7 octobre 2023, 23:59

MASS HYSTERIA + DUST IN MIND

@ Strasbourg (La Laiterie)

Un événement, c’est comme ça que l’on nomme cette date. Le rendez-vous est donné dans une Laiterie qui affiche "complet" (qui en aurait douté ?) pour les furieuses et furieux de MASS HYSTERIA. C’est donc tout naturellement que nous y allons, Christian "l’objectif du tigre" Ballard et moi-même.

20:00. C’est avec surprise que je découvre un nouveau DUST IN MIND pour le set d’ouverture. Certains l’ont certainement noté il y a quelques semaines, la chanteuse, la belle et évanescente Jennifer, s’est envolée pour de nouvelles aventures. Heureusement, l’odyssée DUST IN MIND ne s’arrête pas là et c’est Maëllie-Jenny Dewailly qui assure les dates actuelles du groupe strasbourgeois. N’écrivant pas pour Gala, parlons de l’essentiel et place à la musique. "Lost Control" donne l’occasion de juger. Ce beau morceau power-symphonique gagne directement l’approbation de la foule déjà conséquente. Maëllie, bien qu’un peu hésitante dans ses danses, offre un joli duo de voix complémentaires avec Damien. Les chansons vont se succéder et, peu à peu, une réelle frontwoman prend possession de la scène. "Take Me Away" et nous sommes propulsés toujours plus loin dans le style fort et mélancolique de DUST IN MIND.


30 minutes, c’est court, toutefois l’émotion est au rendez-vous, tel ce "Speak For The Voiceless" acclamé par les chœurs virils dans l’assistance, puis un intense final porté par "This Is The End" achève de nous chauffer. Maëllie a à cet instant pleinement pris ses marques. On attend la suite des aventures de DUST IN MIND avec impatience...


21:00. La Laiterie est pleine à craquer pour l’un de ses derniers concerts avant sa rénovation. L'un des plus grands groupe de metal français arrive sous des hurlements de joie. C’est "Mass Veritas", extrait de la première partie de l’œuvre « Tenace », qui nous frappe de plein fouet, la batterie fonçant comme un métro dans la cité (Métropolis souvenez-vous, emblème de « Tenace »), sur une tartine de riffs fous.

Mouss nous harangue avec son chant et son dynamisme, accompagné de Jamie pour les chœurs. Il n’est plus seulement question d’être juste porte-parole des "Chiens de la Casse", mais de réveiller les consciences, les loups dormant en chacun de nous. Toujours en demeurant "Positif à Bloc", cela reste le mot d’ordre... dans le désordre. Et parlons de cette scène magnifique à deux niveaux posée devant nous, permettant d’admirer Raphaël toujours aussi concentré à démolir son kit, plateforme sur laquelle, régulièrement, ses compagnons viennent poser à ses côtés pour notre plus grand bonheur, et celui de l’objectif de Christian, dont c’est le grand retour ce soir. (Excellent retour à toi, mon binôme et ami.) "Notre Complot", c’est de célébrer cela avec MASS HYSTERIA qui représente tant pour toi...

Entre les riffs thrash dignes d’un Big Four, livrés par l’impressionnant Yann et le décontracté Fred, MASS HYSTERIA c’est également de magnifiques textes que l’on savoure, que l’on chante en chœur, tel celui de "Vae Soli !", qu’une Laiterie bouillonnante reprend vaillamment entre deux circle-pits déments. L’album « Matière Noire » est encore et toujours le plus à l’honneur, suivi de « Maniac » et « Tenace - Part. 1 » ex-æquo. C’est avec bonheur que j’ai l’occasion de chanter le refrain de "Babylone", titre si représentatif du groupe et de son public, avant que "Nerf de Bœuf" le trop bien nommé ne nous renverse tous avec ses riffs si saignants que Kerry King doit leur envier.

Je jubile comme à chaque fois que l’occasion m’est donnée d’assister à cette "Furia". MASS HYSTERIA après 30 ans n’a jamais renoncé à sa générosité. Mouss infatigable défie à nouveau les années, se donnant corps et âme et remerciant chaleureusement son public. Quant à sa pantomime, jamais elle n’a revêtu une telle symbolique. Après un « Tenace - Part. 1 », mettant dans nos âmes toute la sonorité du cinéma muet de Murnau et Lang, les sourires, les poses de profil sur les marches de la scène, tout cela s’imprime dans un expressionnisme étincelant. Mouss le dit régulièrement, nous sommes leur raison de jouer, de s’exprimer dans une musique et une gestuelle fédératrice aux "Arômes Complexes".


"L’Enfer des Dieux” rajoute à l’émotion, nous rappelant combien notre amour de vivre est fugace et menacé. Mouss dédicace le titre à notre amie Pathy, disparue subitement l'année dernière, merci Mouss. Nous restons "Encore sous Pression", même si "Tout est Poison". A part la pression dans nos gobelets évidemment, nous sommes en terre d’Alsace, faut pas déconner, n’est-ce pas ?

C’est un rappel à rallonge dont MASS HYSTERIA va nous gratifier. "Tenace" permet à chacun de s’imprégner de l’appel à la résistance, les hommes-machines se réveillant pour tendre à la résilience. Beau et lourd, nous sommes en symbiose. Pas de trêve dans le combat, nous devenons un front populaire au travers du magnifique morceau hybride "Le Grand Réveil", ma chère et tendre et moi entamons une valse au milieu des pogos...

Le groupe ne répondant plus de rien, tout s’enchaîne au travers des âges, "Contraddiction" et ça tourne de partout. Les enfants, notre héritage culturel, montent rejoindre les musiciens pour une "Furia" qui scande « Knowledge Is Power ! », des titres devenus des symboles. Mais quel bonheur, cette résistance en musique, cette joie dans le partage, décidément la musique est notre victoire, loin des cérémonies pompeuses, nous trouvons là « la joie comme vengeance ».

Après deux heures d’un concert dément, durant lesquelles les musiciens de MASS HYSTERIA eux-mêmes s’étonnent de la chaleur de l’accueil, il est vrai que plus personne n’a un centimètre carré de peau sèche, vient l’heure de nous quitter sur "Plus que du Metal". Un titre désormais approprié pour nous, résonnant tel un étendard, celui d’un peuple vivant pour et par sa musique, celui d’un groupe trouvant son inspiration pour et à travers nous. Respect... to the dancefloor !

Photos © Christian Ballard - Portfolio

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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