1 juillet 2023, 12:24

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 69


Même si la Fête de la Musique est passée, le trio de l'extrême Crapulax, Clément et Aude Paquot, ne va pas vous rater. Avec six albums aussi surprenants que puissants, c'est une récolte des plus savoureuses qu'il vous rapporte en ce début d'été. Loin des mainstages des fests, ce sont plutôt dans des caves glauques que s'est faite la moisson de groupes qu'il a fallu parfois même débusquer tellement ils se cachent dans l'underground. Mais toujours valeureux et aux aguets , l'X-Treme team sera toujours là pour vous servir.
 

HIDDEN INTENT : « Dead End Destiny » (Indépendant)

Parfois, il apparaît nécessaire d'aller au-delà de la première impression. C'est d'autant plus vrai pour ce troisième album de HIDDEN INTENT et cet horrible ersatz de Crocodile Dundee en couverture (c'est un groupe australien, tout le monde l'aura deviné... Heureusement que chez nous, on ne se sent pas obligé de mettre un camembert, un litre de rouge ou une baguette à chaque couverture !), entouré de koalas en furie connus comme une espèce particulièrement agressive, presque autant que la légendaire vitesse de déplacement des escargots !!!
Bref, la vision de la pochette ne déclenche pas forcément une envie irrésistible d'en savoir plus. Pire : « Dead End Destiny » date de 2021 et si personne n'en a entendu parler, il y a sans doute une solide raison !
Qu'à cela ne tienne, en fouillant dans le passé il arrive parfois de faire de bonnes pioches comme ici, avec ce old speed/thrash lorgnant un peu vers le hardcore avec ses chœurs virils utilisés sur les refrains ("We Are The End Of Us"). Les deux vocalistes du groupe présentent d'ailleurs une très belle complémentarité. Avec HIDDEN INTENT une chose est sûre : le meilleur est à l'intérieur ! 
(Crapulax)


DELYRIA : « III: Oracles And Tentacles » (Great Dane Records)

Antisèches pour l'interro du prof de metal du 25/06/2054 concernant DELYRIA :
Question : Quel était le groupe italien culte de death metal technique dont Synder, l'actuel chanteur de DELYRIA, faisait partie ?
Réponse : HIDEOUS DIVINITY.
Question suivante : Quelle est l'origine de leur nom ?
Réponse : tiré d'un thriller de Michele Soavi de 1987 intitulé Bloody Bird dans lequel une troupe de théâtre est poursuivie par un tueur en série avec une tête de hibou (du coup le film est vachement chouette, ahahah...).
Question : Quelle est la différence entre DELYRIA et HIDEOUS DIVINITY ?
Réponse : le premier est un peu plus thrashy que le second, du coup plus direct, dans la veine de THE HAUNTED ou CARNAL FORGE ("Serpents in your Churches") avec quelques passages à la AT THE GATES.
Question : Quels sont les meilleurs titres de l'album ?
Réponses : "Irreligious Fallout" pour la brillance de son solo, "Scourges Of The Sybilline" et "The Glyph" pour son intro et son effet de sirène fort à propos.
Question : Quelle note lui attribuer ?
Conseil : pas en dessous de 15/20. 
(Crapulax)


ÓREIÐA : « The Eternal » (Debemur Morti Productions)

La première image qui nous vient de l'Islande est un pays froid, authentique et aux horizons infinis. Eh bien ce sont exactement les qualificatifs que nous pouvons utiliser pour le one-man band ÓREIÐA et son black metal atmosphérique glacial. Les cinq titres de son « The Eternal » sont un véritable hymne à la nature, celle qui nous entoure, nous transcende et nous pousse vers l'infini. Du microcosme à l’extrémité de l'univers, ÓREIÐA nous fait découvrir chaque détail qui nous questionne sur nos origines et notre devenir.
Avec un mélange très à propos de shoegaze pour le côté mélancolique, d'indus pour la puissance frénétique et bien évidemment de black metal pour un ensemble lugubre et atmosphérique à la fois, « The Eternal » fait office de bande-son pour un voyage initiatique sur "The Path". "The River", hyper lourd mais aux passages éthérés, rivalise avec le blasté et brutal "The Climb".
Tout cela pour arriver au sommet avec "The Apex" et son côté dissonant et tourmenté. Enfin, "The Eternal" referme l'album de manière grandiose, avec des riffs de guitare complètement envoûtants. Ah, j'oubliais, et tout cela sans chant, sans parole, ce qui laisse encore plus de place à l'onirisme. Quel délice !
(Aude Paquot)


