Au pays lointain des kangourous vengeurs masqués, le souverain navire de guerre intestinale THY ART IS MURDER continue de manœuvrer dangereusement au sein des sillons ténébreux de son antre déconcertante résolument malaisante. Le groupe continue d'œuvrer stratégiquement parmi la scène deathcore internationale en tant que valeureux précurseurs aux côtés des cloisonnants confrères LORNA SHORE, SUICIDE SILENCE, DESPISED ICON et CARNIFEX nouvellement rejoints par la jeune garde envenimée DISTANT, OV SULFUR, MELANCOLIA et MENTAL CRUELTY (amputé du côté deathcore symphonique outrancier).
L'entité maléfique reconquiert habilement son trône prêté un temps soit peu au premier cité précédemment, véritable star incontestée en pleine tournée américaine achevée en première partie de MASTODON et GOJIRA. Inutile d'attendre l'accalmie, c'est la sonique guerre maladive qui vous est à nouveau déclarée et imposée tactiquement au sein de ce sixième obus de mortier « Godlike », éclatante réussite pour le groupe en tous points convergents. En parallèle, vous avez sûrement appris quasiment en même temps que nous (c'est une première dans la rédaction d'une chronique devant être rééditée de surcroît) la décision unanime du groupe de se séparer du chanteur CJ McMahon et de réenregistrer l'intégralité des lignes de chants pour la version numérique de l'album, avec un nouveau hurleur mystérieux à découvrir durant son imminente tournée européenne.
En un cataclysme haletant et décapant, la production cristalline fait office de renversant pare-buffle tant son impact est terrifiant et assommant par moments choisis parmi les cartouches dégainées comme "Blood Throne", "Join Me In Armageddon" et "Keres". Jamais à court de munitions sonores, c'est littéralement un bain de sang musical qui vous séduira au plus haut point décidément. Ayant confié le destin tectonique au producteur emblématique américain Will Putney (GOJIRA, EXHUMED, A DAY TO REMEMBER, MISERY INDEX, PSYCROPTIC...), le résultat final est un phénomène primordial de profonde technicité et d'une persistante densité optimale. Le quintet se complaît dans les méandriques tranchées volcaniques d'un monde atrocement hostile, à bord d'un vaisseau de scène visiblement insubmersible.
En proie à un succès frontal en tournée souvent complète des ports européens visités et sévèrement annihilés, le groupe voguera cette fois-ci en compagnie de WHITECHAPEL, FIT FOR AN AUTOPSY et SPITE. Elle fera furieusement grand bruit, soyez donc prévenus de toute part car le pit risque de saigner outrageusement à blanc. A juste titre, la triomphante renaissance de THY ART IS MURDER s'est intensément amorcé avec la dernière tournée anniversaire "Decade Of Hate" aux États-Unis de la déjà décennie célébrée envers son chef-d'œuvre affirmé « Hate » (2012). Il est fort à parier désormais que ce nouvel album massivement plébiscité par ses hordes de fans, vous comblera viscéralement d'effroi le plus obscur que vous serez tragiquement autorisé à éprouver seul.
