28 juin 2023, 17:51

SKINHER

"Heartstruck"

Album : Heartstruck

Vous vous souvenez de Hitchcock et son Inconnu du Nord Express (1951) ?  Il y a deux semaines j’ai comme dans ce film rencontré un inconnu. Après une demi-heure de bavardage il m’a, non pas proposé de liquider sa femme, mais fait écouter un album d’un groupe grec sorti de nulle part, SKINHER. « Heartstruck » est un premier album sorti en avril, et ma surprise fut grande...

"You Are Next!" démarre sur des chapeaux de roue, riffs acérés à la façon d’un hard rock qui aurait "1980" tatoué sur les fesses. La rythmique est speed comme du HELLOWEEN, le chant exhale l’honnêteté de son innocence, fougueuse et bondissant dans les aigus. Les refrains sont si touchy... Premier morceau, première claque. 

L’album pousse la nostalgie jusque dans sa pochette et son artwork basé autour d’un tueur en série, entre Maniac et Halloween. "The Maniac Is Back" illustre littéralement le propos, les guitares nous attaquent implacablement, rendant nos sens dociles à une voix envoûtante. Vraiment efficace. Le morceau "Night Cull" s’ouvre sur un clin d’œil musical à l’œuvre culte de John Carpenter et à la passion de Michael Myers pour les couteaux de cuisine, avant que le climax décide d’offrir un rythme débridé, des riffs ultra rapides et une voix hululant pour un massacre à la pleine lune. "He Sees You" balance une atmosphère mélodique et malsaine à la fois, guitares aériennes et chant sombre, sur fond de clavier de films d’horreur, la beauté qui en ressort est captivante.  

"Interstellar Love Hysteria" aurait été parfait pour mettre en valeur une virée de Sonny Crockett en Ferrari dans les nuits chaudes de Miami. Synthés, chœurs, riffs hypnotiques, voix et soli aigus, le glamour de nos jeunes années. En 2023 et avec les dernières radios FM justement, il n’en est rien, les Grecs sont, si je puis dire des "SURVIVOR" des temps anciens !

"Dance With The Dead" est certainement un de mes morceaux de prédilection, avec son riff martial, sa batterie offensive et ses alternances de voix. Et toujours ce clavier aux touches peintes de néons. On veut du bon AOR ? On a sur cet album, "Josephine" sur lequel pleurent les guitares, où le chant suave à souhait nous fait rêver. Délicieuse sonorité de guimauve en blouson de cuir. Ça me fait revivre tant de sensations oubliées...

Une sacrée découverte que la musique de SKINHER. Un groupe à suivre, et à album qui comme son titre ambigu est à... dépecer, dépuceler... disons "dépeceler".

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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