JOHNNY THE BOY : « You » (Season Of Mist)

A nouveau, comme le disait Crapulax quelques lignes plus haut, ne nous fions pas aux apparences. Avec un nom de groupe surprenant, une pochette d'album qui ne l'est pas moins et un titre minimaliste, on pourrait facilement passer à côté de ce JOHNNY THE BOY qui pourtant mérite carrément le détour.
Evoluant dans un black metal old-school aux influences sludge/grunge et aux passages doom, le trio britannico-suédois composé des membres de CRIPPLED BLACK PHOENIX propose ici 8 titres incisifs et pourtant plein d'émotions. Les guitares sont saturées à souhait, les rythmes sont carrés, la voix hurlée est divinement diabolique, les mélodies et dissonances s'imbriquent parfaitement. La basse omniprésente et imposante donne une impulsion lugubre à un ensemble extrêmement charismatique. Bref, nous avons ici à faire à une musique surprenante mais addictive, totalement à l'encontre des standards du genre mais qui fonctionne à chaque seconde.
Si certains passages sont contre-intuitifs et pourtant saisissants, d'autres moments paraissent comme familiers, nous plongeant dans un tumulte de plaisir grandissant au fur et à mesure que l'album se déroule. Mention spéciale à la “ballade” de fin "Without You", une vraie baffe. Du chaos naît la lumière... et vice-versa !
(Aude Paquot)


MISERERE LUMINIS : « Ordalie » (Sepulchral Productions)

Il aura donc fallu quatorze ans au trio québécois pour donner une suite à son excellent premier album, « Miserere Luminis ». Quatorze années qui auront permis à Neptune et ses camarades, engagés par ailleurs au sein de GRIS et SOMBRES FORÊTS, de prendre leur temps pour remettre le couvert avec leur black metal épique et atmosphérique de toute beauté. MISERERE LUMINIS n’a pas changé son fusil d’épaule puisque « Ordalie » est dans la droite lignée de ce qu’il proposait il y a plus d’une décennie.
La formation marie toujours à merveille ces guitares dissonantes qui font la nique aux tempos écrasants et embardées mélancoliques qui mettent à l’honneur un groupe réfléchi, capable de dépasser le simple exercice de style pour s'approprier des tempos variés et proposer des ambiances très travaillées. Le maelström de riffs tranchants qui ouvre l’album sur "Noir Fauve" en est une parfaite illustration : la section rythmique, audacieuse, dévoile des parties bouillonnantes toujours habitées par un sens de la mélodie pointu.
Un sens de la mélodie qui développe des textures riches alternant avec des passages plus posés, les uns s'imbriquant aux autres de manière homogène, presque naturelle. Superbement illustré par un Adam Burke bien inspiré, « Ordalie » est un album que vous ne devez louper... sous aucun prétexte ! 
(Clément)


MIASMES : « Répugnance » (Les Acteurs de l’Ombre)

A peine un an après nous avoir gratifié d’un EP tout en finesse, « Vermines », le trio MIASMES vient repasser la deuxième couche avec, cette fois, un album complet de black metal old-school à souhait. Et le groupe, composé autour de G. (ex-RITUALIZATION, ANTAEUS live), K. (ex-COMO MUERTOS) et C. n’a pas changé d’un iota son fonds de commerce puisqu’il convie une nouvelle fois à la noce ce qui se fait plus vil en la matière.
Enregistré live pour n’en conserver que le côté le plus brut possible et mixé/masterisé au Drudenhaus Studio, « Repugnance » fleure bon les années 90 et la Norvège. Et la bonne nouvelle pour ceux qui ont apprécié l’EP, c’est qu’ils apprécieront tout autant cette nouvelle livraison jusqu’au-boutiste !
En effet, sur les 9 titres présents sur la galette, aucun doute n’est permis à la vue des titres qui en appelleront une nouvelle fois au côté obscur de la force : « Calvaire », « Peste », « Répulsion » ou encore « Aversion ».
Rien à redire, MIASMES maîtrise jusqu’au bout des ongles incarnés son black metal franc du collier, sans compromis aucun, qui fera chavirer une nouvelle fois les âmes noires en manque de sensations fortes.
(Clément)

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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