Privilégié abondamment par une indiscutable première place jalousée et furieusement obtenue dans les charts rock & metal anglais, le retour tant attendu est encore plus intensément jouissif pour l'invincible bastion britannique. Redébarquant foncièrement plus indestructible et perfectible à la fois avec ce tonitruant « Where Do We Go From Here? » des plus marquants, ASKING ALEXANDRIA se présente toujours aussi infatigable à souhait devant l'éternel méfait écoutable à plus que de raison. Délivrant fidèlement son huitième album en seulement quinze années au service d'un metalcore mélodique (electronicore pour les fins puristes), la formation tectonique ne reste outrageusement point figée une seconde de plus. En matière de triomphe affiché et de honte refoulée envers une concurrence vaillante, farouche mais intensément vacillante, la formation est clairement en position de force et d'un tempérament des plus lucides.
Décriée hypocritement sur son envolée certes préméditée mais honnêtement adulée en une ascension primée depuis sa fameuse tryptique « Reckless And Relentless » (2011), « From Death To Destiny » (2013) et « The Black » (2016), le groupe vous livre sa déjà huitième parade nuptiale. Actuellement davantage forgés dans les sillons épineux mais vertigineux de ses fantasques amis ARCHITECTS et monarques non ennemis BRING ME THE HORIZON, le groupe partage son style tant vénéré outre-Manche. L'avalanche chevaleresque de mélodies tubesques, riffs entraînants et hymnes déchirants au possible à travers les brûlots que sont "Let Go", "Dark Void" et "Psycho" nous rappelle que la guerre instrumentale reste toujours déclarée envers la vieille mais opérationnelle outre-Atlantique menée tambours et hits battants, par la confrérie FALLING IN REVERSE, THE DEVIL WEARS PRADA et A DAY TO REMEMBER réunie en l'occasion.
On est véritablement en face d'une édulcorée production cristalline à souhait, produite et mixée exclusivement par Matt Good (ANTI-FLAG, HOLLYWOOD UNDEAD, MEMPHIS MAY FIRE, VEIL OF MAYA...) ainsi qu'habilement masterisée par Howie Weinberg (METALLICA, PANTERA, KORN, FILTER...) avec la collaboration de Will Borza. La thématique conceptuelle tournant autour des émotions carnassières que sont l'abandon, la peur et la chute d'estime de soi, fait subtilement davantage corps avec cet album plus expérimental, électronique et frontal qu'une partie de sa déjà longue discographie. Vous serez positivement interpellés par sa maturité atteinte, n'hésitant pas à construire une architecturale combinaison instrumentale empruntée à plusieurs albums précédents afin d'offrir une sorte d'ultime album prônant un vrai retour aux sources d'une force intérieure propre à l'aura originelle de sa carrière.
Démarrant actuellement une tournée américaine aux côtés de la révélation du metal ethnique mongol THE HU et ZERO 9:36 (BAD WOLVES ayant soudainement renoncé à sa participation en dernière minute), on pourrait vraisemblablement parier sur la probabilité croissante de les apercevoir prochainement en Europe avec les Français TEN56 (mené par l'impressionnant chanteur anglais Aaron Matts, ancien leader percutant de BETRAYING THE MARTYRS) tant la quantité de détails convergents entre les deux formations reste étrangement similaire. A l'opposé de ses confrères américains BLACK VEIL BRIDES, le quintet britannique ASKING ALEXANDRIA continue son évolution de carrière aux confins du metalcore mélodique savamment dosé à travers sa conquête survitaminée de succès toujours aussi surexposé d'ailleurs. Vous succomberez aisément au travers de son metal moderne tant diversifié au potentiel magnifié d'une essence parfumée au contagieux groove par excellence.