L'appel du 11 août du général en chef du metal hexagonal, Joe Duplantier de GOJIRA, a férocement sonné le glas... Plus habitué à renforcer l'impact international de formations tricolores telles que KLONE et TREPALIUM jadis, l'illustre chanteur/guitariste a furieusement proposer de produire le second album, « A Feast On Sorrow », de la précieuse et nouvelle pépite anglaise URNE au sein du studio émérite Silver Cord à New York.
La production est massivement millimétrée et volontairement retranchée en une épaisseur parcheminée visant à sublimer l'orchestration d'ensemble, le tout restituant la subtilité acerbe de chaque instrument à merveille. Il est de bon ton de féliciter ce choix cornélien pour un si jeune groupe au talent éclatant où assurance rime avec persévérance tout au long de cet album complexe en atmosphères souterraines ratissées.
Succombez aisément au gré de riffs insidieusement assassins assénés en huit titres percutants à souhait avec une mention singulière présentement accordée aux plages ''A Stumble Of Words'' et ''The Long Goodbye / Where Do The Memories Go?'' accusant plus de deux fois 11 minutes chacune néanmoins. Le spleen ambiant atteint son paroxysme sur la chanson-titre avec une introduction acoustique au piano d'une noirceur alambiquée intuitivement introspective à mesure de profondes écoutes répétées.
Inclinez-vous modestement devant ce chef d'œuvre de stoner/sludge metal incandescent et émouvant qui ravira tant les néophytes de passage que les inconditionnels de NEUROSIS, THE OCEAN, CULT OF LUNA pour cette lourdeur hypnotique partagée ainsi que MASTODON, ISIS et AMENRA pour cette puissance subsonique déployée.
URNE nous délivre humblement une thérapie d'écriture d'intérieur des plus sincères et authentiques qui soient au sein du prisme inéluctable de la torpeur suintante de l'existentialisme le plus rude assurément. Rarement et aussi intensément une offrande estivale d'un crû si mâture et pur à la fois, aura fait couler autant d'encre cathartique...
