25 janvier 2023, 23:59

GBH + KOMINTERN SECT + BIZOUNOURS FUCKEUR

@ Wasquehal (The Black Lab)

Le mercredi 25 janvier c'était séance de rattrapage. Plusieurs fois reporté pour cause de pandémie, cette fois c’était la bonne ! Le Black Lab recevait donc le groupe de punk GBH qui avait influencé le monde du speed/thrash metal, alors émergeant, avec son premier album, le cultissime « City Baby Attacked By Rats » en 1982. 

En attendant ce groupe britanninque légendaire, la soirée commence avec un groupe de punk venu de Douai, BIZOUNOURS FUCKEUR. Le trio débute son set à 20h comme annoncé devant une petite centaine de personnes et dans une quasi "Indifférence". N’ayant "Rien à Perdre", les trois compères ne se laissent pas décourager car ils ne sont pas venus sans leur fan-base. Loin de faire preuve de "Sidération", le guitariste et le bassiste se partagent le chant dans une sorte de "Ethylove" que seul un "Simon" bien pensant pourrait sans honte déclarer "Je Juge, je Note, enfin j’Existe!". Ne lui en déplaise, nous ne sommes pas là pour juger mais pour passer un bon moment et s’amuser. Le bassiste ne se le fait d’ailleurs pas dire en laissant de côté sa basse pour s’emparer du micro et chauffer le public qui répond présent pendant que la salle se remplit rapidement. Le punk est surtout un mouvement musical engagé, il ne manque pas de se poser ces questions : "Elle Apparaît quand la Faille ? Elle Intervient quand la Rupture ?", surtout quand il porte le regard sur une politique de maintien de l’ordre qui lui inspire "Ca Sent la Merde". Désabusé, l’anarchiste se demande "Voter pour Qui ?" et face à "L’obstacle" appelle à "Résister !". Pour terminer ces trois quart d’heure de mise en bouche festive et revendicative, le trio reprend "Régner pour Régner" du groupe DISGRACE avant de terminer à capella pour demander "Qui qu’à Chié dans l’Grille-pain ?". 

Lorsque KOMINTERN SECT monte sur scène à 21h, la salle est bien remplie et c’est devant 350 à 400 personnes que le quintet orléanais débute son set d’un peu plus d’une heure. Avec "Tous Ensemble”, le groupe de punk formé en 1980 ne semble pas décidé à mener son « Dernier Combat ». Sorti en 1985, ce second album sera d’ailleurs mis à l’honneur puisque pas moins de huit titres en seront tirés. En continuant avec "Comme un Chien", le groupe affirme qu’il n’est pas là uniquement pour partager la nostalgie du passé puisque ce titre ouvre son dernier album en date « Des Jours Plus Durs Que d’Autres » sorti en 2021 et qui sera lui aussi largement mis en avant ce soir.

Formé en 1980, KOMINTERN SECT s’inscrit dans la lignée des SEX PISTOLS avec des titres provocateurs. Toutefois, l’ambiance est festive comme le démontre des chansons comme "Unis par le Vin" ou "Plus Fort que Tout" et s’il est clair que certains d'entre eux sont plus politiques, les plus polémiques sont laissés de côté. Faisant l’amère constat que "Les Années d’Acier" ont commencé, ce premier d’une série de quatre concerts permet au groupe d’affirmer qu’il s’est bien marré et c’est "D’une même Voix" que le public acquiesce. Comme un appel à ne jamais renoncer, "Filles de France" ne s’adresse pas seulement à la gente féminine mais à nous tous, quelque soit notre genre ou nos origines. Il nous incite à ne pas nous laisser distraire par "Les Autres" ceux qui nous jugent et qui n’ont "Pas de Limites" dans cette "Nation Païenne" qui ne croient plus en rien.
L’excitation s’installe durablement dans les premiers rangs un peu comme "Dans les Tribunes". Contrairement aux personnes comme "JFP" qui passent leur temps à se la raconter, les "Rêves de Liberté" se payent aussi avec le sang et pas assis au chaud devant sa télévision. Suite aux disparitions de Jano en 2012 et de La Dule en 2018, c’est le temps de l’interrogation, celle où l’on se demande "Que Restera-t-il de Toi ?" et où l’on avoue face au souvenir du copain perdu : "Moi, tu sais, je n’oublierai jamais". KOMINTERN SECT s’est-il reformé en 2014 afin de se lancer "Dans un Dernier Combat” ? Une chose est sûre c'est qu’il peut aisément clamer haut et fort : "On est encore Là" et il ne fait aucun doute que la légende n’est pas prête de mourir. Une prestation convaincante.

Après plusieurs reports, le public peut enfin se dire que cette fois c’est la bonne et c’est avec un peu d’avance que les Anglais GBH s’élancent dans un set rageur avec "Birmingham Smiles" extrait de leur album « Momentum » (2017). Toutefois, c’est une quasi exclusivité à leurs débuts qui est faite ce soir, surtout à l’excellent « City Babies Attacked By Rats » de 1982 qui a célébré ses 40 ans et dont est extrait le deuxième titre de la set-list "Time Bomb". S'ensuit une séquence de folie avec l’incontournable "Sick Boy", le tranchant "Slit Your Own Throat" qui pousse à se demander si nous sommes toujours vivants après "Am I Dead Yet?".
Bien que la prestation soit globalement statique, ça déménage et ce n’est pas avec la nouvelle attaque sonore des quatre chiens de guerres ("Wardogs") que cela changera, obnubilés par l’idée fixe de laisser une trace indélébile de leur passage ("Maniac") au Black Lab, ils abattent méticuleusement ("Gunned Down") chaque spectateur qui se sent pris au piège d’une addiction positive ("I Am The Hunted"). Chacun dans le public ("Passenger") ne peut que remercier le ciel d’avoir écouté ses prières afin que ce jour arrive enfin ("The Payer Of The Realist").

Devant tant d’énergie, nous ne pouvons qu’être émerveillé par une telle discipline ("Heavy Discipline"). Le temp d’une reprise du "Boston Babies" de SLAUGHTER AND THE DOGS, c’est avec "Bellend Bop" que GBH clos cette attaque. Pris de folie, le public monte sur scène, slamme et les gobelets volent. Il ne fait aucun doute que nous pourrions les qualifier de menteurs, si les Anglais affirmaient ne jamais avoir voulu cela ("I Never Asked for Any of This"). En bon généraux de la musique qu’ils sont ("Generals"), il ne fait aucun doute qu’ils ne souhaitent pas laisser le moindre survivant ("No Survivors"). Si toutefois, il devait n’en rester qu’une cinquantaine ("Fifty What?"), sans son élan ("Momentum"), nos quatre compères ont encore le feu ("Give Me Fire") pour interpréter "City Baby Attacked By Rats" et "City Baby’s Revenge". Liquéfié, c’est un public sur un petit nuage qui en demande encore plus pour un rappel épique avec "Liquid Paradise (The Epic)" et une reprise de MOTÖRHEAD avec "Bomber". C’est lessivé que nous quittons le Black Lab après une soirée plus qu’intense.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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