18 septembre 2023, 20:32

OOMPH!

"Richter Und Henker"

Album : Richter und Henker

S'il y avait un album que je redoutais de chroniquer c’est bien ce « Richter Und Henker », le nouvel OOMPH!... le premier depuis le départ de Dero, chanteur historique et leader charismatique. Pour ce disque c’est le Daniel Schultz qui rejoint Crap et Flux. Chanteur de la Neue Deutsche Härte, ce n’est donc pas un novice.

"Wem die Stunde schlägt" démarre sur le groove indus metal classique du groupe. Les riffs sont bons et la frappe est excitée. La voix est certes différente, mais force est de constater qu’elle ne manque pas de charme, tirant vers du MEGAHERZ avec une énergie et une texture qui interpelle bien nos sens. Ça passe crème... Un phrasé allemand onctueux et mixé avec soin.
"Richter und Henker" allie grosses guitares, légèreté de l’electro et chant porteur d’insouciance, je retrouve sans problème mes marques chez ce OOMPH! 2.0, et j’affirme y prendre un réel plaisir. "Soll das Liebe sein?" offre ce sautillement si typique, appuyé par des beats primitifs et des cordes huileuses, qui a toujours caractérisé notre trio teuton. "Nur ein Mensch" est plus "dance" tout en étant moins dense, les riffs martiaux heureusement rehaussent l’ensemble pour donner le plaisir nécessaire.

"Schrei nur schrei" alterne le tabassage propre de la Neue Deutsche Härte, des guitares offensives avec des breaks de chant fort en émotions, le groove est hypnotique à souhait et le titre emporte l’adhésion. Nous sommes crucifiés comme au temps jadis de Dero. Un hit pour les clubs branchés, aucun doute. OOMPH! demeure un pilier du genre. De la violence et des violons, des synthés planant sur des riffs de machines, le romantisme à l’allemande, c’est cela que porte un "Nichts wird mehr gut" qui gentiment nous transporte, avant que "Sag jetzt einfach nichts" remonte les décibels et lâche un délicieux electro metal où Der Schultz peut pleinement laisser libre cours à ses lignes de chant. Un morceau magnifiquement entraînant.

Avec "Es ist nichts, wie es scheint", le chant gagne en puissance avec une rythmique sobre, puis les guitares s’en mêlent et renversent tout. C’est lourd et mélodique à souhait, ou comment OOMPH! réussit un come-back savamment joué et mixé. Les morceaux s’agencent à merveille, des décibels gorgés d’âme métallifère et de refrains entêtants, tel ce "Wo die Angst gewinnt".

Nous avons droit à de l’expérimentation avec "All die Jahre", l’electro-pop se fait minimaliste et nous surprend. "Wut" voit l’occasion pour OOMPH! d’inviter Joachim Witt à chanter avec lui, ce vétéran est un inconnu dans nos contrées, malgré une carrière de plus de 40 ans. De ce duo vocal ressort un classieux morceau dance-metal, lourd en riffs et battements industriels. L’intimiste "Ein kleines bisschen Glück" livre sa nostalgie avant le tomber de rideau.

Le pari était risqué de revenir avec un nouveau frontman. Ma surprise est totale. Cet album est une réussite, porteur de la g-riff de OOMPH! avec une vigueur vocale toute nouvelle !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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