17 avril 2012, 06:36

Metal is Dead (Welcome Zombies) - Chapitre 2

Chapitre 2 : combattre le feu par le feu

Des tordus, je vous dis. Et des escrocs.
Que vais-je retenir de ces trente dernières années, que mon estomac ne va pas rejeter comme un vulgaire Mac Do trop lourd, qui va réussir à se sauver du naufrage, quelle est cette bouillie infâme que l'on nous sert aujourd'hui à chaque repas ?
Franchement, parier sur la postérité d'un DRAGONFORCE (pourtant pas les plus antipathiques), ou le trémolo dans la voix à l'évocation de l’œuvre d'un AIRBOURNE ferait de vous un bien mauvais cornac.

Qui pour oser pleurer sur le matelas de souvenir dans lequel se loveraient des UNISONIC, SUNSTORM et autres projets sans âme dégueules avec force tous les 10 jours par des maisons de disques totalitaires inondant le marché ultra-saturé par son poisson pourri...
Productions imposées, via mails pour exister, inonder, atomiser tout esprit critique qui malheureusement au regard de la médiocrité ambiante et acceptée, porte aux nues la moindre bouse désincarnée. C'est simple : 90 % de ce qui entre dans vos conduits auditifs s'apparentent à de la mélasse enrubannée, le nœud autour du paquet n’étant pas celui qu'on croit...

Bon Diou, comment ne pas préférer les parois moites par trop de sueur (et de Kronembourg), du studio de répétition, les potards à 11 et la batterie en façade pendant qu'éructent des paroles qui feraient passer Patrick Bruel pour un poète de gauche, le chanteur en short (syndrome Axl), jouant alors sa vie devant des comparses bien trop imbibés pour remarquer que c'est ici et à l'instant même, que se joue le futur du Heavy Metal (pendant qu'à coté s'arrachent les cheveux d'incompréhension les clones maladroits des CURE, bien trop moulés dans leurs slims taille 44, le yop, ça ne pardonne pas).

Comment accepter ce capitalisme musical qui tire vers le bas la moindre velléité d'inspiration artistique ?
La technologie étant ce quelle est, quel espoir de retrouver un instant de vie réel à travers nos galettes tant aimées ? Doit-on décréter que la (bonne) musique est morte avec le chaleureux vinyle ?
Fichiers impersonnels qui se croisent sur la toile quand les souffles et les regards ne s'embrassent plus, tant de musiciens qui ne se rencontrent que lors des 3 jours prétendants leur tournée et apprenant benoîtement le cahier des charges, restituant maladroitement la bouillabaisse digitale à des fans trop heureux d'apercevoir (lors de messes atonales tenant plus de prés dans lesquels bêlent de disciplinés moutons), leurs chères stars, souvent décaties, souvent encore plus méprisantes que le propre patron du lambda patché venu investir (après plus de 6 heures de roulis ferroviaire), la moitié de son salaire dans l'achat de sa place (fièrement encadrée au dessus du radiateur de la chambre du gosse, layette NIGHTWISH), de son Tee-shirt millémisé et des canettes de pisses ingérées les pieds dans la boue (car vois-tu, la fête c'est la fête). Brouhaha stalinien qui se veut aire de liberté, tout ce folklore, tout ce cirque où l'on idolâtre finalement des comptables aux cheveux longs, venus racketter la nostalgie ou le mauvais goût (je n'ai pas dit VAN HALEN, je n'ai pas dit SLIPKNOT). Tout cela n’étant en fait que la programmation d'un modèle d'asservissement (et donc d’abêtissement), véhiculé par une musique qui s'auto-proclame "rebelle & underground" permettant de fixer ce qui nous reste de neurones dans la gadoue et non dans le ciel.

