18 avril 2023, 18:41

ASYLUM PYRE

"Call Me Inhuman - The Sun - The Fight - Part 5"

Album : Call Me Inhuman - The Sun - The Fight - Part 5

J’avais repéré ASYLUM PYRE lors de premières parties assez énergiques il y a quelques années. Puis je les ai oublié, car souvent j’oublie de prendre des notes. La sortie de leur dernier album « Call Me Inhuman - The Sun - The Fight - Part 5 » a attiré mon attention. Bon, c’est aussi parce qu’une amie très chère a lourdement insisté, ajoutant qu’elle troublerait mon sommeil tant que je ne suivrais pas son conseil. Dont acte.

"Virtual Guns" nous attire dans une dance heavy metal étrangement moderne. Sur une ligne basse/batterie entêtante comme une bonne giclée de jus de citrouille, des riffs très lourds et un duo de voix digne d’un LACUNA COIL ou DUST IN MIND, le résultat est assez impressionnant. Et quelle voix que celle de la sensuelle Oxy Hart, avec sa portée qui s’étire à l’infini comme une aurore boréale, tout en chatouillant ma sensibilité de poète. Le morceau également s’étale, avec des chœurs presque liturgiques, des apports d’instruments pagan et tribal, le tout savamment mixé. J’avoue, je suis transporté. On va voir ce que donne la suite, comme dirait le dubitatif Saint Thomas.

"Fighters" surprend part un alliage power-metal à la fois groovy et légèrement electro. Les breaks sont autant d’occasions d’attaques de guitares bien énervées et de poussées de chant dignes d’un SABATON. ASYLUM PYRE assure dans cette alchimie duale, un classicisme heavy dans un agencement de metal moderne. Nouveau virage avec le progressif "The True Crown (I Seek Your War)", le rythme ralentit et les voix deviennent triple, growl, chant clair masculin et féminin, puis l’envolée arrive cueillant sur nos lèvres une expression de béatitude. Je ne peux que saluer la maîtrise. Puis arrive "Happy Deathday", où les percussions s’affolent façon SLIPKNOT, où la guitare porte une Oxy qui se déchaîne dans un style freak-show, sur des riffs improbables, un truc qui ressemble à du power rock’n’roll... franchement faut l’écouter tant c’est indescriptible, mais qu’est que c’est jouissif ! "There, l Could Die" paraît plus sobre après ça, même si la rythmique a des couleurs amérindiennes et les riffs sont bien poussés.

Les morceaux se suivent, chacun porteur  d’une âme qui lui est propre. "Sand Paths" est une nouvelle occasion pour apprécier l’union des voix multiples, des guitares audacieuses et dansantes, ainsi que d’une rythmique qui se lâche bien. Ça pourrait paraître banal, mais on ne s’habitue jamais à l’originalité quand elle est inspirée. ASYLUM PYRE est réellement inclassable, voyageant entre les styles et les époques, "The Nowhere Dance" résumant cela par son nom autant que par son style. Du power-metal indompté, avec ses soli furieux et une frappe rapide. J’ai déjà dit que c’était jouissif ? Je crois. "A Teacher, a Scientist & a Diplomat" transporte sans gêne une rythmique electro disco et des cœurs liturgiques, why not ? De toute façon le résultat est autant entraînant que lourd avec les riffs. Bravo !

"Underneath Heartskin" est presque sobre, mais tout est relatif vu qu’Oxy se lâche sacrément dans un registre de diva rock’n’roll. Notre respiration reprise on file à toute vitesse avec "The Mad Fiddler », riffs, voix et batterie se tirant la bourre pour voir lequel ira le plus loin. Je crois que ça finit par un excellentissime ex æquo. "Joy" rejoint le registre des chansons prenant leur temps, développant une atmosphère dans laquelle le langoureux se dispute au sauvage, où la voix d’ange joue des coudes avec le growl primitif. Brutalement beau en somme. "Call Me Inhuman" tire le rideau avec de lointaines et mélancoliques cornemuses.

Vous l’aurez compris, ASYLUM PYRE m’a bluffé avec son album. D’ailleurs je ne comprends pas que vous soyez encore là à me lire plutôt que d’aller quérir le saint disque. Pour ma part je dois aller dire merci à une amie, car grâce à son avisé conseil me voilà amoureux de la belle Oxy et des compositions musicales de son groupe...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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