Après une halte au bar PMU de la gare (le fameux !) et un arrêt restauration entre amis à midi pour faire honneur à la gastronomie locale (je vous l’accorde j’exagère un peu, je ne suis pas sûre que l’affiche ''Alice au pays du maroilles'' reflétait au mieux la chose ), nous voici en route pour la deuxième journée du KAVE FEST.
Nous étions sensés être à l’heure pour le premier groupe mais une chose en entraînant une autre, nous arrivons finalement pendant le set de WAYS. Difficile donc de vous donner un avis plus détaillé en ayant vu qu’une partie de la prestation de 30 minutes. Il y avait cependant déjà un peu de monde en début d’après-midi et les quelques notes entendues donnaient envie de se pencher d’avantage sur le groupe...
C’est avec LUTECE que je commence donc réellement mon après-midi de concerts. LUTECE c’est un peu la caution black metal de la journée (voire du week-end). Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu les Parisiens (oui avec un nom pareil, la provenance du groupe n’est pas vraiment une surprise !) et je dois dire que c’était bien agréable de les revoir. LUTECE c’est donc du black metal aux accents épiques, plutôt classique dans son genre mais qui déploie une belle énergie sur scène. Largement de quoi ravir les amateurs du genre qui se seraient perdus dans le coin (pas très nombreux avec une programmation du festival largement axée core).
Programmation axée core cette année mais un festival qui se veut toujours généraliste. Après avoir fait un clin d’œil aux amateurs de black, on passe à la scène gothic/indus avec HEARTLAY. Malheureusement, comme bon nombre de groupes ce samedi (et une partie de ceux du vendredi), la prestation de HEARTLAY est desservie par un son assez moyen qui ne rend pas hommage à leurs compositions. Un créneau en soirée dans la pénombre aurait par ailleurs probablement aidé à créer une ambiance plus propice. Malgré tout j’étais bien contente de pouvoir enfin voir en live quelques extraits du dernier album en date « Sovereign Sore » (2023).
Changement d’ambiance pour le trio de GRANDMA'S ASHES ! A cause d’un vilain conflit de running-order l’année dernière au HELLFEST j’avais manqué cette chance de les retrouver sur scène, et non seulement c’est désormais chose faite, mais leur prestation est sans nulle doute dans mon top du festival... malgré une nouvelle fois quelques problèmes de son (soyons honnêtes, on cherche encore les samples). Dès le début du set, les filles s’imposent par une belle présence scénique et nous captivent avec leur musique entre le rock progressif et le stoner rock. Un très beau set engagé qui m’a séduit par sa rythmique lourde et le chant envoûtant. Bref, j’ai filé au stand de merchandising dès la fin du concert !
On en arrive à ce que je qualifierais comme l'échec du festival... Les problèmes de son et de balances visiblement compliqués sont toujours présents et à force d’accumuler du retard, SOLITARIS se retrouve contraint de commencer son set à l’heure à laquelle il était sensé le terminer. Si la veille des décalages dans le running-order étaient à déplorer, ils n’avaient pas vraiment eu de conséquences. Malheureusement le set de SOLITARIS avec probablement le décalage de trop se retrouve tronqué. Dommage, le peu qu’on en a vu étaient une excellente mise en bouche et on aurait bien aimé profiter des 45 minutes initialement allouées au groupe. Avec un peu de chance une partie du public aura pu se rattraper au HELLFEST en allant voir le post-hardcore des Parisiens sous l'Altar. Court, mais intense donc !
On enchaîne avec ALPHA WOLF pour son premier concert en France (avant la date parisienne la semaine suivante en première partie de THY ART IS MURDER). Les Australiens nous livrent un show survitaminé et raflent au passage le prix de l’ambiance du week-end ! Plus que ravis d’être présents et avec un frontman qui se fait un plaisir d’interagir avec le public à la moindre occasion que ce soit en demandant de nombreux circle-pits, en invitant un des fans à jouer de la guitare... ou encore en invitant le public à venir sur scène (invitation prise très au sérieux au plus grand désarroi de la sécurité) tout est prétexte à nous montrer à quel point ils sont venus briser quelques nuques avec leur metalcore... mais toujours avec un énorme sourire communicatif. On en ressort lessivé mais requinqué pour la soirée ! En tout cas ça promettait du lourd pour le concert à Paris quelques jours pour tard. Il convient de préciser aussi que si je ne suis pas trop allée du côté de la deuxième scène qui proposait des animations, ces dernières sont parfois venues à notre rencontre comme pendant le concert d’ALPHA WOLF où une troupe de reconstituteurs est venue dans la fosse.
