Et un nouvel album de Neue Deutsche Härte. MEGAHERZ vous connaissez ? Vous appréciez leur style ? Voici leur nouvelle production, « In Teufels Namen », au nom du Diable. Léchons-nous les babines et écoutons cela...
"In Teufels Namen" lance ses riffs à l’assaut de nos murs auditifs et les brise, le tout accompagné d’une voix grave et rugueuse à souhait. La rythmique est groove, les breaks offrent un chant slammé, mais le tout demeure résolument metal. Nous sommes immédiatement transportés dans un autre monde. MEGAHERZ n’a rien perdu de son inspiration après toutes ces décennies, et ça fait grand plaisir. Bienvenue sur un dancefloor indus. "Rabenherz" pousse plus loin encore vers un dance-metal atypique, avec un chant mi-grave mi-clair posé sur des guitares agressivement hypnotiques, la soirée est décidément bien lancée. "Engelsgesicht" reste ancré dans cette ambiance de poésie electro-metal dont les racines s’étirent jusqu’au milieu des années 80. Je me régale.
En 2023 MEGAHERZ s’impose toujours comme un pilier du genre, "Freigeist" donne des riffs qui tabassent autant que ceux des "pierres qui rament", nous écoutons des refrains que ne renierait pas OOMPH!, les samples sont electro-enfantin mais pas innocents, les envolées romantico électriques pour "Kannst du den Himmel sehn?" sont sans égales, la Neue Deutsche Härte a une âme pure et nous a toujours offert des bouts de paradis retrouvé à grand renfort de guitares insolentes. Un plaisir pour nos oreilles d’anges déchus qui ne seront pas... déçus. Retour à la dure réalité avec une ode à Attila dans un "Der König der Dummen", morceau avec une agressivité rare, l’huile des cordes suintant encore des frustrations de l’ère post-Covidalypse. Un morceau excessivement sonore qui renverse tout, y compris les philosophes complotistes des réseaux asociaux.
Un calme bien relatif accueille "Amnesie". Rythme plus lancinant, guitares lourdes et paresseuses pour un metal prégnant. Titre fort. S’en suit une autre ode, celle-ci dédiée aux trous-du-cul (pardon) à la langue trop pendante dans "Alles Arschlöcher", un morceau sautillant dans tous les sens alors que les guitares s’énervent et que "Lex" nous fait la leçon, un titre magistral, autant punk-hardcore qu’industriellement metal. Un hit avec ses effusions metal généreuses.
MEGAHERZ nous assène dans la foulée "Menschenhasser", où la rythmique est aussi lancinante que du KILLING JOKE, et le chant aussi impitoyable que RAMMSTEIN. Une poésie violente, l’indus-hardcore est dans la place, "Ich hasse (Epilog)" nous laisse respirer avant "Auf dem Weg zur Sonne" qui conclut l’album dans un electro-dance-metal triste et prenant.
MEGAHERZ livre une sélection de déclinaisons musicales de son style typique, et il y a de quoi en être ravi.