Envie d'un true black metal sans compromis, violent, noir et démoniaque ? Vous avez tapé à la bonne porte. Les Norvégiens TSJUDER reviennent avec un sixième album vif, brutal, tranchant. « Helvegr » nous embarque pour plus de quarante minutes de musique aussi extrême que sombre, neuf titres blastés, distordus et chaotiques.
Dès les premières secondes de "Iron Beast", l'auditeur est happé dans un déferlement de riffs acérés, de rythmes ultra rapides et d'une atmosphère malsaine qui perdureront jusqu'au bout de l'album ou presque, le dernier morceau "Hvit Død" étant à part. Aucune pause, aucune concession, aucun moment de répit ne sont accordés, le black metal de TSJUDER est fait pour tout ravager sur son passage. Le Diable en personne semble être aux manettes de titres agressifs, tonitruants, inspirés de l'Enfer et du nihilisme. "Gamle-Erik" en est un bon exemple avec des fûts martelés, des guitares survoltées et des hurlements martiaux.
Une énergie satanique se dégage donc sur ce « Helvegr » qui semble marquer un retour aux sources pour un groupe de presque trente ans de carrière. Si Nag et Drauglin sont toujours à la barre pour l'inspiration old-school, c'est tout de même du nouveau sang que l'on retrouve à la batterie entre les mains du talentueux Jon "The Charn" Rice. Le trio infernal bât alors des records de violence avec un metal taillé à la hache ou plutôt à la tronçonneuse, thrash et ésotérique à la fois. Seul "Helvegr" se démarque un peu avec un black metal plus nuancé, avec des passages arpégés, un rythme plus lent et balancé, une atmosphère Burzumesque mais tout autant de haine ambiante. Comme cité précédemment, l'album se referme sur l'instrumental "Hvit Død" qui permet un atterrissage somme toute en douceur, emporté par le blizzard, mais heureux d'être encore en vie après un voyage mouvementé.
« Helvegr » n'est évidemment pas un album à mettre entre toutes les oreilles. Seuls les plus vaillants apprécieront cette vague de hargne déversée avec fureur par un TSJUDER qui n'a rien perdu de sa puissance. Certains penseront que l'album manque de relief, de diversité et donc de richesse. Peut-être, mais on prend une telle claque à son écoute qu'on n'a guère le temps de conceptualiser le fond ni la forme d'ailleurs. A vos risques et périls donc.