Malgré le set écourté de SOLITARIS, le retard n’est pas vraiment rattrapé et ANKOR commence donc plus tard que prévu en rentrant directement dans le vif du sujet... Pour un début intense mais bref : des difficultés techniques coupent quasiment et directement le concert. Apparemment les musiciens n’ont aucun retours et c’est assez compliqué de jouer dans ces conditions. Qu’à cela ne tienne, en attendant que la situation se débloque, les musiciens essayent de maintenir le public en forme en jouant des reprises connues pour faire bouger et chanter (ou plutôt hurler !) tout le monde. Malheureusement le problème persiste, et ce ne sont pas seulement les retours qui sont aux abonnés absents, mais aussi un problème de synchronisation avec la bande son des arrangements... Le groupe prend – pour notre plus grand plaisir – la décision de jouer quand même et advienne que pourra ! Ils nous offrent au final un show très généreux ! Je profite de ces quelques lignes pour tirer mon chapeau à la batteuse Eleni qui a joué tout le set sans rien entendre d’autre que son propre jeu, et au manager du groupe qui lui servait de métronome à côté ! Réussir à faire un aussi bon set et garder le sourire alors que les problèmes techniques s'accumulent et déstabilisent forcément, ce n’est pas donné à tout le monde.
Entre deux concerts, on en profite pour aller tester les stands de restauration du festival (la dose de fromage sur les frites est tout à fait acceptable on est bons !) et notamment les options végétariennes qui semblent connaître un franc succès (un peu trop même, je visais le wrap végétarien le dimanche soir et il était en rupture...).
On enchaîne ensuite avec la tête d’affiche de la journée et le deuxième groupe australien du jour. Tout comme pour SEPTICFLESH le dimanche, la venue de PLINI en tête d’affiche du samedi m’avait surprise, mais c’est un bel indicateur que le KAVE FEST commence à se frayer un beau chemin et peut programmer de plus gros groupes. PLINI était un peu notre oasis de douceur de la journée, pour un moment suspendu à se laisser emporter par la musique. Moment de douceur certes, mais le guitariste étant présent l’après-midi il semble un peu jaloux de ne pas avoir de circle-pit pendant son set (et en même temps qui aurait pensé à en faire un ?). Quelques instants plus tard, à sa demande, voici le public en train de se préparer pour en faire un, mais en forme de cœur. Sur le papier ça peut paraître louche, mais en pratique une fois les contours tracés ça marche plutôt bien. Après une journée pour le moins chargée, le set très poétique tombe particulièrement bien. Là encore pour moi c’était une première et je suis bien heureuse de pouvoir les revoir au MOTOCULTOR cet été...
Ce 22 juin, hasard de calendrier, était aussi l’anniversaire de PLINI, une occasion que l’équipe du KAVE FEST n’a bien évidemment pas manquée, interrompant le set un bref instant avec un gâteau pour que le public puisse chanter un « joyeux anniversaire » au musicien ! Un chouette moment qui rappelle bien le côté familial du festival.
La tentation de rentrer et finir sur cette belle note était bien présente, mais je voulais quand même jeter une oreille ensuite au set de AMICAL TENDENCIES. Le duo formé par Gael Mectoob et Julien Menielle avait pour mission de terminer la journée avec un DJ-set pour achever les festivaliers encore présents et à en juger par les premiers titres, il y a fort à parier qu’ils y sont parvenus... En ce qui me concerne, je le confesse après quelques titres, j’ai pris la décision de rentrer privilégiant le fait d’arriver pour les premiers groupes le lendemain, que de montrer mes meilleurs pas de danse sur le dancefloor improvisé !
Photos © Dame Tenebra - Portfolio