Même si le précédent album de SKÁLMÖLD date de 2018, on ne peut pas dire que la formation islandaise ait chômé depuis, tant elle a parcouru le monde pour faire découvrir son viking/folk metal sur scène. Mais 2023 marque la sortie de son sixième album intitulé « Ýdalir », et il est évident qu’on ne boudera pas notre plaisir d'écouter ce que le sextuor a à nous proposer. Ce qu’on peut dire, c’est que l’énergie et la puissance sont au rendez-vous, avec bien sûr des mélodies accrocheuses et une atmosphère pagan très marquée.
Elle est d’ailleurs tout de suite installée grâce à l’acoustique "Ýr" qui fait figure de calme avant la tempête "Ýdalir". La chanson-titre de l’album est en effet très rentre dedans, avec des rythmes musclés, des growls caverneux en alternance avec des hurlements hargneux, avec tout de même quelques breaks aux guitares un peu plus mélodiques. L’ensemble est sombre et prenant. A l’instar de "Urður", au rythme pesant, aux riffs tranchants et au chant clair qui confèrent un côté épique et belliqueux à ce titre viking à cœur. "Ratatoskur", comme dans la mythologie nordique, semble avoir un message urgent à faire passer. On est plongé dans un univers mystique avec un rythme mid-tempo, des guitares addictives et des chants pagans d’une grande richesse. Le très catchy "Verðandi" fait la part belle au heavy death en premier lieu avec à nouveau des mélodies entêtantes et des growls sérieux mais la deuxième partie du morceau nous emmène beaucoup plus loin dans le côté épique qui fera évidemment sauter, danser et chanter les foules en concert, poing levé vers le ciel. Un hymne en puissance, inoubliable.
Avec "Veðurfölnir", on reprend le chemin du champ de bataille, le viking metal battant son plein avec des riffs acérés, une basse omniprésente et des rythmes costauds. On ne rigole plus à présent, notre destin est entre les mains des Nornes à ce stade, d’où le titre suivant, "Skuld", aussi brutal mais dont le chant clair résonne tel une incantation. Le refrain est totalement galvanisant, hypnotique même. A nouveau, "Níðhöggur" nous fait vibrer sur des rythmes blastés et des growls enragés, surmontés de chœurs pagan et de soli de guitare énergiques. En guise de conclusion, SKÁLMÖLD nous propose d’ouvrir les horizons avec les presque onze minutes d’un "Ullur" pagan-folk mélodique. Sur fond de poésie, le morceau fait le lien entre la modernité des guitares électriques et les chants païens autour du feu. Quand les claviers et le hautbois entrent alors en scène, on découvre une atmosphère totalement captivante, féérique et galvanisante. Quelle belle façon de finir un album.
Avec « Ýdalir », SKÁLMÖLD transporte littéralement son auditoire à la frontière entre deux mondes : un monde moderne, épique, fait de metal, de vikings et d’une certaine dose de rage et un autre, ancestral, païen, mêlant folk, poésie et mysticisme. On se laisse facilement saisir par la richesse instrumentale et les mélodies implacables, tout en restant hypnotisé par l’atmosphère fantastique dépeinte. Une belle réussite venue d’Islande.
