27 septembre 2024, 17:13

ULTRA VOMIT

"...Et le Pouvoir de la Puissance"

Album : Et le Pouvoir de la Puissance

Adoré, plus pour avoir conquis l’auditoire metalleux aves son « Panzer Surprise! » que pour avoir joué les ménestrels présidentiels, ULTRA VOMIT nous revient avec un nouveau méfait, « ...Et le Pouvoir de la Puissance ». Allons prendre notre dose de grand détournement, comme dirait Georges Abitbol.

Avec ULTRA VOMIT, faut accepter de jouer deux jeux en un. D’abord s’entraîner à reconnaître de quels styles et groupes Fetus et ses potes s’inspirent pour chaque titre. "Kings Of Poop" très eighties tient autant des GUNS que d’autres grands de l’époque, musicalement ça nous file vraiment une très bonne (Van) haleine. L’autre objectif ? Prendre son pied dans toute cette folie. Alors que sur l’album précédent j’avais été un peu frustré, des titres kiffants mais trop courts, tel "Calojira" (qui aurait pu les qualifier pour égayer Paris lors de ses J.O....), pas toujours concernés par les dérives culinaires à base de "Takoyaki" (pas assez poulpeux pour être une belle fiction), cette fois je m’éclate parfaitement sur "Dead Robot Zombie Cop From Outer Space II". Superbe dérive metallico Rob Zombiesque, qui prend le temps cette fois, nous pouvons apprécier le jeu technique et maîtrisé de nos frenchies. Un hit parfait. Idem pour "Le Coq" avec ses jeux de mots-nomatopées maîtrisés sur un fond de rapcore qui tabasse. Franchement cette fois elle me touche bien cette surprise portée par une grosse charge de panzer !

Niveau paroles faut vraiment accepter le minimalisme qui caractérise ULTRA VOMIT. En fidèles de Castro on vise toujours le cul bas. Toutefois un morceau comme "Doigts de Metal" transpire une telle sincérité pour notre genre musical, avec pour appui des riffs lourds à la PANTERA, un solo tout mignon et un chant growlement adorable, que l’on se prend au jeu, c’est d’un jouissif qui rivalise avec un bon kebab après une soirée trop arrosée. Bravo les gars, ce coup-ci vous m’avez convaincu. Puis, ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un cours de metal pour les nuls, avec l’astuce pour réussir les cornes avec les doigts, c’est à en pleurer de rire !

On déconne, on déconne, mais si on veut se la jouer journaliste intello, on dénichera des messages cachés dans le gentil gloubiboulga de paroles satiriquement détournées. Bonjour le latin faussement blasphématoire de "Toxoplasma Gondii (felinus sanctus)", qui est une déclaration d’amour pour les chats, emballé dans un romantisme black metal à la Gérard de Nergal. Dans "Ricard Peinard" ? Ah là non. Je dirais même Reuh... no... aucun message, mais une jolie relecture country-rock des aventures de Gérard Lambert. "Mortal Konkass" est bien fracasse-couilles, le rythme thrashcore est judicieux pour illustrer ce pamphlet philosophique. On fête la rentrée et les cancres sur "The Gruge", joyeux et gothique.

Un morceau culte, et culturel, c’est "Tikawahukwa", qui rend magnifiquement hommage au thrash brésilien et aux hakkas néo-zélandais. Pour le message, n’y en a pas, ce n’est pas grave, ULTRA VOMIT se fait excellent profanateur de Sepultur-A. Mieux que les poulpes japonais, on s’éclate sur "Patatas Bravas" que pourrait nous avoir composé BRUJERIA. "Mouss 2 Mass" sera un pincement au cœur des spectateurs ayant découvert le morceau écrit pendant la tournée du GROS 4 et qui transforme les furieux en mousseux. Un message cette fois, humoristiquement sociologique, avec le jouissif et nirvanesque "Auto-Thunes". Il n’y a pas à dire, la recette est facile, le metal est maîtrisé, ULTRA VOMIT mérite son succès de par son audace, et le revendique à travers "Ültrüs Crew", un son et des vers épais et régressifs.

L’album est généreux, 17 tubes pour péter... tout court. "GPT (à l’instant)" parle d’intelligence anustificielle, qui y va "Mollo sur le Caca" (quand je vous disais qu’il y a du message). On vole plus haut (merci) avec l’épique power-metal de "La Puissance du Pouvoir", y en a vraiment pour tous les goûts. Devinez le cadeau d’ULTRA VOMIT pour conclure ? Un "A.N.U.S." new wave qui laisserait Nicolas Sirkis... sur le cul. Jusqu’au bout ce sera le pouvoir d’oser le n’importe quoi, tout en l’emballant joliment.

C’était donc le dernier album d’ULTRA VOMIT. On n’en attendait pas moins, et votre copine vous regardera toujours l’écouter comme si vous étiez le dernier des extraterrestres. Comme eux, soyez audacieux. Pastiche potache pas fastoche et fortiche, la comtesse peut aller recompter ses chaussettes !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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