31 mars 2023, 18:41

EMPYRE

Interview Henrik Steenholdt


Encore peu connu en France, le groupe britannique EMPYRE revient pourtant avec un deuxième album intitulé « Relentless » sur lequel figure des titres de rock musclé mais aussi et surtout de belles atmosphères et des émotions intenses, propres à sa musique. Pour vous présenter ces nouvelles chansons envoûtantes, Henrik Steenholdt, tête pensante de la formation explique leur composition et ce qui en fait leur originalité.
 

Bonjour Henrik, c'est la sortie de votre deuxième album « Relentless ». Comment te sens-tu ? Est-ce que tu ressens la pression monter ?
Eh bien, je ne peux pas parler de pression à proprement parlé car j'ai confiance en cet album. Je le pense aussi bon que le précédent. On est très content du résultat final et très fier en même temps. Je pense que si notre public a aimé ce que nous avons fait précédemment, il aimera ces nouvelles chansons. Et puis, l'avantage c'est que quatre singles sont déjà sortis donc on a déjà dévoilé une bonne partie de l'album. Je me sens excité mais aussi un peu soulagé car maintenant, tout le monde va pouvoir entendre le disque en entier, plutôt qu'un morceau par ci ou par là.

Comment s'est mis en place la collaboration avec Kscope Music ? Comment avez-vous choisi de les rejoindre ?
On a terminé d'écrire l'album pendant la pandémie et lorsque toutes les restrictions ont été levées, on a couru vers le studio, entre deux sessions de confinements ! On l'a mixé, on l'a arrangé nous-mêmes et on voulait le sortir en auto-production mais notre manager, qui travaillait aussi avec un autre groupe à l'époque sur une filière de Kscope, a proposé de leur faire écouter pour voir ce qu'ils en pensaient. Donc on a terminé l'album, on leur a présenté et Kscope s'est dit intéressé pour le sortir donc on a commencé les négociations. Et voilà comment la collaboration s'est mise en place.

Tu disais que l'album a été composé et enregistré entre les différents confinements de la pandémie. Est-ce qu'elle a eu un impact sur votre façon d'écrire ? Ou de travailler ensemble en studio ?
Oui, d'un côté, il y a eu des effets positifs, d'un autre, des négatifs. Du point de vue de l'écriture de l'album, l'impact a été positif car même si c'était un moment difficile, on a eu plus de temps pour travailler sur les titres et les jouer. On a bien peaufiné les démos, on les a assemblées, on les a modifiées et on a eu le temps de les répéter avant d'aller en studio. On a dû enregistrer par contre les morceaux en trois fois. L'avantage est qu'on s'est focalisé sur des petits groupes de chansons au lieu d'enregistrer dix chansons d'un coup. Et cela s'est bien passé. Mais par contre, il fallait être réactifs au moment d'enregistrer l'album pour ne pas louper le timing serré.

Vous en avez tiré profit mais ce n'est peut-être pas la meilleure façon de travailler donc...
Oui c'est ça. On a tiré le meilleur profit de la pandémie et on avait eu la chance d'enregistrer un album acoustique déjà entre septembre et décembre l'année précédente, donc on avait un album sous la main. Quinze vidéos, des singles, des livestreams, cela nous permettait de maintenir le groupe à flot entre les confinements. Mais bien sûr, ce n'était pas l'idéal !

Tu parlais des versions acoustiques que vous avez enregistrées pour certaines de vos chansons. Est-ce que c'est quelque chose que tu aimerais refaire ?
Oui, c'est sûr que nous referons de l'acoustique à nouveau. Peut-être pas un album studio acoustique, pas pour « Relentless » au moins. Pourquoi pas un best of ou quelque chose comme ça dans quelques années. Les versions acoustiques sont un pendant intéressant à nos versions électriques, alors peut-être que nous enregistrerons un album acoustique live. On a joué "Road To Nowhere", "Forget Me" et "Relentless" mais je ne pense pas qu'on les fera toutes. Ce serait jouable mais on n'a pas envie d'y consacrer du temps et de l'énergie pour le moment. En tous cas, on refera des versions acoustiques si cela nous paraît pertinent mais pour le moment, pas de projet vraiment arrêté.

EMPYRE est un bon compromis entre les influences des différents membres du groupe mais êtes-vous parfois en désaccord lorsque vous composez un album ?
Oui, il y a bien sûr parfois de petits désaccords mais on se donne comme ligne de conduite de toujours essayer avant de dire non. J'écris la plupart des titres avec Did (Coles, le guitariste) mais tous les membres me disent ce qu'ils veulent apporter ou changer, ils apportent leurs idées. Là où il pourrait y avoir de gros désaccords, c'est si l'un de nous insiste pour qu'une partie apparaisse sur un morceau alors que les autres ne sont pas d'accord.

Il semble qu'il y ait une bonne émulation dans le groupe...
Oui, on a la même façon de voir les choses, même si nos influences sont différentes. Nos quatre personnalités font qu'on arrive toujours à un bon compromis.


Quand tu as fondé EMPYRE, il n'y avait ni batteur ni bassiste attitré au groupe. Qu'en est-il aujourd'hui ? Est-ce que le line-up est stable ?
En effet, au départ, on était un groupe de reprises de rock. On jouait dans les pubs. Mais notre batteur et notre bassiste ont enregistré les deux premiers titres d'EMPYRE avec nous en 2015 je crois. En fait, ils voulaient gagner de l'argent avec la musique qu'ils jouaient et bien sûr, on n'en gagnait pas du tout ! Donc ils ont créé un groupe on va dire alimentaire avec lequel il jouait dans les mariages et étaient payés pour ça. Les premiers concerts que l'on a joués étaient deux festivals où on a interprété des titres acoustiques et des reprises et on y a fait de la pub pour recruter un bassiste et un batteur. Deux musiciens se sont présentés, en précisant qu'ils ne pourraient pas être là à plein temps. Puis nous avons rejoué et cette fois Grant (Hockley, à la basse) et Elliot (Bale, à la batterie) nous ont rejoint définitivement en 2018-2019.

