SAOR, le maître du caledonian black metal est de retour avec un sixième album majestueux. Les cinq titres de « Amidst The Ruins » nous font profiter des paysages énigmatiques d’Ecosse et de son folklore celtique grâce à une heure d’une musique atmosphérique et épique à la fois. Si les guitares font rage, l’usage d’instruments traditionnels mais aussi de cordes, de flûtes, de chant féminin et bien sûr de claviers procurent une sensation d’immersion au milieu des vieilles pierres usées par les vents mais porteuses de secrets ancestraux.
Le premier titre "Amidst The Ruins" regroupe tous ces éléments pour une entrée en matière organique, solidement hypnotique. Les mélodies à la flûte sont évocatrices, les riffs sont puissants, la cornemuse marque l’appartenance à un décor ciblé dans l’imaginaire commun. C’est un morceau très atmosphérique, tout en douceur et en nuances cependant différentes de "Echoes Of The Ancient Land", avec ses vocaux hurlés et ses rythmes blastés. On y retrouve également des breaks folks lents et éthérés, des passages épiques et heavy, des mélodies arpégées mais l’ensemble est bien plus black metal.
"Glen Of Sorrow" résonne comme une plainte mélancolique avec son intro très caledonian et ses guitares minimalistes. La suite plus rythmée avec une cornemuse entêtante puis des vocaux growlés couplés au duo de chants clairs masculins/féminins en font un morceau très fédérateur, même au son plus musclé de la deuxième partie de cette chanson très riche et réussie.
"The Sylvan Embrace" est le seul titre de moins de dix minutes de l’album. Il n’en reste pas moins captivant et tout à fait à même de nous imprégner de l’atmosphère sombre et mystérieuse de la forêt. Entre guitare acoustique, violoncelle, murmures, chants clairs et flûtes, c’est un réel moment de sérénité qui s’offre à nous. Pas de rythmes blastés, pas de riffs saturés, juste la puissance folk, entière, spirituelle.
« Amidst The Ruins » se termine sur un black metal toujours atmosphérique de quinze minutes, "Rebirth". Andy Marshall a mis toute son âme et son savoir-faire au service de l’émotion et du symbolisme, mélangeant avec une habileté déconcertante les passages aériens et une énergie tellurique instinctive. Le final très écossais donne la chair de poule, magique.
C’est donc un sixième album très réussi que nous propose le one-man band SAOR, toujours inspiré par les décors sublimes des Highlands. Son caledonian black metal est efficace et typé. On en redemande.