6 mars 2023, 20:15

WALG

"lll"

Album : III

Ils sont néerlandais et ils s’autoproduisent depuis deux albums, je demande votre attention le temps d’un disque mystérieux, car voici le volume « lll ».

Feu de camp qui crépite dans l’obscurité, bruits louches en provenance des ténèbres, instruments aux sons païens, hurlements de bijoux de famille coincés dans un étau, WALG n’apporte pas des tulipes et du gouda, mais un black folk death mélodique et bien torturé. "Daar waar we komen om te sterven" en néerlandais veut certainement dire "orange is the new black... metal". Les riffs déchirent l'enfer et les percussions se font frénétiques, ce titre vaut son pesant de chaînes et clous qui cliquetiquent. Délicieusement énervé arrive "Zielenleed", avec une atmosphère mêlant hurlements sauvages et fond musical symphonique grandiose, digne d’un BATHORY ou d’un SUMMONING, accouplé à un peu d'EMPEROR. Vous imaginez le bébé ?

De plages musicales en plages musicales nous glissons, doucement puis puissamment, "Geselberg" mêle au roulement de la langue gutturale des guitares omniprésentes et obsédantes, les chœurs s’étirent et planent en contrepoint de la rythmique qui s’enfonce en nous dans une accélération infernale. "Paradijs" a un goût d’enfer divin, des riffs tels des cris, des cris tels des riffs, une complainte en profondeur qui nous étreint, véritable succession de passages de bravoure, des accélérations incontrôlables, puis des décélérations qui nous font savourer tout le plaisir de la création du monde selon WALG. "Harteloos" ou comment te briser le cœur de bonheur, dans une complainte hurlée et un black metal riffé par une force pagan. 50 nuances de grave, 50 grincements de cordes électriques. Dérive bourrine aux soli aiguisés, teintée de violons caressés, "Labyrinth" frappe fort, frappe juste. Une beauté glacée.

Mon gros coup de cœur sur cet album c’est son rendu héroïque, entre une promenade speed sympho black dans les Carpates en compagnie d’une humeur digne de CRADLE OF FILTH sur "Beerput der onwetendheid", une chevauchée guerrière sur "Verlies & verval", ou encore un étrange dark progressif et heavy pour la complainte "Mourning Palace". Plus besoin de voyager en drakkar pour s’enivrer de musique scandinave, une péniche et quelques moulins y parviennent. J’en ressors tout chose de cet album au sillon gorgé de sons électriques et de voix graves.

WALG est un groupe à découvrir d’urgence, si vous aimez le black metal furieux et atmosphérique, si vous aimez vous régaler tout simplement.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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