14 août 2024, 17:20

BLAZE OF PERDITION

"Upharsin"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Upharsin

Formé il y a tout juste deux décennies du côté de Lublin en Pologne, BLAZE OF PERDITION fait partie de ces groupes qui à l’instar de ses compatriotes BEHEMOTH, MGŁA ou BATUSHKA a réussi à s'imposer hors de ses frontières. C’est d’ailleurs à ce titre que le précédent album du quatuor, « The Harrowing Of Hearts », lui a ouvert les voies d’une reconnaissance plus large avec sa sortie chez Metal Blade Records. Quatre ans plus tard, BLAZE OF PERDITION se fend de son sixième grand format avec, au programme, plus de quarante minutes d’un black metal fougueux et mélodique qui drape cinq longs morceaux... plutôt du genre costaud.

Et "W kwiecie rozłamu" qui ouvre le disque n’est pas du genre à prendre le temps de sonner à la porte avant d’entrer. Il distille sans ménagement une volée de riffs dissonants et d’ambiances hostiles du meilleur effet qui ne laisse que peu de doutes sur ses intentions : faire mal. Le tout s'accompagne de nombreux breaks qui ne relâchent jamais vraiment la pression sur l'auditeur. Les Polonais font preuve d’une maîtrise technique redoutable au service d’un tabassage en règle qui ne s’autorise que bien peu de temps morts (à l'exception de "Architekt" qui jongle avec les tempos, avec une certaine malice). La garantie "tradi" fait ici la part belle aux blasts à profusion, une section rythmique déchaînée et des lignes vocales écorchées à l’opinel. Mais si le groupe sait y faire en matière d’agression, il se montre aussi capable d’entretenir une mélancolie palpable comme sur l’épique "Niezmywalne", tout en nuances. Mais à n’en point douter, le grand moment de ce grand disque est '"Młot, miecz i bat". Du haut de ses dix minutes impressionnantes, celui-ci fait preuve d’une force de frappe qui ne peut laisser indemne à grand renfort de riffs hypnotiques, de mélodies vengeresses et d’un solo de clôture de toute beauté. Un final somptueux, chaotique et frissonnant qui touche en plein cœur.

Il y a dans chaque recoin de « Upharsin » une maturité dans la composition, une recherche du riff qui tue qui ne peut laisser insensible. Le black metal de BLAZE OF PERDITION possède ce chic pour brosser des atmosphères prenantes, des mélodies poignantes à en coller la chair de poule. Et qui, comme le chanteur Sonneillon (Paweł Marzec) l’indique dans la biographie, se voit une nouvelle fois inspiré par « les religions et idéologies qui nourrissent nos complexes, nos préjugés et nous conduisent finalement dans les profondeurs de nos instincts et de notre suffisance ». Un parti pris doté d'une production abrasive troussée par le guitariste Marcin Rybicki et d'un artwork énigmatique à mettre au crédit du même Sonneillon, qui font de ce sixième album une réussite totale. Une réussite qui propulse BLAZE OF PERDITION comme l’un des plus sérieux représentants du black metal polonais. Wielkie gratulacje !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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