12 août 2024, 18:00

AND SO I WATCH YOU FROM AFAR

"Megafauna"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Megafauna

Voilà déjà presque vingt ans que ce groupe nord-irlandais se plaît à abreuver nos oreilles de son style à la croisée du post et du math-rock, sans aucun signe d'essoufflement visible à l'horizon. Une bonne nouvelle doublée d'une belle longévité qui se doivent d'être ici saluées à l'heure de la livraison de ce septième album, « Megaufauna ». Et ce dernier fait une fois encore la part belle aux mélodies bien senties et aux ambiances décalées, certes... mais pas que.

Il ne faut d'ailleurs que quelques instants à "North Coast Megafauna", introduction explosive de plus de six minutes pour synthétiser toute l'étendue du talent d'AND SO I WATCH YOU FROM AFAR. Une véritable fresque aux contours multiples, avec une montée en puissance rythmique qui honore les parties de guitares affûtées du duo Rory Friers / Niall Kennedy. "Do Mór" et ses incessants changements de tempo laisse à peine le temps de souffler que l'on se fait happer par la doublette "Mother Belfast (Part 1) & (Part 2)" qui jongle entre le clair et l’obscur, le tout servi avec précision par Ewen Friers, frère de Rory et remplaçant de Jonathan Adger officiellement depuis 2022, et Chis Wee, batteur aux abois.

L’exécution de l'ensemble est limpide tout en étant percutant. A l’image de "Any Joy" et de ses superbes lignes de piano troussées par Michael Keeney, qui laissent planer comme un moment de rêverie dans la pièce. Comme pour mieux laisser le terrain au bouillonnant "Button Days" qui apporte ce petit grain de folie faisant de ce groupe l’un des meilleurs dans son genre. Point d’orgue du disque, "Me and Dunbar" se révèle être un tour de force intimiste, introspectif, qui ne se dévoile véritablement qu'après de nombreuses écoutes attentives. Une histoire d'atmosphères qui se savoure idéalement loin de l'agitation du quotidien.

Le contenant est également à la hauteur du contenu de « Megafauna » : l'album a été enregistré avec soin par Tommy McLaughlin dans son antre de l’Attica Studio à Donegal et masterisé par Katie Tavini. Le rendu final est excellent, laissant percevoir la place de chaque musicien dans cette brillante entreprise. L’artwork est quant à lui on ne peut plus explicite, illustrant à merveille toute l’énergie communicative de AND SO I WATCH YOU FROM AFAR sur scène. Une énergie qu’il a pu propager en bonne compagnie lors de dates effectués avec des formations comme ENVY, OCEANSIZE, CLUTCH ou encore THEM CROOKED VULTURES. Ce septième album est un tout qui inspire une profonde impression de dépaysement et fait de lui un voyage riche en émotions, parfois décalé... mais toujours juste. Un voyage chaudement recommandé.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK