27 mai 2023, 23:59

KREIZ Y FEST 2023

@ Glomel (Etang du Korong - Jour 1)

Pendant 25 ans la ville de Glomel en Bretagne, et particulièrement l’étang du Korong, a accueilli les Rencontres Internationales de la Clarinette Populaire. Après quelques années de silence, le retour de la musique se fait avec un grand écart stylistique pour la première édition du KREIZ Y FEST.

Une programmation alléchante 100% française, du rock, du punk, du metal plus extrême... mais aussi une communication qui nous vendait des stands de spécialités culinaires de la région... oserais-je dire qu’il n’en fallait pas plus pour me décider à aller passer le week-end en Bretagne ?

Nous voilà donc sous un grand soleil breton (et oui, ça arrive !) prêts pour l’ouverture du festival à 13h30 le samedi 27 mai.
Ce qui me frappe en premier, c’est le lieu : un bel espace boisé en deux parties, qui permet de faire une différence entre les deux scènes, des zones d’ombres, un espace restauration des deux côtés, un bar par scène (qui ne proposaient pas que de la bière) et quelques stands de merchandising en fond de scène principale. Pour une première les choses semblent bien organisées, et on en aura la confirmation tout au long du week-end. Seul petit bémol : l’absence de point d’eau...

C’est avec MOUNDRAG, un groupe local que le festival s’ouvre devant une foule encore assez éparse. Il s’agira pour ma part d'une grosse découverte du festival.
Ambiance seventies pour ces deux frères de Paimpol, l’un à la batterie, l’autre au clavier et les deux au chant. Du rock / heavy psyché / progressif avec pantalon pattes d’eph, coupes de cheveux (et de barbes !) idoines... un vrai voyage dans le temps à travers un concert énergique et puissant que l’on ne voit pas passer. Je ne peux que vous recommander d’aller jeter une oreille sur MOUNDRAG !


On passe sur la petite scène pour SKORBUT, un groupe assez jeune venu de Brest. Ces derniers jouent un mélange de punk-hardcore et thrash. Les Bretons sont contents d’être là et font honneur à leur nom délicat avec un punk gras qui sent bon le fond de garage, la bière et les copains.

Retour aux années 70 avec DÄTCHA MANDALA sur la scène principale. Là encore belle découverte : du classic-rock mêlé de folk avec une belle énergie. Le trio mixe ses influences seventies avec des éléments parfois plus modernes conjugués à un chant assez aiguë. Un ami me fera remarquer très justement que le groupe n’était pas sans lui rappeler la chanson "Paranoid" de BLACK SABBATH.



On profite du set de TRISKILL pour passer en mode immersion bretonne en dégustant une galette (délicieuse) au son du quintet. Si ces derniers semblent un peu à l’étroit sur la petite scène, ils arrivent à nous jouer dans la bonne humeur leur "metal fest noz" comme si de rien n’était. L’occasion d’écouter quelques sonorités traditionnelles plutôt bien mixées avec quelques accords plus lourds avant de revenir au metal pur pour le set suivant.
L’espace commence à bien se remplir lorsqu’arrive LOUDBLAST à 18h. C’est avec les Lillois et leur débordement d’énergie que les hostilités vraiment "metal" commencent. Le groupe est en forme et Stéphane Buriez, parrain de cette première journée de festival a à cœur de faire en sorte que le public ne sorte pas indemne du set ! La fosse enchaîne les circle-pits et wall-of-death pour le plus grand plaisir de tous !



Je l’admets, la musique des brestois d’AMZERA est un peu moins ma tasse de thé... Un mélange de thrash, death... limite post-punk, ça me parle un peu moins, bien qu’il semble parler à ceux massés devant la petite scène. Il faut reconnaître que ça prend bien avec le public et que ce dernier le montre bien. Pour ma part, petit coup de pompe, je ne reste donc durant quelques titres et vais en profiter pour profiter un peu de l'ombre... et tester les cookies maisons (énormes et délicieux... presque trop généreux, mais c’est bien là le seul reproche qu’on peut leur faire), et faire un petit tour sur le mini marché...

Un stand de merchandising du festival (dévalisé en un temps record), un autre pour les groupes de la journée où on aura l’occasion de croiser les artistes tout au long du week-end, quelques fringues et CD plutôt orientés punk et la bonne surprise de trouver là, le stand des Editions des Flammes Noires, spécialisées dans le metal et le metal extrême, avec quelques très bons ouvrages pour ceux qui ont envie de se plonger davantage dans l’histoire de leurs groupes ou scènes préférées.


