CYHRA se présente une nouvelle fois tel un jeune loup non dépucelé qui reste bien plus affamé que ses regrettés compatriotes de SONIC SYNDICATE et ALL ENDS, tous deux se fourvoyant honteusement dans un ersatz de jumelée carrière calcinée à jamais. Intrinsèquement, le line-up disparate mais selon toute vraisemblance, des plus solides au niveau de l'expérience scénique partagée et cumulée, compte tout naturellement des transfuges directs d'IN FLAMES, KAMELOT, THE CROWN, AMARANTHE, THE HALO EFFECT et le SHINING suédois. Rien que cela, excusez du peu à dire vrai, décuple durablement l'esprit de franche camaraderie et de cohésion "dream-team" qui reste sauvegardé mais jalousement envié par légions de détracteurs sans vergogne, tristement ivrognes de leur état à leurs heures perdues.
"Ready To Rumble" ouvre les hostilités sonnantes et trébuchantes avec une redoutable efficacité technique, sublimée par de mélodiques lampées à souhait où l'on assiste inconsciemment médusé à un maelstrom martelé d'épurés riffs ciselés pour la scène forcément. Certains d'entre-vous au préalable, auront eu certainement la curiosité visuelle d'y prêter attention tant le clin d'œil est vif d'interprétation salutaire conformément à l'improbable somme numéraire des prévisibles et possibles. En effet, « The Vertigo Trigger » peut être ou ne pas être un vibrant hommage envers le célèbre hit international "Trigger" d'IN FLAMES paru sur "Reroute To Remain » (2004) puisque le guitariste/compositeur Jesper Strömblad y siégeait encore à cette époque tristement révolue.
S'enchaînent avec sidération une rapide cavalcade effrénée de riffs tubesques à outrance du type du bionique "1.000.000 Fahrenheit" et du canonique "Life Is A Hurricane". La production d'ensemble est symétriquement sophistiquée et confiée aux mains expertes de l'ex-SHINING (suédois et non norvégien ici) Euge Valovirta, déjà présent à la guitare (lead) sur le premier album « Letters To Myself » (2017) et à la basse depuis. En une presque conclusion hâtivement fomentée, la formation défonce habilement les portes déjà sévèrement embouties lors du second méfait « No Halo In Hell » (2019) et ceci de manière progressive et férocement incisive à bien des égards névralgiques.
Le parcours semé d'embûches plus ou moins complexes dans un passé pas si lointain, lui est honnêtement tout (re)tracé tant le potentiel inexploité est encore à guider ingénieusement. Dynamique rempart contre une insomnie passagère, sa musicalité tantôt mélodique, tantôt électronique et même acoustique par moments, lui confère un style personnifié à la juste mesure de son talent indéniablement peaufiné, exalté et imposé à présent. Longue prospérité est donc réservée à CYHRA, dans un cycle perpétuel de généreux hits à recycler savamment, selon l'adage défini d'une réussite consentie au préalable pressenti.