En une note singulière et régulière, succombez au rock'n'roll soul déjanté et inspiré bien au-delà de vos fantasmées envies du moment entre deux albums vindicatifs de hard-rock enchanté (GRETA VAN FLEET et AIRBOURNE en immersion) et de classic-rock (EAGLES et LYNYRD SKYNYRD en submersion) car Robert Jon & THE WRECK saura vous adoucir ou endurcir selon votre dose légale prescrite de gros son létal sous perfusion à tous les étages de votre passion acoustique si apaisante.
C'est ainsi que leur son imbibé et infusé de southern-rock californien primal le plus reconnaissable qui soit, prend littéralement possession de votre ouïe plutôt conditionnée ici bas à des déflagrations sonores davantage sinueuses et abrasives de bon goût amer et pervers à la fois. Fraîchement signés sur le label Journeyman Records de Joe Bonamassa, titan inconditionnel du blues-rock le plus légendaire à dire vrai, la formation revient précipitamment après un « Shine A Light On Me Brother » (2021) toutes sirènes virevoltantes, avec « Ride Into The Light », condensé de rythmes acérés, riffs entêtants et refrains accrocheurs à volonté.
On se prête volontiers à l'exercice de style certes vertigineux mais contagieux à bon escient, au gré de ce nouvel album extatique en tous points exacerbés. Les mordus de BLACKBERRY SMOKE, Peter Frampton, RIVAL SONS et Buddy Guy, avec qui le groupe a généreusement partagé l'affiche, sauront indubitablement retrouver l'essence musicale originelle la plus endémique en somme. Une félicité instrumentale mariée à une ovation transcendantale du plus bel effet est à prévoir au long des remuants titres "Pain No More", "West Coast Eyes" et "Ride Into The Light", le second présentant une tessiture proche de Ray Wilson (ex-GENESIS, STILTSKIN) sur cette sensationnelle ballade americana d'ailleurs.
Robert Jon & THE WRECK distille avec brio son enthousiasme débordant de fraternité et d'audace en s'entourant agréablement bien avec ses pointures amicales du genre : Kevin Shirley, Dave Cobb et Don Was à la production, Josh Smith et évidemment le vénéré Joe Bonamassa aux guitares. Elles lui font l'honneur de l'accompagner ingénieusement avec grâce et fierté non dissimulées au travers ce huitième joyau à consommer intensément tant la réussite d'équipe, toute proportion gardée, l'accapare viscéralement chevillée au corps, à l'esprit et à l'âme réunies.