Tout ceci n'est pas humain.
Et même si de l'autre coté du Styx (le rock, donc), on assiste depuis plusieurs années à de saines tentatives de retour aux fondamentaux (qui a besoin d'un nouveau Peter Gabriel, d'un nouveau Sting ou pire, d'un néo Kravitz... personne !), aux roots et à une envie "garage" (les STROKES et LIBERTINES avaient préfiguré la machine pour finalement être tués dans l’œuf par les ARTIC MONKEYS et autres bébés rockers, quelle pitié), fort est de constater que dans notre musique (pourtant adorée, si, si), nous en sommes à l'exact opposé.

Gloubiboulga indigeste, où il n'y a aucune échappatoire, aucun espace de liberté dans cette musique monolithique, aucun interstice où se libéreraient les doux baisers de muses enchantées. Tout est sans âme, fumeux mortier que des producteurs élevés au rang de gourou bipolaires ont institué comme maître-étalon d'un genre, d'un style et que maintenant quasi aucun groupe n'ose contester.
De CANNIBAL CORPSE (qui méritent tout notre respect pour la dantesque trajectoire et la qualité de l’œuvre qui ne peuvent être remises en question), à DEF LEPPARD (avis plus mitigé), du plus petit groupe de Black Metal haineux et misanthropique (mais quand même signé chez une major, faut pas déconner), à la nouvelle révélation aux gros nichons qui fera-c'est-sûr-sensation (HUNTRESS pour ne pas les citer), toutes ces frites baignent dans la même huile, et disons le net : c'est écœurant (et ça pique les yeux).

Alors, on peut aimer les tartines au miel et au vomi, mais définitivement trop c'est trop.
Mais où se cache donc le Malcolm McLaren (un autre escroc, mais talentueux celui-là) de nos rêves, qui saura affûter enfin notre metal qui rouille ?
Bien sûr, SONATA ARCTICA ne sera jamais QUEEN (et le talentueux Tony se donne du mal, ne le réfutons pas), et l'on s'en accommode. Idem pour Slash ; Page aux fraises, on accepte quand même de gaieté de cœur les récoltes du frisé. DEATH est mort, alors on fait corps et on mord à pleines dents tout ce qui se présente, "grrrrrr grawwww grewwwwrww", de la Floride en passant par la Suède, on voyage, et on accumule.
Mais MORBID ANGEL fait du bide, et de la peine. Et on applaudit....
EPICA gave, mais Simone, si belle, arrive à nous arracher une érection compassionnelle. MASTODON s'imagine PINK FLOYD, mais ne demeure qu'un éléphant pataud et la presse autiste acclame. Tobias Sammet a des gaz et l'on crie au miracle. Le CRÜE revient sur nos terres et c'est Jésus qui vient à nous, en constatant que le dernier album valable des momies remonte quand même à 1989), et remercions SCORPIONS de s'être grippé avant la débâcle (quasi mêmes parenthèses que pour MÖTLEY... et non je ne suis pas un sans-cœur sachant que j'avais vu le Dard inoffensif dans un Zénith à moitié vide en 1999 lors de sa tournée censée supporter "Eye II Eye"... c'est dire l'amour que j'avais pour ces petites bêtes). Bref, on encense tout et n'importe quoi, on crie au génie tous les trois albums (y-a-t-il réellement matière dans les derniers MEGADETH, NAPALM DEATH et Arjen Lucassen... tsss tsss). On devient fou.
Prenons le temps de labourer, de semer et de voir grandir.
STEEL PANTHER ne sert à rien. WHITESNAKE sauve des vies (le blues, man, le blues). NASHVILLE PUSSY sent le poisson. METALLICA est l'horizon. SABATON fait les surplus quand U.D.O. est au front. KREATOR porte bien son nom. Pas certain que cela s'applique au boursouflé TERRORIZER.
Vlan, bourre-pif et satisfaction : je suis vigilant. Restez vigilants.
Pleurons de concert qu'il n'y ait pas plus de Jaz Coleman (KILLING JOKE) ou de Joe Duplantier (GOJIRA), dans le secteur pour élever le débat, leurs mots sont souvent lumineux. Comme leur art.
Parce qu'il est difficile de se dire que nous n' avons que ce que nous méritons !
(à suivre...)

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