« Relentless » contient des morceaux rock très atmosphériques, grisants et plein d'émotions. Cela correspond totalement à l'identité de votre nouveau label. Comment avez-vous choisi "Relentless" comme premier single ?
Eh bien en fait, « Relentless » a été choisi comme nom pour l'album il y a trés longtemps, bien avant que nous mettions toutes les chansons bout à bout, probablement en 2018-2019. On a beaucoup aimé ce titre. Il y a eu une courte période où Did voulait appeler l'album « Quiet Commotion » et le séparer en deux parties : une avec tous les morceaux plus doux et une avec les chansons plus rock, plus durs. On a décidé de sortir le titre éponyme car pour ceux qui nous connaissent au Royaume-Uni comme groupe atmosphérique et plein d'émotions, on voulait recommencer là où on avait laisser notre public. Ce sont les chansons les plus rock qui fonctionnent le mieux mais on voulait introduire quelque chose de léger pour sortir des sentiers battus et proposer aussi quelque chose de différent.

Qu'est-ce qui t'inspire quand tu composes des chansons ?
Ce peut être n'importe quoi, une ligne d'une autre chanson, un programme télé, des choses que l'on observe dans le vie. Peut-être que sur « Relentless », on traite de sujets plus personnels, la peine, la perte. La chanson "Relentless" contient mes paroles et c'est une chanson sur l'épanouissement personnel, l'ambition. Mais je traite aussi d'une époque où je suis retourné au Danemark après des années et que j'ai trouvé si différent dix ans plus tard. En fait, les influences peuvent vraiment venir de n'importe où, de n'importe quel moment. Quelques lignes m'apparaissent en tête et je les développe dans mes paroles.

La force d'EMPYRE, comme c'est le cas pour GODSTICKS qui est sur le même label que vous, est aussi d'être musicalement différent d'autres groupes ou artistes. Est-ce qu'on peut dire que vous avez réussi à créer votre propre identité musicale personnelle comme RADIOHEAD l'a fait par exemple ?
Je ne sais pas si nous avons créé notre propre identité car je vais laisser cette appréciation aux autres personnes. Si je disais ça, cela supposerait que je connais tous les autres groupes du monde et ce n'est bien sûr pas le cas. Je ne peux pas dire que nous sommes vraiment uniques car nous mélangeons de nombreuses influences. Mais j'aimerais avoir le charisme de RADIOHEAD ! Je pense qu'on peut être unique mais on le sera d'autant plus si on devient un plus grand groupe. C'est facile d'être unique quand tu n'es pas connu. On a des titres qui permettent de nous catégoriser en temps que groupe de rock mais d'autres qui sont bien plus difficiles à classer et si par exemple, tu passes par Spotify, dans quel genre mets-tu EMPYRE ? Cela rend les choses d'autant plus difficile. Mais c'est le jeu !

Avec EMPYRE, on retrouve aussi un côté très cinématique, notamment avec "Cry Wolf". Est-ce que tu peux nous parler de votre récente participation à la bande originale du film "A Touch Of Vengeance" ?
En fait, ce qui est particulier avec ce film, c'est que c'est uniquement notre chanson qui y apparaît et ce n'est donc pas nous qui avons composé pour la bande originale, bien qu'elle ait été inspirée par la chanson "Only Way Out", avec quelques changements. Ils nous ont demandé s'ils pouvaient utiliser la chanson dans le film et l'idée m'a plu. En ce qui concerne "Cry Wolf" , c'est presque une pub qui dit « Oui, s'il vous plaît, je veux écrire des musiques de films ! » et pareil pour "Your Whole Life Slows" qui pourrait être dans un James Bond !


​Ce doit être différent d'écrire de la musique pour un film que pour un album non ? Une expérience différente ?
Oui, bien sûr. Mais c'est aussi quelque chose que j'ai découvert pendant le confinement : les orchestrations que j'ai sur mon ordinateur et que je peux utiliser sans trop de frais. J'ai donc étudié comment les utiliser même si je ne maîtrise pas toutes les ficelles. Cela m'a donné beaucoup d'idées. C'est différent, plus complexe, mais c'est vraiment quelque chose que j'ai envie d'expérimenter. Un nouveau défi !

Est-ce que vous avez l'intention de jouer live pour présenter votre album au public ?
Oui, on vient juste de jouer l'album dans son intégralité à une présentation en live. Mais on va faire la même chose en avril pour la sortie. On va faire aussi une tournée pour nos fans britanniques et j'espère que l'on aura d'autres opportunités de jouer en Europe et peut-être en France ! Avec les restrictions dues au Brexit c'est devenu très compliqué à cause des taxes pour le matériel à transporter. Notre rêve serait de jouer dans de gros festivals, le Hellfest par exemple ! Ou le Download en Angleterre, ou le Rock Am Ring en Allemagne... On a vraiment envie de ce soutien mais on va commencer par apprécier le moment présent. On espère vraiment venir vous voir bientôt et en attendant, allez découvrir « Relentless » qui j'espère vous plaira. Prenez soin de vous.
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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