
Mixé par le cher ami français Christophe Edrich (ex-X-VISION) qui travaille régulièrement sur les tournées internationales de LEPROUS, THE OCEAN, SHINING (Norvège), TESSERACT et dernièrement de Devin Townsend, « Sunholy », le sixième et nouvel album des valeureux finlandais SHADE EMPIRE, renoue avec un succès d'estime certes relatif, mais rehaussé sobrement d'une audacieuse renaissance des plus violentées et veloutées à la fois. En ordre de marche forcée, les éclairés novices d'un black metal vengeur à la TSJUDER et WATAIN en resteront médusés et ainsi sur leur faim, tant la frontière est mince pour les initiés de dark-metal/indus expérimental cher à THE KOVENANT ère « Animatronic » (1999), GODKILLER période « Deliverance » (2000) et RED HARVEST time-lapse « A Greater Darkness » (2007) en tête de cortège cérébral.
Pratiquant un symphonique dark metal aux sonorités industrielles post-apocalyptiques, SHADE EMPIRE renoue donc avec la pureté sempiternelle chère au géniteur norvégien du black metal indus MYSTICUM. Simultanément, le quintet emprunte avec dignité et préciosité une palette nacrée d'influences puisées chez CHAOSWEAVER, ...AND OCEANS, SAMAEL et DIMMU BORGIR, le tout emporté par une franche ambition universelle à parfaire triomphalement leur marque de fabrique perpétuelle.
Essentielle est l'aide précieuse de l'emblématique claviériste Francesco Ferrini (FLESHGOD APOCALYPSE) qui, de par ses orchestrations dithyrambiques, créé une réelle synergie instrumentale en une décisive valeur ajoutée des plus aiguisées assurément. "In Amongst The Woods", "Sunholy" et "Maroon" témoignent d'une évidente volonté à recycler l'humus numérique du compost issu des sessions originelles du premier méfait sonore « Synthetic » (2004). Parfaire son détachement spirituel sans se défaire d'un questionnement habituel est l'adage idéal d'un renoncement naturel sans équivoque à refaire chez tout pourvoyeur de raisonnement conceptuel hâtif.
SHADE EMPIRE s'est vertueusement construit, en une terre stérile de célébrité, un grandiloquent paysage astral parcheminé d'une détermination méandrique et d'une persévérance oecuménique. A l'épreuve d'une carrière de presque un quart de siècle, insolemment consumé de l'intérieur et à force de cris haineux en une audible lave sanguinaire éructée par le chanteur Henry Hämäläinen, qui a rejoint la formation en 2017 et également au micro de NEON DAEMON et HALYSIS, leur destin cruel se dissipe plus limpidement dans les catacombes fumantes d'une nuit sans lendemain. A défaut de déplaire aux fatalistes en herbe, en voici foncièrement une réelle évolution globale majeure à (re)découvrir maladivement en tournée involontairement mineure.