Ceux qui ont une bonne mémoire auront reconnu en TERRESTRIAL HOSPICE l'association de deux pointures (au moins du 45 à vue d’œil) du metal extrême polonais. Coupables d’avoir déjà sorti un premier album diabolique, chroniqué en ses pages il y a trois ans, le duo infernal remet le couvert avec un nouveau méfait... encore plus malfaisant. Inferno, batteur chez AZARATH et BEHEMOTH, accompagné par Skyggen, multi-instrumentiste qui a écumé une bonne partie de l’underground local au cours des trois dernières décennies, clament une nouvelle fois leur amour pour ce black norvégien qui a hanté le milieu des années 90. Des formations telles GORGOROTH, CARPATHIAN FOREST ou URGEHAL sont ici conviées à la noce. Et pas avec le dos de la cuillère.
En effet, il ne faut que quelques secondes pour savoir où l’on pose les rangers avec ce "Rat In a Burning Cage" d’ouverture, riche en blasts et en trémolos infernaux. Avant de ralentir le tempo sur ce qui constitue l’un des moments forts de l’album : "In The Streams Of Phlegethon" qui surgit du fond des abysses, bardé de mélodies épiques, glaciales qui explosent sans crier gare.
Les morceaux s’enchaînent sans temps mort, les potards sont dans le rouge, les flammes lèchent les esgourdes. Jusqu’à ce que débarque le clou du spectacle : "The Last Dance", et ses monstrueuses dissonances qui s’évanouissent dans un maelstrom de riffs incontrôlables : du petit lait tourné qui torture les papilles avec doigté. Intenses et sauvages, les guitares tournoient, la basse montre les crocs, la batterie accompagnant sans jamais baisser la garde ce magma compact qui annihile toute forme de résistance jusque dans les dernières secondes de "Ars Moriendi". C'est incontestable, il y a dans chaque recoin de ce « Caviary To The General » une maturité dans chaque composition, une recherche du riff qui pique et tacle. Pas vraiment une surprise en soi au vu du pedigree touffu des deux protagonistes.
Vous l'avez compris, TERRESTRIAL HOSPICE ne fait pas semblant sur cette deuxième offrande et opte une nouvelle fois pour une approche résolument old school, de celles qui laisse de grosses tâches indélébiles sous les aisselles. Irrévérencieux, malpoli, ce « Caviary To The General » balance neuf brulots en quarante-cinq minutes chrono qui passent en revue ce qui se fait de mieux dans le genre... pour en régurgiter un monument de noirceur et de vice.