SLEAZYZ, au nom certes imprononçable mais pardonnable, pourrait tout droit débarquer des bas-fonds peu fréquentables de Los Angeles des années 80 révolues, ambiance glam-rock à la MÖTLEY CRÜE et leaders, sleazy-leather metal à la SKID ROW et suiveurs, chaîne stéréo assourdissante sur l'épaule et grosses cylindrées vrombissantes garées devant le club hard rock le plus branché du moment, mais il n'en est vraisemblablement rien de ce fantasmé flashback aseptisé involontairement. Bienvenue en terre franchouillarde décadente et foire gaillarde en planté de décor horrifique, souillé de rancœur fétide et frayeur putride tragiquement si académiques à la fois.
Ici fantomatiquement rôde un halo d'atmosphères glauques et d'ambiances rauques, stigmatisant ainsi le duo gagnant d'un shock-horror punk metal rock à la croisée folklorique de WEDNESDAY 13, DEATHSTARS, MURDERDOLLS, mâtiné d'un soupçon redoublé de WHITE ZOMBIE ère « Make Them Die Slowly » (1989) et Alice Cooper époque « Trash » (1989), le tout influencé lointainement par l'underground francophone désœuvré d'UNDERCOVER SLUT, BANANE METALLIK, CHARGE 69 (30e anniversaire des punks messins par excellence) et distinctement PUNISH YOURSELF par courts moments repérés pour le côté psycho-rock metal transgressif et abrasif de surcroît.
Assurément un cocktail détonnant pour un groupe sans prétention de révolutionner le courant sursaturé du style mais qui évolue drastiquement avec rigueur et fureur depuis sa création. Déjà armé d'un premier album « March Of The Dead » en 2021, salvateur et posant les bases d'un art mineur, le groupe redouble de vigueur avec « Glitter Ghoulz From Hell » en un majeur musical hautement levé et nostalgiquement anticipé. Swinguez allègrement au gré des crochetés hymnes cintrés "Halloween In Hollywood", "Satan's School Of Must" et "Voodoo Dance" libérant ainsi le zombie-moonwalk furtivement enchaîné en vous depuis fort longtemps.
SLEAZYZ est une jeune pousse musicale à protéger, à arroser fraîchement de sang et sueur en concert bucolique à volonté mais surtout à faire découvrir au plus large panel de rockers à l'esprit revendiqué, de punks en reconversion de déshérence assumée ainsi qu'à toute une nouvelle génération décérébrée en mal d'instruction culturelle infondée entre le mainstream vomitif et l'underground récréatif. Névrotiquement, on conclut le bal des morts-pensants en un agile crossover instrumental intuitivement fragile aux relents versatiles certes, mais au talent fertile gravement imbibé en une carrière inopinément hostile à la contrefaçon si facilement accessible de nos jours.