23 décembre 2024, 19:19

CELESTE

Interview Johan Girardeau


Dans les loges du Métaphone, avant la prestation de CELESTE, Johan (chant/basse) nous a accordé quelques minutes. Comme l’actualité discographique du groupe n’est pas brûlante – l'EP « Epilogue(s) » est sorti voilà un an – nous lui avons posé des questions moins conventionnelles... auxquelles il a répondu de bonne grâce.
 

Quel morceau résumerait au mieux CELESTE ?
Quelle question compliquée, surtout que nous essayons de nous diversifier de plus en plus. A une époque, j’aurais répondu plus facilement, en citant par exemple "De Sorte que plus un Instant ne soit Magique", dernier morceau de « Morte(s) Née(s) ». Désormais, chaque chanson a son propre caractère, son identité forte.

A l’inverse quel titre ne vous correspond pas du tout ?
"(A)", le morceau instrumental sur lequel nous ouvrons le concert sur cette tournée et la précédente. C’est l’un de nos titres les plus originaux, les plus singuliers. Il montre notre ouverture, notre volonté de renouveau. Il montre que nous ne faisons pas que du metal, que nous expérimentons.

Y a-t-il l’un de vos albums que vous aimeriez changer radicalement ?
Nous n’avons honte d’aucun de nos disques, ils sont tous intéressants... même si ceux de nos débuts sont plus roots, moins réfléchis. Quelques vieilles chansons nous semblent un peu simplistes. Il y a toutefois de la cohérence dans tout ce que nous faisons, nous y trouvons une vraie évolution, un fil conducteur.

Quel musicien aimerais-tu voir participer à un album de CELESTE ?
Je ne sais pas si tu as vu mais, lors de notre dernière tournée en Angleterre nous avons eu un petit buzz, avec un post sur X à deux millions de vues, un article dans The Independant, un écho à la BBC. Des gens sont venus à l’un de nos concerts en croyant voir une chanteuse de soul... qui s’appelle Celeste ! Donc, pour la blague, j’aimerais bien l’inviter ! Faire un CELESTE vs. Celeste, ce serait amusant.

Les vidéos ont une grande importance dans votre univers artistique. Quel réalisateur aimerais-tu voir réaliser l’un de vos clips ?
J’ai aimé ce film, un huis-clos dans un phare, en noir et blanc, The Lighthouse, de Robert Eggers, avec Robert Pattinson et Willem Dafoe. C’est rare que je vois un tel film qui correspond bien à nos réalisations... même si nos personnages principaux sont des femmes.

Pourriez-vous mettre en musique un texte déjà existant ?
J’écris tous les textes alors que je ne lis pas de littérature, je n’ai pas d’appétence pour la lecture. Les paroles me viennent naturellement, je n’ai pas de référence... C’est étonnant, c’est bizarre. Mon style n’est donc pas influencé par un quelconque mouvement littéraire.

Dans quel pays, ou salle, que vous n’avez pas encore visités, aimerais-tu te produire ?
En Amérique du sud, où j’ai déjà voyagé mais jamais joué. Nous avons déjà élaboré des bribes de tournées dans ces pays mais c’est compliqué financièrement, et nous ne roulons pas sur l’or. Il y a aussi des pays en Asie que j’aimerais découvrir. Mon rêve absolu, même si actuellement c’est difficile, serait de traverser la Russie en partant de l’Ukraine. Ce sont mes deux pays préférés. J’y suis déjà allé en vacances, j’adore cette culture. Nous nous y sommes déjà produits, mais seulement dans de grandes villes ukrainiennes ou à Moscou et Saint-Pétersbourg. Mais j’adorerais vraiment jouer dans d’autres cités, plus petites, de ces contrées.

Une pochette en couleur est-elle envisageable ?
Ce n’est pas impossible, les portes ne sont pas fermées. Je m’occupe des photos et je ne shoote pas toujours en noir et blanc. Pourquoi pas un peu de rouge, si un projet nécessite de la couleur ? Dans tous les cas, nous n’irons pas sur du flashy.

Sur « Epilogue(s) » se trouve un titre en anglais, ce qui est une première, sauf erreur ?
Oui, c’est vrai. "With Idle Hands" aurait pu être un morceau instrumental mais non, au final. Nous avons contacté pas mal de personnes qui ont montré de l’intérêt pour le chanter... C’est Tim Heck, le chanteur du groupe de shoegaze américain DRAVO, que j’aime bien, qui officie. Je ne voulais pas trop le diriger. Je trouve que son chant colle bien avec la musique. Nous sommes ouverts à de nouvelles expérimentations, à d’autres featurings, dans d’autres langues. En tout cas moi je ne chanterai pas en anglais.

Pourquoi avoir publié cet EP avec trois titres issus des sessions de « Assassine(s) » ?
Nos albums tutoient une durée d’une heure, voire plus pour le double « Animale(s) ». Nous avons constaté que, quand un disque est trop long, des morceaux passent à la trappe, ne sont pas vraiment écoutés. C’est décevant car tous les titres méritent de l’attention. Personnellement, je voulais ôter quatre chansons de « Assassine(s) » mais les autres membres du groupe préféraient en gardé trois pour « Epilogue(s) ». C’est la démocratie... et c’est un bon choix car chaque chanson a trouvé sa place, comme en atteste les écoutes sur Spotify et autres. Cette sortie a aussi permis de remettre un coup de projecteur sur CELESTE, de revenir dans l’actualité ; il faut bien... J’avais aussi la photo de la pochette de l’EP qui aurait pu être celle de « Assassine(s) » et qui sortait du lot : tout cela fait sens.

« Epilogue(s) »... La fin de CELESTE ?
Ah non, nous sommes toujours passionnés !

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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