
Voilà un projet black metal des plus mystérieux mis en place en 2023 avec des membres de SETH et d’ORANSSI PAZUZU. Qui dit mystère dit curiosité et clairement, simplement en regardant la pochette de l’album « Astral Rape » et le logo qui l’accompagne, notre envie d’en savoir plus ne peut être que piquée. ASET évolue dans un milieu hermétique de magie noire et de rites égyptiens. Les visuels obscurs sont soignés, ce qui confère à l’ensemble un aspect à la fois effrayant, inaccessible mais tellement intrigant. Que donnent alors les sept titres prometteurs de cette sombre formation ?
Eh bien, dès les premiers chants gutturaux de "A Light In Disguise", on est plongé dans un black metal surpuissant, dissonant et dérangeant qui puise son énergie dans un côté ritualiste incantatoire des plus saisissants. L’intensité est encore plus grande sur le rapide et profond "Abusive Metempsychosis", ses hurlements, ses rires sadiques et ses chants chamaniques en faisant un morceau magique, au sens propre du terme. Doté de passages lents monstrueux et d’une atmosphère qui donne la chair de poule, c’est un des fleurons de l’album.
"A New Man For A New Age" se base sur des paroles récitées et des chants en écho sur un black metal martial. Un passage mid-tempo vient apporter une grande pesanteur malsaine sur un titre déjà bien sombre. "Lord Of Illusions" et ses guitares suraiguës d’intro fait la part belle à des rythmes blastés et des riffs plaqués. Efficace, sans concessions, il va droit au but, celui d’emporter toute âme réticente sur son passage. "Astral Dominancy" est plus nuancé, plus aérien peut-être, avec une structure plus complexe et des chants variés. Les guitares sont captivantes et l’atmosphère des plus enivrantes.
Le must est quand même "Force Majeure" qui nous emmène vraiment au cœur d’un rituel avec des paroles écrites par l’occultiste Papus, tournant autour du dieu Seth. Tiens, quelle coïncidence ! Ce n’est pas tant la musicalité mais l’importance de l’atmosphère qui fait sens, autant que le fond. Enfin, "Serpent Concordat" termine ce « Astral Rape » de façon plus qu’honorable avec 7 minutes d’un black metal déferlant comme une vague noire tout en conservant ces breaks lents et imposants qui terminent d’envoûter des auditeurs acquis à la cause. Le riff à partir de la cinquième minute marque le coup de grâce d’un album à la hauteur de ses ambitions.
Ce premier album des énigmatiques ASET a tout pour lancer une carrière des plus riches. « Astral Rape » assène un black metal de grande qualité, couplé d’un fond occulte et d’une imagerie intrigante. Le tout participe à éveiller la curiosité des fans de metal extrême qui y trouveront sans doute de quoi apaiser leur soif de ténèbres.