Après une longue traversée du désert, 2019 a sonné la renaissance de DAWN OF SOLACE qui semble bien être de retour de façon durable puisque « Affliction Vortex » est la troisième réalisation au cours de ces six dernières années. Pour enregistrer ce nouvelle album, le leader du groupe, Tuomas Saukkonen, s’est rendu au DeepNoise Studios avec le chanteur Mikko Heikkilä. Ils y ont retrouvé Saku Moilanen qui s’est chargé non seulement de l'enregistrement, du mixage et du mastering, mais aussi d'interpréter les parties de claviers.
Ce nouvel album est au premier abord un superbe visuel énigmatique. Au cœur d’une nuit de pleine lune, on y devine, au centre, un personnage qui pénètre dans une forêt sombre symbolisée par une gigantesque spirale maléfique... Au commencement ("Inception"), il y a cette petite musique inquiétante qui plonge l’auditeur dans l’ambiance. Happé par cette spirale, "Murder" débute par un joli riff triste et mélancolique qui débouche sur un non moins joli premier couplet. La transition vers le refrain crée une tension qui se libère avec le gimmick du refrain. Un magnifique refrain qui propose un chant clair soutenu en arrière plan, par une ligne vocale growlée. Un titre qui n’est pas sans rappeler les débuts magistraux de MY DYING BRIDE.
Plus rythmé, "Fortress" propose un premier couplet à deux voix. Une première partie en chant clair et mélancolique et une seconde plus sombre et growlée. Arrive ensuite le refrain tout aussi imparable que pour le titre précédent et un solo de guitare qui emmène, pour son plus grand plaisir, l’auditeur vers un second refrain qui clôt cette chanson ravissante.
Plus direct, "Into The Light" présente un riff énergique sur lequel viennent se placer des claviers. Le chant est moins mélancolique. Le voix claire du refrain est toujours soutenue par la voix growlée, que l'on retrouve au second couplet et qui permet de créer un dialogue donnant du relief au titre, tout comme le roulement de grosse caisse sur le refrain.
Le gimmick de "Rival" lui donne ce côté épique avant de retrouver un monumental couplet qui rappelle les plus belles lignes de chant de Vincent Cavanagh d'ANATHEMA, suivi d'un refrain monstrueux qui clot ce titre après un joli solo de guitare. "Invitation" est une chanson puissante avec un gros riff de guitare ccompagné par un solide groove de basse puis, l’unique couplet de cette composition, épique. Cette fois-ci le refrain est assuré uniquement par le chant extrême. La transition entre les deux refrains est assurée par un solo de guitare virtuose.
"Dream" commence sur un rythme donné par la caisse claire qui claque, sur lequel vient se poser une rythmique discrète mais efficace. C’est sur celle-ci que vient se développer le couplet qui propose une ligne de chant brillante par le calme et la tranquillité qui s’en dégage. Cet ensemble totalement addictif amène un refrain puissant... Beaucoup plus sombre, "Perennial" est basé sur un riff lourd. Si le chant clair commence, il est suivi d’une partie plus agressive, un schéma que l'on retrouve par la suite dans une forme inversée, où les deux chants se répondent.
Cette spirale maléfique se termine sur le titre le plus long de ce quatrième album. "Mother Earth" est à la fois triste, épique, mélancolique et colérique. La tristesse, le côté grandiose et la mélancolie sont essentiellement portés par la musique. Le dialogue des voix claires et criées apporte une dualité entre tristesse et colère. Le titre prend fin avec un épilogue au clavier qui s’éteint en douceur.
A travers ces neufs chansons, DAWN OF SOLACE délivre une œuvre majeure. Un chant doublé parfaitement équilibré qui se développe sur des orchestrations et des riffs d’une rare efficacité. Le tout faisant intelligemment référence à un existant sans jamais tomber dans le plagiat.