1 août 2023, 15:13

BESTA

"Terra Em Desapego"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Terra em Desapego

Originaires de Lisbonne, les cinq larrons à la manœuvre au sein de BESTA sont plutôt du genre hostiles. Avec une discographie longue comme mon bras dans leur besace constituée d’un paquets d’EP, de splits et de trois albums costauds au service d’un death/grind furibard qui en appelle tout autant aux fans de NAPALM DEATH que de NASUM, le clan portugais n’a plus grand-chose à prouver en matière de brutalité débridée. Et son quatrième méfait, « Terra em Desapego », en est la preuve la plus judicieuse. Loin de persévérer dans la débauche de riffs, ce dernier opte pour une approche plus fine, tout aussi insidieuse et encore plus percutante. Comportant deux fois moins de titres que ses prédécesseurs fous de vitesse, soit sept, mais qui oscillent tous entre 5 et 6 minutes, voilà qui avait de quoi mettre la puce à l’oreille avant de découvrir ce bestiau...

Et, effectivement, les signaux ne sont pas trompeurs car BESTA se révèle plus "subtil" qu’à l’accoutumée, en administrant une bonne donne dose de thrash et de mélodies vengeresses à son metal velu... comme en témoigne avec justesse "Sector Parasita" et surtout l’immense "Patologia Profunda" qui va filer son lot de frissons au fans du SEPULTURA de la grande époque ! Mais c’est lorsque le quintet plombe sans ménagement les esgourdes à grand renfort de riffing écrasant comme sur "Veias em Catarse" ou la première partie de "A Colónia dos Mentirosos" qu’il plie le game sans détour. A grands renforts de lourdes embardées, ténébreuses à souhait, BESTA concasse ce qui reste encore de tympans valides avec une classe folle. A ce titre, le duo de Ricardo (Correia et Mattias) préposé aux guitares, prend un pied monstrueux à enchaîner pavé sur pavé en y administrant de superbes solos : jouissif, vous avez dit jouissif ? Quant au superbe final sombre et oppressant, "Transmissão Semântica", il confère définitivement à l’album le titre de chef d’œuvre en laissant l’auditeur hagard après une telle déflagration. Et la production n'y est certainement étrangère : grassouillette à souhait, celle-ci est l’œuvre de Miguel Tereso (à la manœuvre sur le dernier album de ses compatriotes GAEREA) qui signe ici une copie sans fausse note, qui régalera les amateurs du genre.

Le travail d'orfèvre délivré sur chacune des sept compositions de « Terra em Desapego » est remarquable, des solis maléfiques aux rythmiques vertigineuses délivrés par la paire de gutraitses en passant par les coups de latte bûcheronnesques assénés avec passion par un Paulo Lafaia (SINISTRO, WE ARE THE DAMNED) aux abois. Tout sonne juste, sans chichis et ravira à n'en point douter les amateurs d'un death/thrash monstrueux... complètement addictif une fois la première cuillerée engloutie goulûment. Miam !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK