5 avril 2024, 15:00

SUFFER

"Grand Canvas Of The Aesthete"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Grand Canvas Of The Aesthete

Formé initialement en 1990 (une éternité !) du côté de Sioux Falls (au cœur du Midwest) et en plein boom du death metal, SUFFER est plutôt du genre à prendre son temps. Puisqu’il aura fallu attendre 2015 pour savourer la première offrande du groupe : « konQbine ». Et mettre un terme à 25 années ponctuées de quelques sorties confidentielles : quatre démos et une compilation en forme de testament. A l’image d’un Promise Keeper qui réserve sa virginité pour le grand jour, SUFFER ne joue pas avec nos sentiments, attendant lui aussi sagemment le bon moment pour dégainer l’artillerie lourde. Bon, il faut tout de même préciser que ce retard à l’allumage n’est pas le fruit de la paresse car le destin n’a pas toujours été tendre avec le groupe qui a splitté à deux reprises, avant de se reformer en 2022. Pour de bon on l’espère car ce deuxième album, « Grand Canvas Of The Aesthete », est une réussite en tout point.

Une réussite aussi bien sur le fond que sur la forme qui résonne au son d’un cri fédérateur : « Que ceux qui se régalent de death metal rouleau-compresseur lèvent le doigt ! ». Car ici rien n’est laissé au hasard. D’abord sur le fond : enveloppé dans une production monstrueuse avec du riff brise-nuques par palette de douze, voilà un disque qui rappelle à nos bons souvenirs un certain « Heartwork ». En effet l’ombre de CARCASS plane tout au long du disque. Que ce soit dans les chants doublées, les parties de batterie destructrices, les riffs qui écrasent et malaxent sans prendre de gants, ces quelques solos distillés avec doigté ou encore ce mur du son implacable : oui, un parfum liverpuldien flotte bel et bien sur cette galette ! Et ces quarante-quatre minutes taillées à la serpe ne laissent aucune place à l’approximation. Tout est ici réglé au millimètre, rien ne dépasse : ça tabasse sec ! Impossible de faire l’impasse sur ce groove à décoller le bassin qui fera trépigner jusqu’au dernier des nostalgiques de cette belle époque. Des titres tels que "Carnal Flesh Parade", "The Fetching Cranley Garden" ou le superbe finisher "Human Primal Cuts", abrasifs à souhait, en sont les plus belles démonstrations.

Quant à la forme, celle-ci n’est pas en reste : l’artwork de toute beauté ici troussé de main de maître par un certain Ettore Aldo del Vigo apporte ce qu'il faut de cachet à cet album magnifié par une production massive à souhait. Mixé et mastérisé par Andreas Linnemann (STENCH COLLECTOR, BAEST...) dans sa forge du Hop House Studio, le son est en effet d'une puissance de feu peu commune. Vous l'aurez  donc deviné, SUFFER a tout d'un grand et possède de sérieux arguments pour convertir de nouveaux adeptes à son death metal... j'en suis !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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