fut un plaisir de nous entretenir avec vous pour les lecteurs de HARDFORCE...
Romain : Chers lecteurs de HARD FORCE, je vous conseille de vous poser, et de savourer votre boisson préférée, de mettre votre casque et de plonger dans notre album qui ne demande que cela.
Ben : On a vraiment pris plaisir à faire cet album, j’espère que vous en aurez autant à l’écouter. Encore une fois il va vous faire voyager, en tout cas on a mis tous les ingrédients pour que vous partiez ailleurs. Merci HardForce !

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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