On est sur une fosse bien remplie pour la prestation de SIDILARSEN. Quel plaisir de revoir les Toulousains ! Une valeur sûre en live avec leur bonne humeur communicative et leurs textes en français repris par tous. Musicalement c’est carré, et ça a l’avantage de pouvoir plaire au plus grand nombre, tout en ayant une identité bien à eux. Leur rock/metal teinté d’electro tombe à pic pour me redonner le petit coup de boost dont j’avais besoin pour enchaîner le reste de la soirée...

On enchaîne directement avec ACOD. J’ai d’ailleurs une préférence pour le format "horaires" de la journée suivante avec systématiquement 15 minutes entre les groupes plutôt que celui du samedi où on peut enchaîner deux groupes sans pause, ou au contraire avoir une pause un peu longue, aux alentours de 30 minutes entre deux sets.
ACOD c’est la "caution black metal" du week-end je dirais ! Là encore j’ai cette impression de scène un peu exiguë pour le groupe, mais qu’à cela ne tienne, les Marseillais ne se laissent pas démonter pour autant et c’est parti pour 45 minutes de black/death énergique qui fait honneur au genre.

 

C’est avec la tombée de la nuit que commence IGORRR. Je ne me risquerais pas à tenter d’expliquer la musique du groupe ! Pour ceux qui ne connaissent pas, sur le papier on a l’impression qu’il y a "à boire et à manger" et on se demande comment le tout peut fonctionner (electro/prog/black/death/baroque/core...), mais au final le mixage audacieux est particulièrement bien fait et très efficace en live. D’ailleurs je trouve que la musique du groupe rend beaucoup mieux sur scène avec l’immersion, qu’en écoute audio où je peux avoir parfois du mal à m’y retrouver. Grosse tête d’affiche de la journée, le groupe rassemble, malgré une musique qui n’est pas la plus abordable au premier abord.
A ce stade de la journée, je suis particulièrement satisfaite de trouver le stand "Call of Coffee" qui propose une large gamme de cafés, thés et chocolats chauds ! J’avais bien apprécié le thé glacé maison dans l’après-midi et suis bien contente de pouvoir prendre une petite tisane chaude alors que les températures commencent à descendre (la vieillesse que voulez-vous... je commence à faire des infidélités au cidre !).

Place aux bas fonds, avec les clowns tristes de PENSEES NOCTURNES. Là encore difficile d’être aussi nombreux sur la scène, d’autant plus qu’ils utilisent des instruments peu conventionnels pour un groupe de metal (trompettes, trombones...) Le mélange de black/folk/doom se conjugue bien avec l’univers visuel du groupe. Une vraie invitation à les suivre dans les ruelles malfamées en leur compagnie tout aussi douteuse !

Je profite de la fin du set pour dévorer un wrap végétarien assez copieux. C’est toujours agréable de pouvoir trouver des options de qualité sur les festivals et d’avoir un vrai choix en matière de nourriture (et pas de pizza surgelée !). Ca confirme l’impression que j’ai depuis le début de la journée : un petit festival avec peu de stands certes, mais juste ce qu’il faut pour ne jamais vraiment faire la queue et avoir de la qualité, pour une première c’est un énorme plus.


Fort heureusement, le dernier groupe de la journée, HORSKH commence avec 15 minutes d’avance. (J’admets que je ne comprenais pas bien la demie-heure de pause avant le dernier groupe qui à cette heure là (0h15 - 0h45) peut vite avoir pour effet de faire partir ceux qui ne dorment pas sur place et ont un petit coup de fatigue...
HORSKH est un des groupes qui m’avaient décidé à venir passer le week-end à Glomel. Le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçue. C’était la première fois que je les découvrais sur une grande scène et leur EBM/indus gagne à n’en pas douter en puissance avec un plus grand espace !

C’est redoutable d’efficacité, le trio déborde d’énergie et la batterie acoustique apporte beaucoup en live. Dans la fosse ça bouge énormément et il est difficile de résister au rouleau compresseur qui nous vient de la scène. A voir de toute urgence pour ceux qui seraient passés à côté...
Une prestation qui clôture en beauté cette première journée de festival en faisant trembler le sol (et un peu bouger la scène apparemment !) .../...


Photos © Steph Mass

Blogger : Carole Pandora
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Carole Pandora
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