Sortez le vieux Stetson, la paire de santiags et le pancho mexicain un peu mité : voici le retour du western spaghetti pour guitares !
Ambiance instrumentale à la Ennio Morricone de circonstance (le groupe est italien), flagrant sur l'intro de "Rebel Face" avec l'harmonica en toile de fond, DOME LA MUERTE E.X.P. joue la carte des cow-boys à fond et ça marche !
On se croirait à cheval sur les étendues arides parsemées de cactus ("Taberna El Cubano II" avec le son de stratocaster typique des SHADOWS) entrant en ville pour affronter une horde de bandits à la mine patibulaire, couverts de saleté, la peau rongée par des heures passées à cuire au soleil.
Face à face, on se regarde en chien de faïence prêt à dégainer les colts au moindre pet de mouche pour faire parler la poudre. De chaque côté de la rue principale, les passants courent se mettre prestement à l'abri, les magasins se dépêchent d'afficher fermé et de rabattre les volets. Haut dans le ciel les vautours semblent comme attirés par le vent de la violence comme le croque-mort qui, du coin de la rue, se frotte les mains.
Tandis que l'excellent "Sweet Littlefeather" finit d'égrener ses dernières notes, on se voit prendre le cigare de la main gauche, cracher un chicot au sol et dire quelque chose comme... "le monde se divise en deux parties : ceux qui aiment les films de Sergio Leone (et qui vont se ruer sur cet album), et ceux qui regardent La petite maison dans la prairie."
Une curiosité pas suffisamment saturée (à l'exception de "Lee Van Cleef") mais pourtant suffisamment planante pour s'approcher des frontières désertiques du rock stoner.