RANCID, groupe légendaire de la vague punk californien des années 90, est de retour avec « Tomorrow Never Comes ». 30 après l’âge d’or, que valent les maîtres du punk mélodique ?
Première réponse avec la chanson-titre, un réel hymne du genre avec sa rythmique ultra rapide, ses guitares électriques possédées qui virevoltent tout autour de nous et son chant goguenard bien vicelard. C’est aussi vif et puissant qu’à l’origine, une pointe de BAD RELIGION bienvenue par moments. RANCID n’est pas revenu pour faire du tricot apparemment (tant mieux), il poursuit avec "Mud, Blood, & Gold" qui bat la cadence à 100 à l’heure, puis "Devil In Disguise" gorgé d’un rythme dansant digne des POGUES, on est là pour faire la fête devant un grand feu rock visiblement. Tim Armstrong est dans une grande inspiration vocale, alternant des chants punk issus de multiples âges pour de somptueux hits tel "New American".
RANCID poursuit sa succession de tableaux sang pour sang keupon avec "The Bloody & Violent History", morceau mâtiné d’un peu de DROPKICK MURPHYS, refrains fédérateurs et riffs énergiques. "Don’t Make Me Do It" nous bouscule en un battement de rock, quand le magnifique "It’s a Road To Righteousness", lui, est débridé, mais tout autant chargé en sincérité. Cette brochette de 16 titres courts et déchaînés est un régal pour les oreilles, comme un écho de l’arrivée des beaux jours. Nous allons pouvoir courir vers les plages, excités comme des adolescents en chantant "« Live Forever", avec son refrain qui "ramone", ou encore "Drop Dead Inn", avec sa batterie qui claque insolemment sur des guitares jouissivement nineties. Personnellement je suis déjà en bermuda à fleurs et une mousse à la main !
Plus on avance dans l’écoute et plus on constate que RANCID a un peu délaissé ses alternances rock vs ska, ou alors faudrait voir dans "Prisoners Song" ou "Eddie The Butcher" du "skalternatif", bien dopé aux riffs speedés. Non, sur ce coup les louveteaux surfeurs font dans le punk bien énervé, avec "Magnificent Rogue" à la sévère morgue, ou "One Way Ticket" qui est une invitation pour les déferlantes sauvages. Réellement "jouiss-riff". Du rythme effréné et des vagues sonores, un "Hellbound Train". Ça défile trop vite, signe à quel point c’est délicieux, on arrive à "Hear Us Out" qui nous fait une nouvelle fois bien remuer, puis "When The Smoke Clears" qui nous salue, bien "punkemment ". Merde, c’est déjà fini...
J’adore le RANCID de 2023. Animé d’une incroyable volonté de délivrer des décibels aux fous furieux que nous sommes, de faire jammer nos crêtes, franchement je dis merci. RANCID ne sent pas le renfermé, vieux keupon ne rime pas avec vieux cons. Voilà le premier skeud parfait pour l’été !
