Vous vous souvenez de Hitchcock et son Inconnu du Nord Express (1951) ? Il y a deux semaines j’ai comme dans ce film rencontré un inconnu. Après une demi-heure de bavardage il m’a, non pas proposé de liquider sa femme, mais fait écouter un album d’un groupe grec sorti de nulle part, SKINHER. « Heartstruck » est un premier album sorti en avril, et ma surprise fut grande...
"You Are Next!" démarre sur des chapeaux de roue, riffs acérés à la façon d’un hard rock qui aurait "1980" tatoué sur les fesses. La rythmique est speed comme du HELLOWEEN, le chant exhale l’honnêteté de son innocence, fougueuse et bondissant dans les aigus. Les refrains sont si touchy... Premier morceau, première claque.
L’album pousse la nostalgie jusque dans sa pochette et son artwork basé autour d’un tueur en série, entre Maniac et Halloween. "The Maniac Is Back" illustre littéralement le propos, les guitares nous attaquent implacablement, rendant nos sens dociles à une voix envoûtante. Vraiment efficace. Le morceau "Night Cull" s’ouvre sur un clin d’œil musical à l’œuvre culte de John Carpenter et à la passion de Michael Myers pour les couteaux de cuisine, avant que le climax décide d’offrir un rythme débridé, des riffs ultra rapides et une voix hululant pour un massacre à la pleine lune. "He Sees You" balance une atmosphère mélodique et malsaine à la fois, guitares aériennes et chant sombre, sur fond de clavier de films d’horreur, la beauté qui en ressort est captivante.
"Interstellar Love Hysteria" aurait été parfait pour mettre en valeur une virée de Sonny Crockett en Ferrari dans les nuits chaudes de Miami. Synthés, chœurs, riffs hypnotiques, voix et soli aigus, le glamour de nos jeunes années. En 2023 et avec les dernières radios FM justement, il n’en est rien, les Grecs sont, si je puis dire des "SURVIVOR" des temps anciens !
"Dance With The Dead" est certainement un de mes morceaux de prédilection, avec son riff martial, sa batterie offensive et ses alternances de voix. Et toujours ce clavier aux touches peintes de néons. On veut du bon AOR ? On a sur cet album, "Josephine" sur lequel pleurent les guitares, où le chant suave à souhait nous fait rêver. Délicieuse sonorité de guimauve en blouson de cuir. Ça me fait revivre tant de sensations oubliées...
Une sacrée découverte que la musique de SKINHER. Un groupe à suivre, et à album qui comme son titre ambigu est à... dépecer, dépuceler... disons "dépeceler".