15 mai 2023, 20:21

ORPHEUM BLACK

"Outer Space"

Album : Outer Space

Découvert avec un premier EP prometteur à la veille d’un séisme qui allait secouer l’humanité, ORPHEUM BLACK est l’histoire d’une ascension irrésistible d’un jeune groupe orléanais. N’ayant pu défendre cet EP, intitulé « Act. I »,  pour cause de confinement, les cinq musiciens avaient profité de cette retraite forcée dans le placard du non-essentiel pour développer son art. A défaut de pouvoir fouler les planches, ils avaient révélé leur travail à travers de superbes clips égrainés au fil des mois pour donner naissance à un très réussi premier album « Sequel(s) ». S’en est suivie, une tournée qui leur a permis d’aller à la rencontre de leur public et démontrer qu’ils composent aussi un groupe de scène. Rejoints en 2022 par Alexis à la batterie et Nathan à la basse, le trio fondateur : Mélodie au chant & claviers, Greg au chant & guitare rythmique et Romain  à la guitare lead, franchissent avec brio une nouvelle étape qui, espérons-le, n’est que le commencement d’une aventure qui les mènera loin.

Ce nouvel album est introduit par un riff incisif et un refrain revendicateur qui véhiculent une note d’espoir. Les couplets de "Inner World" montrent que le chant du duo n’a rien perdu de sa superbe, comme le démontreront les chansons suivantes. Le pont entre le solo et le refrain final est d’ailleurs l’occasion pour Mélodie et Greg de développer une très jolie ligne de chant dans l’esprit d’ANATHEMA, sur une intonation aux accents flamenco. Plus calme, "Firefly" se développe paisiblement sur un arpège et une ligne de basse dont le subtile assemblage permet dans un premier couplet à Greg soutenu par Mélodie de vous emmener tout en émotion vers un refrain explosif qui brille de mille feux. Le second couplet, basé sur un riff entêtant, sur lequel Mélodie vous envoûtera crescendo pour déboucher à nouveau sur ce refrain explosif avant de conclure en douceur, laissant les lucioles s'éloigner paisiblement.

Premier extrait paru durant l’automne 2022, "My Tribe" est un titre dédié à la rencontre du groupe avec son public au cours de la tournée promotionnelle de « Sequel(s) » en 2021. Si le « ohohoh » du refrain n’est pas des plus inspirés, il ne manquera pas d’être l’occasion pour le groupe sur scène de faire participer le public. Néanmoins, on finit facilement par s’en accommoder, car "My Tribe" est percutant après avoir commencé calmement sur une ambiance et un chant féminin tout en émotion avant un riff de basse dont la lourdeur développe toute la puissance du chant. "State Of Mind" démarre sur un superbe groove de basse. Enrichi de nappes de claviers, le duo vocal nous emmène magnifiquement vers une partie instrumentale qui se termine par un solo de guitare efficace, avant un break ouvrant  sur une seconde partie entêtante où la musique et les voix ensorcellent l’auditeur.

Révélé une semaine avant la sortie officielle de l'album, le monumental "Deep Blue" propose aussi une vidéo qui illustre superbement toute la profondeur de cette chanson qui s’impose instantanément comme un des futurs classiques du groupe. Il fait écho à la pochette qui laisse apparaître la tête d’un scaphandre sur fond bleu. En fait, peu importe que ce bleu profond soit celui du ciel ou de l’océan ; que ce scaphandre soit celui d’un astronaute ou d’un plongeur, son intro vous plongera immédiatement dans un espace où l’esprit flotte comme s’il était suspendu entre deux eaux ou... en apesanteur. Profondément émotionnel, le chant déploie toute sa puissance. Entre la douceur d’un arpège et un solo bluesy incisif, la guitare est irrésistible, sans oublier le groove que la basse insuffle, donnant à l’ensemble toute sa profondeur. Après une très belle ligne de chant de la part de Mélodie, "The One" se développe lentement pour aboutir à un refrain puissant. Basé sur une rythmique qui s’apparente à un battement de coeur qui  s’emballe progressivement, "Heartbeat" permet une fois de plus aux deux voix de proposer un moment irrésistible qui laisse place à la guitare pour réaliser un solo, une transition entre les deux parties de la chanson. C’est avec le léger et non moins magnifique "Dream Maker" que ce voyage musical s'achève. Cette compositions semi-acoustique propose un registre vocal plus chaud, qui sort quelque peu du registre dans lequel nous avons l’habitude d'entendre ORPHEUM BLACK. Le dernier couplet en français laisse place à un solo avant de se terminer avec l’ambiance sur laquelle il avait commencé.

Beaucoup plus intimiste que son prédécesseur, « Outer Space » peut sembler de prime abord moins facilement abordable. Pourtant c’est clairement une fausse impression, même s'il est vrai que le groupe a timidement levé le voile sur ce nouveau disque avec seulement deux extraits et un seul clip sorti une semaine avant l'album. Le fait est qu’une fois disponible dans son intégralité, il suffit de quelques écoutes pour être happé par la magie. La voix de Mélodie mêlée à celle de Greg, déjà remarquable, a encore gagné en maturité pour s’imposer comme le plus beau duo du genre depuis celui formé par Vincent Cavanagh et Lee Douglas d’ANATHEMA. Si Romain s’est quelque peu assagi, c’est pour gagner en subtilité et explorer de nouvelles facettes de son talent de guitariste. L’arrivée de Nathan à la basse est clairement une richesse inestimable qui apporte le groove nécessaire à la réussite de cet album. Espérons que l’arrivée d’Alexis après les sessions d’enregistrement sera l’occasion pour le quintet d’acquérir le petit plus qui leur manque pour définitivement s'installer dans la cour des grands. Après quatre ans d'existence, un EP et deux albums, le chemin parcouru par ORPHEUM BLACK est tout simplement remarquable !

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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