Duo originaire de Suisse, WYRGHER comporte en ses rangs l’un des acteurs les plus prolifiques de cette scène : Menetekel. Officiant également au sein d’UNGFELL, ARKHAAIK, ATEIGGÄR et quelques autres sombres entités, il s’occupe ici avec brio de la batterie, des guitares, des synthés du chant et du mixage, ne laissant que sur ce deuxième album le matraquage des peaux à son acolyte Voidgaunt. Mais ne dit-on pas que l’on est jamais mieux servi que par soi-même ? Quoi qu’il en soit, cela n’empêche pas en tout cas nos redoutables larrons de proposer sur « Panspermic Warlords » un black metal complexe et hypnotique, un bloc massif et dissonant qui lorgne plus du côté de la scène islandaise que des envolées médiévales et épiques d’UNGFELL.
A ce titre, "Dormant They Drift" et "Destroyer Of The Promethean Path" qui ouvrent ici les hostilités, sont de véritables monstres aux multiples tempos ciselés qui consument tout sur leur passage dans une ambiance de fin du monde. Bourrés d'accélérations abruptes, envoûtantes, ils embarquent à bord de montagnes russes rythmiques qui flanqueront le tournis même aux plus aguerris d'entre vous. Le reste loge à la même enseigne avec des parties de guitares acérées doublées de tempos bouillonnants, le tout restant toujours habité par un sens de la mélodie imparable. Sans oublier de citer cet interlude qui fait froid dans le dos à mi-parcours, "Summoning The Meteoric Titans", calmant les ardeurs des plus guerriers avant l’assaut final. L'affaire semble entendue : le groupe maîtrise son sujet sur le bout des doigts et son black metal halluciné est tout bonnement sublime. Sublime, oui, à l'image d'un maelstrom furieux d'où surnage à chaque instant avec une sorte de féerie malsaine la créativité de ses deux instigateurs. Qui ont ici tapé fort, très fort.
Appuyé par une production dense, profonde forgée par ce même Menetekel et d’un mastering aux petits oignons troussé par le druide Greg Chandler (à la manœuvre chez ESOTERIC et ingénieur du son pour un bon millier de groupes de tous bords), le duo helvète n’a rien laissé au hasard. Doté, en plus, d’un artwork imposant et mystérieux signé Dungeoncinth, « Panspermic Warlords » est un petit chef d’œuvre d’obscurité qui vous enverra direct en enfer... sans passer par la case purgatoire.