
1349 s’est toujours donné une mission : faire vivre un black metal fier de ses origines, sans fioritures, un true-black venu d’Oslo reposant sur des guitares, une basse, un chant, une batterie. Du noir, du blanc, éventuellement un peu de rouge, des clous et des flammes. Pas plus, pas moins non plus. Et un son brut, voilà tout. Vous cherchez de la mélodie ? Passez votre chemin. Vous cherchez des atmosphères ? D’autres groupes norvégiens vous en offriront. Dans « The Wolf And The King », huitième album du quartette, vous trouverez des riffs vifs, des rythmes blastés, des chants haineux, voilà tout. Mais ça fonctionne, depuis plus de 20 ans. Si tous les albums de 1349 se suivent et se ressemblent, celui-ci ne déroge pas à la règle. Ça tape, ça bourrine, la musique est furieuse, les paroles sont hargneuses et si l’alchimie est le thème omniprésent, il semble tout de même que l’ensemble de cette nouvelle proposition manque un peu de cohérence.
1349 a l’avantage de faire partie des "vieux groupes" auxquels on accorde du crédit car ils ont gagné, légitimement, notre adhésion. Cependant, à force, la passion s’étiole et on ne rentre plus aussi candidement dans leurs compositions. Il faudrait, peut-être, les redécouvrir à chaque album pour que l’effet de (bonne) surprise se fasse. C’est pour cela qu’objectivement, on peut dire que « The Wolf And The King » est un bon album de true-black norvégien. Si l'on creuse un peu plus dans le détail et si on se fie au ressenti, au feeling, on n’y trouve pas grand-chose de plus que le minimum attendu. Les huit titres s’enchaînent sans réelle distinction entre eux, sans réelle capture de l’attention de l’auditeur, pas de breaks remarquables, pas de riffs percutants. Il s’agit ici d’un album finalement assez linéaire qui donne l’impression que 1349 se contente de faire ce qu’il sait, cependant, bien faire. Mais voilà, au bout de toutes ces années de bons et loyaux services, on devient plus exigeant, on attend plus.
Allez, "The Vessel And The Storm" tire son épingle du jeu grâce à sa basse imposante et à ses changements de rythmes. Il faut attendre ensuite le tout dernier "Fatalist" pour être plongé dans une ambiance malsaine et sombre sur une musique intrigante, ritualiste et des vocaux mi-hurlés mi-récités. Un beau finish, il faut l’avouer.
Vous l’aurez compris, 1349 et son « The Wolf And The King » remplissent le cahier des charges sans aller au-delà de nos attentes, peut-être trop élevées. Que chacun se fasse son avis. Les néophytes y trouveront probablement leur compte, les core fans peuvent commencer à se lasser. L’avenir le dira.