20 février 2023, 9:00

AVATAR

"Dance Devil Dance"

Album : Dance Devil Dance

Les Suédois sont de retour avec la plus puissante des démonstrations de force. Ils ne sont visiblement pas là pour les clowneries ni amuser la galerie et on sent clairement une aura diabolique sur les nouvelles compositions de ce « Dance Devil Dance ». AVATAR, l'un des groupes les plus éclectiques du metal mondial met en scène la dualité suprême, le Diable, oui mais un diable qui danse. Une danse infernale, une danse macabre aussi, en tous cas, Johannes Eckerström et sa bande se veulent comme des prodiges diables en boîte, toujours surprenants, parfois dérangeants mais inlassablement attirants.
Les onze titres présents sur cette neuvième œuvre montrent un quintet hanté par une force surhumaine et une inspiration soufflée par la chaleur infernale. Sans ménagements, ils s'enchaînent avec punch et ne laissent à l'auditeur que peu de répit. Les influences y sont nombreuses, des passages death, d'autres bien plus rock, des atmosphères pesantes, des moments légers, du blues, du heavy mais surtout du groove. Le pas de danse est lourd et virevoltant à la fois, c'est la patte AVATAR.

Le bal commence avec le bien nommé "Dance Devil Dance", ses guitares heavy et son rythme musclé mais balancé. Une mélodie entêtante et la voix tantôt claire, tantôt growlée nous plonge instantanément dans le décor connu du groupe. Un hymne en puissance. "Chimp Mosh Pit" est bien plus agressif, plus brut mais tout aussi entraînant par son côté rock. "Valley Of Disease" et son intro electro verse encore plus dans la violence et la colère avec un chant caverneux et des riffs costauds. Des breaks salvateurs viennent apporter un relief nécessaire pour que l'ensemble garde la pêche attendue. "On The Beach" est plus groovy et dansant mais paradoxalement plus doom aussi par moment. C'est toute la dextérité d'AVATAR : arriver à mélanger différentes ambiances sans tomber dans la schizophrénie. Un morceau qui montre toute l'inventivité dont le groupe est capable.

L'hypnotique "Do You Feel In Control" est un appel imposant, avec un refrain qui provoque forcément la réponse attendue. On peut facilement imaginer la foule des festivals s'embraser sur ce titre addictif. "Gotta Wanna Riot" est le titre le plus fun sans être le plus léger, ni le plus dénué d'intérêt. Sa mélodie et ses rythmes en font un autre tube en devenir, impossible de se le sortir de la tête, dès la première écoute. "The Dirt I'm Buried In" est plus sérieux, plus technique et plus structuré, plus psyché également. Différent des autres morceaux tout en conservant l'esprit AVATAR, il est pourtant un des fleurons de « Dance Devil Dance ».

Le très brut et parfois dissonant "Clouds Dipped In Chrome" revient au côté obscur de la musique extrême pour lequel les musiciens semblent à nouveau possédés par un démon omniprésent mais qui semble s'imposer ici. Alors que "Hazmat Suit" fait office de retour à la tradition combinant tous les éléments typiques du groupe, l'hyper mélodique et à nouveau groovy "Train" propose un Johannes Eckerström tenant le rôle de crooner lunatique qui se change subitement en démon hurlant pour un court moment, comme si le tentateur n'arrivait pas à dompter l'incarnation diabolique en lui. Autoportrait ? ​Enfin, "Violence No Matter What" ferme ce sublime et varié album avec la présence vocale de Lzzy Hale de HALESTORM. C'est un titre dérangeant, puissant, une ode à la violence comme son nom l'indique et toute la chanson est d'ailleurs une plongée abyssale dans un déferlement d'agressivité. Le duo est parfait pour sceller une bonne fois pour toutes une bande son des plus originales.

Avec « Dance Devil Dance », AVATAR se retrouve au sommet de son art en faisant preuve à nouveau d'une grande inventivité musicale et visuelle. Derrière les masques de clowns se trouvent en fait des démons qui n'ont qu'une envie : en découdre. Impossible de les maintenir plus longtemps au fond de leur boîte. Le pacte se révèle, pour le plus grand bonheur de nos oreilles et de notre corps qui ne peut que vibrer à l'écoute de ce bel album. Vous chantiez ? Eh bien dansez maintenant.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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