Véritable coup de cœur depuis quelques mois pour moi, HIGH VIS est un des groupes les plus en vue du post-punk moderne, malgré un son plus calme qu’on pourrait le penser. C’est donc avec des attentes très hautes que je me dirige vers un Trabendo qui ne s’attend probablement pas à vivre une telle soirée, seulement quelques semaines après la sortie de l’album « Guided Tour », qui nous fera traverser de nombreuses émotions ce soir. Suivez le guide !
C'est 30 minutes plus tôt que prévu que le set de NARROW HEAD commence, devant un public encore très calme. Les post-rockers américains nous réservent un mélange de grunge et de neo-metal digne des meilleurs mashups DEFTONES/FOO FIGHTERS, et ce n'est pas pour déplaire à l’assemblée qui se chauffe doucement.
Le chanteur/guitariste Jacob Duarte enchaîne les morceaux, comme possédé par sa guitare, et passe d’une voix mélancolique à un scream puissant limite hardcore sur "Make It Hurt", extrait d’une démo de 2014. Le groupe reste assez calme derrière, mais maîtrise parfaitement ses effets pour offrir un voyage sonore aussi planant que lourd au public qui arrive peu à peu dans ce Trabendo complet. Après "Flesh & Solitude", NARROW HEAD ont convaincu l'assemblée et saluent timidement le public, qui viendra les remercier en bord de scène, dans une atmosphère ultra positive qui présage du bon pour le reste de la soirée. Une très belle entrée en matière !
Graham Sayle, chanteur de HIGH VIS, le disait quelques jours avant le concert sur les réseaux sociaux : « je n’aurais jamais cru que ce groupe jouerait dans des salles où il faut payer l’entrée en avance ». Et voilà que devant un Trabendo plein à craquer, les Anglais, tous originaires de groupes punk et hardcore, viennent offrir leur post-punk aussi rageur qu’émouvant.
Le groupe arrive sereinement sur la petite scène du Trabendo, parfaitement conscient de la folie du public hardcore parisien présent ce soir, et ce dernier lui donnera raison : dès les premières notes de "Talk For Hours", un tsunami vient balayer les premiers rangs, et un flot continu de "stage dive" se lance. C’est parti ! Pendant une heure, les Parisiens garderont un sourire accroché au visage devant la rage et l’énergie de ce groupe venu retourner totalement le Trabendo avec un son pourtant plus planant que frénétique.
Les trois albums du groupe, connus par cœur par la plupart des personnes présentes, verront la moitié de leurs titres interprétés, avec une première représentation pour "Guided Tour", chanson-titre romantique du nouvel album, reprise à tue-tête par tout le monde. Les riffs lumineux de Rob Hammeren et Martin MacNamara sont comme un feu d’artifice tandis que le quasi electro "Mind’s A Lie" transforme la fosse en dancefloor pendant quelques minutes. "Trauma Bonds" verra l’assemblée se lier par l’émotion, avant d’enfin exploser sur les deux ultimes morceaux de la soirée : "The Bastard Inside", et "Choose To Lose", sur lequel le public envahira la scène pour une déferlante de slams. « Nous sommes un groupe de punk, nous ne faisons pas de rappels », dira Graham Sayle avant de sortir sur scène, donc si vous en voulez plus, foncez sur la prochaine tournée, vous ne serez pas déçus !
Photos © Benjamin Delacoux - Portfolio
