2 décembre 2023, 23:59

INSOMNIUM + IN MOURNING + KVAEN

@ Strasbourg (La Laiterie)

Belle affiche nordique et extrême que nous propose la Laiterie  ce 2 décembre. La tête d’affiche INSOMNIUM amène un bout de son hiver finlandais, aussi, c’est en masse que nous venons nous réchauffer dans la grande salle Strasbourgeoise.

Ca commence avec KVAEN. La salle s’emplit d’un black metal de qualité. Les Suédois sont venus défendre leur dernière production « The Great Below », et on apprécie les cris déchirants qui s’étalent sur une rythmique frénétique, et cela dès "Sulphur Fire", puis sur la chanson-titre "The Great Below". Les riffs sont incisifs, magnifiquement portés par deux guitaristes aux poses et maquillages délicieusement typiques du genre. Le set est un régal visuel et auditif, "In Silence" enveloppe la Laiterie d’un black atmosphérique vêtu de ses plus beaux atours. Le public déjà nombreux se régale. KVAEN est un réel coup de cœur pour moi. Le chanteur excelle dans son growl, des larmes d’une délicieuse agonie sont tirées des cordes huileuses.

35 minutes c’est court au vu de la jouissance exhalée par un KVAEN qui se donne à fond, alors tout le monde en profite du début à la fin, bercés par l’hypnotique "The Funeral Pyre", à la basse obsédante et aux hurlements déchirants, et nous terminons avec les nuques fracassées par un furieux "Revenge By Fire" du premier album.
Une fin de concert qui nous laisse pantelants... de bonheur. Franchement ce groupe est une tuerie. Je n’ai qu’une hâte, celle de les revoir.


Nous avons 45 minutes pour apprécier IN MOURNING, qui démarre fort avec "Thornwalker", extrait du dernier album « The Bleeding Veil », sorti en 2021. Un puissant death mélodique, où le ton sombre du propos côtoie des breaks aériens aux stupéfiants soli floydien. Chapeau aux trois merveilleux guitaristes. Nous sommes rapidement en osmose avec le groupe suédois et l'alternance au chant de voix tantôt claire, tantôt growlé. On poursuit avec le dernier single "The Broken Orbit" qui force l’admiration et recueille les acclamations du public.

"The Smoke", tiré de « Monolith » nous gratte l’échine avec ses riffs reptiliens et son growl profondément goudronné, le frontman est impressionnant de charisme, avec sa glotte vibrante et son crâne rasé à la mèche frontale virevoltante. Appuyé du sons des guitares aux textures multiples, ainsi que d’une rythmique captivante, une atmosphère noire et unique se pose dans nos oreilles, nous propulsant à mille lieues de notre quotidien. IN MOURNING s’inscrit à son tour comme un concert mémorable à cette soirée qui a si bien débutée.

Après 4 titres issus de différentes de ses productions, IN MOURNING nous achève avec l’épopée fleuve "Colossus", extrait lui de « The Weight Of Oceans », ultime affrontement classieux de chants extrêmes et clairs, le tout paré des plus savoureux riffs du groupe. Magistrale démonstration de talent aux sonorités progressivement death.

Plus que chauffés, nous accueillons les maîtres de cérémonie. INSOMNIUM ouvre avec l’impressionnant "1696", un vent de mélodie aux riffs obsédants se répand parmi nous, histoire de nous rappeler l’excellence de leur dernier album « Anno 1696 ».
"Ephemeral" lui succède, un extrait de « Shadows Of The Dying Sun » mettant en lumière le groupe dans toute sa splendeur, une formation phare depuis des décennies. Place à un moment très fort, avec "White Christ", qui est une épopée pleine de bravoure issue du dernier album. Le répertoire est dantesque à disposition, tel cet ultra offensif "Only One Who Waits", de « One Of Sorrow », 5e album d'INSOMNIUM, nous n’avons pas le temps de nous plaindre.

Le dernier album est d’une grande qualité et INSOMNIUM le sait. Nous prenons en pleine face coup sur coup "Lilian" et "The Rapids", bien énervés et baignés de soli héroïques. Une communion chargée d’électricité passe du groupe aux spectateurs, le plaisir est palpable. Le 3e album « Above The Weeping World » est mis également en avant avec 3 chansons, dont "Mortal Share" aux guitares ciselées et aériennes qui nous amènent à un premier final qui sera le merveilleux "Song Of The Dusk" du nouvel EP.

Pour l’ultime démonstration de force de la soirée, c’est l’album « Shadows Of The Dying Sun » qui sera représenté avec "The Primeval Dark" et "While We Sleep". Des morceaux incontournables, puissants et cérémonieux. On est dans l’héroïque death metal mélodique d'INSOMNIUM, où les soli côtoient le divin. C’est une fois de plus l’occasion d’être baignés par le son de la guitare de Markus Vanhala tout sourire, que les amplis Eddie Van Halen magnifient pour notre plus grand bonheur. Ce groupe est dingue, la salle est en éruption (c’était facile à sortir, mais incontournable). Définitivement cette soirée est unique. "Weighed Down With Sorrow" délivrera les dernières notes d’un metal délicieusement extrême. Nous nous sommes régalés. INSOMNIUM également.

Résultat de ces 3 excellentes prestations, que dire ? La Laiterie a vibré au son du metal extrême et mélodique, telle une étoile du Nord annonçant la venue prochaine d’un enfant divin... fort à propos donc, juste avant les fêtes de Noël.

Photos © Delphine Koehl

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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